L’automne
Voici une brève historique, les définitions sont à la fin de la dissertation.
Voici une brève historique, les définitions sont à la fin de la dissertation.
Avant de commencer la dissertation, il faut
connaître l’histoire de Lamartine avant 1820. De 1808 à 1814, Lamartine
poursuit ses études dans un collège tenu par des jésuites à Belley dans l’Ain, il étudie la bible. …… C’est à faire
attention, lors de mes recherches sur la biographie de
Lamartine les différents historiques dans différents livres ne sont pas
pareils.
Dans une biographie,
Antoniella est une amourette de 1811, on dit, « Elle était morte, hélas! Poitrinaire,
en janvier 1815, et il l’avait harmonieusement appelée
"Elvire" », il ne connaissait pas encore Julie. Dans une autre
biographie, on dit que Julie est l’Elvire du lac des
méditations poétiques. Qui est réellement L’Elvire
du lac ?, Antoniella ou Julie, ET pourquoi faire le poème L’AUTOMNE????
Antoniella décédée en janvier
et Julie décédée le 18 décembre, donc les derniers jours de l’automne. QUI A RAISON???
Je vous fais réfléchir!!!
Julie s’est mariée à l’âge
de 20 ans, épouse d’un homme ayant 57 ans. Elle a 33 ans à sa mort.
Lamartine est son AMANT caché à cette époque,
avant 1818. Un amant psychologique, un amour platonique peut-être. Il manque
des preuves biologiques comme l’ADN pour prouver que la relation était
charnelle.
Dans un livre, un auteur (Anatole
France, 1844-1924, édité par Paris. H. Champion), l’auteur fait une belle
erreur, il dit qu’elle est morte à 35 ans. En plus, l’auteur écrit : « La
réalité est beaucoup plus triste. « O ironie du destin ! Une fille est née
à Aix (Savoie) des amours de Lamartine et d’Elvire. Elle tient une gargote dans
un coin de la ville.» ("Journal le" Moniteur Universel du 17 juillet
1877.) ». En plus dans ce même livre, pour la sépulture double de Julie
Bouchaud et de son mari, dont le cimetière fut déplacé entièrement pour faire
place à de grands immeubles, on ne retrouve pas le corps de Julie. Il est
écrit : « Les registres du cimetière de l’Est (cimetière du Père-Lachaise)
mentionnent que Charles fut inhumé seul. On n’y trouve aucune trace de
l’inhumation de sa femme.»
Est-ce juste pour augmenter les ventes de son
livre ? Ou sont les preuves physiques.
Pour réussir à connaître la vérité, il faudrait des tests d’ADN sur chaque
personne présente, et de retrouver le corps de Julie, si elle est vraiment
disparue et celui de cet enfant mort-né. Avec les erreurs qu’il y a dans son
livre, on peut se poser des questions. Par contre, même s’il y a des erreurs
dans les chiffres, tout le reste est peut-être vrai ?
Et cette enfant est peut-être à un autre homme et que Lamartine souhaitait
seulement être avec Julie !!!
Émue à l'annonce de l'élection
de son fils à l’Académie française, elle s'ébouillanta en tentant de prendre un
bain pour reprendre son calme et mourut après quelques jours d’agonie. Rentré à
Mâcon, son fils fit extraire, de nuit, son cercueil, l’ouvrit et, après avoir
embrassé sa mère, fit transporter la bière à Saint-Point.
REVENONS,
Si Lamartine à extrait le
corps de sa mère pour le transporter à Saint-Point, peut-être que
Lamartine a fait la même chose pour Julie Bouchaud. C’est peut-être pour cela que
l’on ne retrouve pas le corps de Julie. Il a peut-être fait une promesse à Julie, soit de l’enterrer dans
un coin inconnu, près d’une rivière….. Où bien, le corps de Julie est à
Saint-Point avec le reste de la famille de Lamartine, ou quelque part sur son
terrain !!! Une chose est sure pour moi, le poème L’AUTOMNE semble avoir été écrit pour faire passer un message, donc Lamartine a écrit ce poème en pensant qu’il
sera lu comme un éloge funèbre (eulogie) ou une oraison funèbre. Il a été écrit
pour
l’honneur de Julie.
Durant des mois Alphonse de
Lamartine et Julie Françoise Bouchaud des Herettes entretenaient des envois de
lettre qui montrent que Lamartine l’aimait et que Julie l’aimait comme une
passion sans contact. La plupart de leurs lettres ont été archivées et sont
disponibles sur internet. Parmi ses lettres, Lamartine lui a remis des poèmes
pour qu’elle les lise. Il faudrait trouver la preuve qu’elle a reçu le poème L’AUTOMNE, avant son
décès.
EST-CE VRAIMENT SA MÈRE QUI EST ENTERRÉE AVEC LUI?
En plus de sa femme et de ses enfants. LISEZ CE QUI SUIT, Lamartine correspond avec un ami (Virieu)
En plus de sa femme et de ses enfants. LISEZ CE QUI SUIT, Lamartine correspond avec un ami (Virieu)
294 CORRESPONDANCE DE LAMARTINE. CCCCLXXXVI,
À monsieur le comte de Virieu, À Paris.
Saint-Point, 24 décembre 1829
Je t'écris du fond de cette solitude où je suis venu me recueillir
quatre ou cinq jours absolument seul, la nuit même où j'y fis apporter la
dépouille, la relique de ce que j'aimais et regretterai le plus sur la terre.
Enfin je suis plus heureux, je la possède ici. Je puis prier, pleurer, gémir et
me consoler sur son cercueil. J'ai l'espoir d'y dormir une
fois avec elle. J'élève une chapelle. En attendant, elle est
dans une chapelle de l'église même, et il n'y a pas d'interruption de la prière
sur son tombeau. J'ai organisé les choses de façon que son âme ne fût jamais
seule.
QUEL HOMME À L’ESPOIR DE DORMIR AVEC SA MÈRE ?
Lamartine a aimé une femme (Julie
Bouchaud Desherettes) et il n’a jamais pu dormir avec….. Certains écrivains ont
cru que c’était sa mère. Même la date, 1829, est-ce une date réécrite, car le
reste des correspondances ne concordent pas avec celle-ci! Est-ce plutôt 1818,
1819, ce qui correspondrait avec une
messe anniversaire du décès de Julie Bouchaud. Ou encore mieux, le 24 décembre 1817, Lamartine a
supposément su à cette date que Julie Bouchaud venait de rendre l’Âme. Il
partit 3 jours... Il est peut-être parti à cette date pour changer le corps de
place. Ce qui coïnciderait beaucoup plus. C’EST MON OPINION…
HONNEUR = ÉLOGE
(89) page 257. — Voici la teneur de son acte de décès que j'ai relevé à
Saint-Germain-des-Prés sur le registre des sépultures de Tannée 1817, que l'on
croyait perdu et
que j'ai retrouvé dans la sacristie, au fond d'une armoire :
« Guillaume Saint-Ange et Renaud, 1" vicaire.
»
ENCORE DES ERREURS
Voici cette lettre : la lettre envoyé à Lamartine pour l’annonce du décès de
Julie.
Paris 21 décembre 1817.
Depuis longtemps, Monsieur, vous partagiez toutes nos
craintes, toutes nos anxiétés; mais du moins étaient-elles tempérées
quelquefois par une lueur d'espérance qui ne pouvait plus entre……………… A votre
tout dévoué serviteur,
ALIN (l).
……………………….. Cette
lettre, empreinte d'une émotion à peine contenue, parvint à Lamartine le 20 décembre,
c'est à dire un an jour pour jour après sa première…
Dans un autre archive c’est indiqué que la réception de la
lettre a été fait le 24 décembre 1818
RÉFLÉCHISSONS !!!
Envoyer une
lettre le 21 décembre et dire qu’il l’a reçu le 20 décembre, Ce n’est pas
logique.
Julie est décédée à
l’lnstitut Royal de France, ils lui ont rendu les honneurs funèbres pi-escrits par
la religion catholique.
Ou sont la preuve de
ces honneurs, dans quelles archives peut-on trouver de tels documents?
RECONNAITRE LA VÉRITÉ!!!
Lamartine a
fait ses propres commentaires pour plusieurs poèmes. Mais le poème L’AUTOMNE
est vide de commentaire provenant de Lamartine. Il ne commente pas ce poème. Il
y a surement une raison ! Il veut peut-être cacher la clef de sa vie dans
celui-ci. Lamartine ne peut avouer que le corps de Julie est avec lui, au fond du parc, près de l'église romane, dans la chapelle funéraire du poète Alphonse de Lamartine. La chapelle protège
le tombeau du poète, de sa mère, de sa femme et de Julia) et peut-être que ce
n’est pas sa mère = c’est mon
opinion...................................................
Et si
Lamartine avait demandé une messe en l’honneur de Julie, après qu’il est su
qu’elle était déjà enterrée!!! Le
lendemain matin du décès de Julie, Lamartine a pu être averti par des
amis!!! D’après certaines dates,
l’enterrement de Julie a été fait une journée après son décès. Pourtant en
1818, pour d’autres personnes décédées l’enterrement était annoncé dans les
journaux plusieurs jours avant. Pourquoi se faire enterrer si vite? D’après des
textes trouvés dans les archives, son testament indique : « Je déclare
vouloir formellement être enterré le plus simplement et aux moindres frais
possibles. » Est-ce la raison de la rapidité de son enterrement?
Dans
le poème «Le Crucifix», Lamartine indique que c’est le prêtre qui lui donne le
crucifix. En plus, Lamartine écrit que depuis 7 ans un arbre qu’il a planté a
changé de feuillage. Qui est sous cet arbre? «Un funèbre héritage» c’est
surement un enfant mort-né. Tu ne m’as pas quitté. Donc il y a un enfant
mort-né sur le terrain de Lamartine sous un arbre. Tout dépendant qu’elles âge
ont les arbres aujourd’hui en 2014, sur son terrain. Et à quelle date a-t-il écrit
le poème le crucifix? Car la date d’écriture est peut-être 1 ou 2 ou 3 ou 4 ans
avant l’édition du poème. Cet enfant est l’enfant de qui, de Julie, d’Antoniella
ou d’une autre femme? Ou bien, que le funèbre héritage est Julie Bouchaud. En
prenant référence sur le poème Le Crucifix, on pourrait croire que
Lamartine était présent lors du décès de Julie Bouchaud.
Le Crucifix
………..
Ses lèvres
s'entrouvraient pour l'embrasser encore,
Mais son
âme avait fui dans ce divin baiser,
Comme un
léger parfum que la flamme dévore
Avant de
l'embraser.
Maintenant
tout dormait sur sa bouche glacée,
Le souffle
se taisait dans son sein endormi,
Et sur
l'oeil sans regard la paupière affaissée
Retombait à
demi.
Et moi,
debout, saisi d'une terreur secrète,
Je n'osais
m'approcher de ce reste adoré,
Comme si du
trépas la majesté muette
L'eût déjà
consacré.
Je n'osais!...
mais le prêtre entendit mon silence,
Et, de ses
doigts glacés prenant le crucifix :
"Voilà
le souvenir, et voilà l'espérance :
Emportez-les,
mon fils!"
Oui, tu me
resteras, ô funèbre héritage !
Sept fois
depuis ce jour l'arbre que j'ai planté
Sur sa tombe
sans nom a changé son feuillage :
Tu ne m'as
pas quitté.
………….
COMMENÇONS
Pour quelle raison le poète écrit le poème L’Automne?
Je vais donc dire qu’il a été
écrit pour Julie Bouchaud des Hérettes, pour son honneur, pour ses funérailles où bien pour les
messes anniversaires qui ont été organisées par Lamartine (avec preuve).
Elle est morte le 18 décembre, l’automne finit le 20 décembre et l’hiver
commence le 21 décembre. À Paris, à cette date, en 2013, il pleut et il y a des
jours de soleil, donc c’est la fin de l’automne. Alphonse de Lamartine est un
gentil homme. On pourrait croire qu’il ne dévoilera pas en public qu’il a été
son amant ou juste une amourette, qu’il n’était pas juste l'ami de Julie. Devenu
Julie Charles après s’être mariée à un physicien illustre, secrétaire perpétuel
de l’Académie des sciences, qui, en 1783, avait accompli avec succès la
première ascension scientifique. En 1820, faire l’amour à une femme mariée,
cela était mal vu, ça ne se faisait pas.
PRIS DANS CES ARCHIVES...
LA MÈRE DE LAMARTINE lui
apprend à lire dans des livres comme la Bible et la Jérusalem délivrée, et
qu'elle eût pris plaisir, quand il n'avait que douze ans, à le voir feuilleter
d'une main attentive les Confessions de saint Augustin.(300 ans après
Jésus-Christ) en latin. Il est certain que les Confessions de l'évêque Hippone
sont un peu hardies, toutes morales qu'elles soient, pour une intelligence de
douze ans, mais en cela comme en beaucoup d'autres choses, la mère de Lamartine
n'y regardait pas de si près. Elle était demeurée fidèle à la méthode des
anciennes maisons [d'éducation religieuse, où l'on développait par tous les
moyens l'imagination des élèves.
Lamartine à
un style bien meilleur que les gens croient. Il écrit souvent au sens figuré
comme Saint-Augustin.....
Il ne faut
pas lire ses poèmes, au premier sens, il faut les comprendre et voir l'histoire
qu'il y a à l'intérieur....
Lamartine semble
aussi avoir hésité entre le titre de Méditations et celui de Contemplations.
Contemplation aurait été plus juste. Car ses poèmes font souvent référence aux
femmes de sa vie.
L’Automne
Salut! bois
couronnés d’un reste de verdure!
Feuillages
jaunissants sur les gazons épars!
Salut,
derniers beaux jours! Le deuil de la nature
Convient à
la douleur et plaît à mes regards!
Je suis d’un
pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à
revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil
pâlissant, dont la faible lumière
Perce à
peine à mes pieds l’obscurité des bois!
Oui, dans
ces jours d’automne où la nature expire,
A ses
regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu
d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres
que la mort va fermer pour jamais!
Ainsi, prêt
à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de
mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me
retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple
ses biens dont je n’ai pas joui!
Terre,
soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois
une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si
parfumé! la lumière est si pure!
Aux regards
d’un mourant le soleil est si beau!
Je voudrais
maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice
mêlé de nectar et de fiel!
Au fond de
cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être
restait-il une goutte de miel?
Peut-être l’avenir
me gardait-il encore
Un retour de
bonheur dont l’espoir est perdu?
Peut-être
dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait
compris mon âme, et m’aurait répondu? ...
La fleur
tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au
soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je
meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale
comme un son triste et mélodieux.
L’AUTOMNE
Alphonse de Lamartine est né
en 1790, c’est un poète qui écrit des poèmes romantiques comme l’Automne. Il
est né durant les dures années de vie après la Révolution française de 1789. Au
XIXe siècle, c’est le début de quatre principaux courants littéraires, soit le
réalisme, le fantastique, le symbolisme et le romantique comme le poème que
nous allons étudier. Ceux qui écrivent de cette façon le font avec une tonalité
lyrique, ils écrivent leurs émotions, leurs peines, leur excès sentimental,
leur solitude, l’isolement, l’introspection, ils sont autodiégétiques, ils
emploient souvent « je ». L’Automne a été édité en 1820, mais on ne
connaît pas sa date réelle d’écriture et encore moins la raison de l’avoir
écrit. C’est un poème construit de huit strophes en quatrain d’alexandrins avec
des rimes croisées, en plus, il utilise l’automne aux sens figurés. Le poète
utilise un poème parfaitement regroupé pour représenter son amie et la nature
de l’automne pour faire passer un message durant la cérémonie funéraire de
celle-ci. Il est triste de cacher l’identité de la personne décédée en
utilisant le masculin au début du poème. Ce qui rend le poète triste. Sa
tristesse fait naître son chagrin et sa mélancolie.
Avant, il faut savoir que
Lamartine a étudié la bible avec les Jésuites. Lamartine utilise « Salut,
champ funéraire » dans le poème Le
temple, pour représenter un cimetière, le « champ » signifie
une terre normalement cultivée par un végétal, ici le « champ » est
juste pour montrer que c’est le vide, il n’y a que des morts. Dans ce même
poème il parle d’Elvire qui est surement Julie Charles sont amour décédé. En
plus, il écrit : « Salut, bois consacré », c’est pour
représenter l’ensemble des cercueils en bois enfoui sous terre et il
écrit : « Des tombeaux du village humble dépositaire », c’est
pour dire que les tombeaux sont l’endroit où on dépose les cercueils « bois
consacré ». En plus, « consacré » est synonyme de bénir, car les
cercueils sont bénis. Pour rajouter à la compréhension de la dissertation qui
va suivre, dans le poème Le vallon,
il écrit : « tu descends le sentier des tombeaux. » c’est pour
représenter l’allée dans un cimetière. Pour comprendre le poème, il faut aussi savoir ce que peut signifier (salut), LE SALUT peut être le début d’une
homélie dans l’église. Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé
par le prêtre ou le diacre lors d’une messe catholique. L'homélie peut être une
petite histoire, un poème…. Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer
avec la première annonce, avec l’annonce du SALUT. Il n’y a rien de plus
solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence
morale. LE
MESSAGE DU POÈME…. Lamartine aurait pu écrire le
poème pour le faire lire par le prêtre. C’EST AUDACIEUX… LE SALUT peut aussi
nous délivrer de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis.
Revenons au poème L’Automne, tout d’abord, le poète
est chagriné par le deuil. En effet, la vue du cercueil le rend triste de
chagrin dans ses souvenirs. Quand le poète écrit « le sentier solitaire » (V.5),
le sentier est un petit chemin dans un boisé, mais c’est aussi au sens figuré :
une allée, un corridor, un petit chemin sur la plage, un endroit où l’on
marche, « solitaire » veut dire : être seul, un lieu vide, un endroit vide au
moment présent ou presque tout le temps. On peut donc dire que « le
sentier solitaire » (V.5) peut être une représentation au sens figuré
d’une allée d’une église vide ou à une allée dans un cimetière vide, vide
presque tout le temps. En plus, au début du poème, le poète dit :
« bois couronnés » (V.1), couronné, signifie ceindre la tête de
quelqu’un ou quelque chose d’une couronne de fleurs, de feuillages
entrelacés ou avec autres
choses. En plus, « bois couronnés » cette fois, il faut voir la
possibilité de représenter le bois par un cercueil couronné(s) par plusieurs
couronnes funéraires, le cercueil n’est pas encore consacré (béni). Le poète
utilise : « d’un reste de verdure! /Feuillages jaunissants sur les
gazons épars! » (V.1-2), en 1817, les frigidaires à fleurs fraîches
n’existent pas, c’est pour montrer que les couronnes de fleurs sont faites de feuillages
jaunissants d’automne et de gazons entremêlés (entrelacés),
la nature de l’automne est utilisée pour ce vers dans ce poème adéquatement.
Une fois comprit que l’on est soit dans une église avant la bénédiction finale du
cercueil ou soit dans un cimetière à l’automne, le poète montre sa tristesse.
Au tout début du poème, il annonce un « Salut! » (V.1) avec un
point d’exclamation, s’emploie pour signifier le refus notamment d’une
collaboration et dégager ses responsabilités, Lamartine croit peut-être que le
poème causera des malaises. Lamartine utilise souvent dans ses poèmes le mot « salut, »
avec une virgule. Cependant, le mot « salut! » avec un point
d’exclamation, Lamartine l’utilise très rarement, après une recherche, on pense
qu’il l’a utilisé seulement pour ce poème. On pourrait facilement croire qu’il
a fait une promesse à la personne décédée, soit de lire ce poème, pour faire
passer un message ou de le faire lire par le prêtre sous forme d’homélie. En
plus, si c’est les funérailles de Julie Charles, cette amie, qui est mariée
avec un autre homme, donc il ne peut
avouer qu’il l’a vue dans toute sa splendeur. Même si Julie à 33 ans, Lamartine
peut écrire « La fleur » à la fin du poème, pour montrer qu’elle est
une beauté et
si s’exagère, je
pourrais dire qu’elle est vierge pour les yeux de Lamartine, pour lui-même, car
aucune preuve biologique ne prouve qu’ils ont fait l’amour ensemble, mais je ne
le dirais pas, car elle n’est surement pas vierge pour son mari, elle est
mariée depuis 13 ans.… Lamartine continue à la première strophe en marquant que
« le deuil de la nature/convient à la douleur et plaît à mes
regards » (V. 3-4) le poète nous indique que c’est le deuil de la vie
et que l’ambiance de tristesse convient dans ce moment de deuil et que de voir
des gens en deuil lui convient. Maintenant, le chagrin augmente en se
souvenant. Le poète dit : « je suis d’un pas rêveur le sentier
solitaire/J’aime à revoir encor, pour la dernière fois » (V.5-6) donc des
souvenirs refont surface pendant qu’il marche dans l’allée de l’église ou dans
l’allée d’un cimetière et qu’il va voir pour la dernière fois son amie. Par la
suite, il écrit : « Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière/perce
à peine à mes pieds l’obscurité des bois » (V. 7-8), « Ce »
veut dire (CE), adjectif démonstratif, désigne la chose dont on a parlé ou qui
est à proximité, il sert aussi à indiquer un moment proche du moment présent. « Ce
soleil pâlissant » (V.7) veut dire qu’une personne conviviale qui le
rendait heureux était malade, « dont la faible lumière » dont les
seuls bons souvenirs ne suffisent pas, « perce à peine à mes pieds
l’obscurité des bois », il anticipe mal l’avenir sans cette personne. En
plus, le poète trouve dans le chagrin du deuil juste un peu de consolation. Dans
ce vers, « À ses regards voilés je trouve plus d’attraits »
(V. 10), ce qui signifie qu’il trouve un peu de réconfort dans la
sympathie des gens voilés en deuil, car en 1820, les dames se couvraient le
visage d’un voile noir pour montrer le deuil. Bref, le poète est l’orateur
dans une église ou un cimetière, il utilise allégoriquement la nature morte de
l’automne pour faire passer le message de sa tristesse dû au deuil.
Par la suite, le poète est
mélancolique face aux ouï-dire et devant le deuil. En effet, les mensonges
l’attristent. À la fin de la strophe trois, le poète dit « c’est le
dernier sourire/ Des lèvres que la mort va fermer pour jamais » (V.
11-12), ce qui signifie que c’est les derniers rires des personnes qui
inventent des rumeurs, car la mort mets fin aux ouï-dire, « la mort va fermer
pour jamais » peut aussi être la conséquence morale d’une catéchèse d’une
homélie (LE MESSAGE DU POÈME). Si ce poème a été lu par l’abbé (le prêtre), il
devient une
sorte d’homélie (entre amis). L’abbé de Keravenant, curé de
Saint-Germain-des-prés, qui avait assisté la jeune femme à ses derniers
moments, remit à son ami, Lamartine, un petit crucifix de cuivre. Ce crucifix
est celui qui était sur les lèvres de Julie lors de son décès et sera au chevet
de Lamartine agonisant en 1869 placé par sa nièce Valentine de Cessiat.. Rien
n’indique pour l’instant à quel moment le crucifix a été remis à Lamartine, est-ce durant les
cérémonies funéraires de Julie ? Où après, si Lamartine n’a pas pu être
présent ! En plus, en se souvenant du passé, le poète est envieux. Dans
ces deux vers « Je me retourne encore, et d’un regard d’envie/ Je
contemple ses biens dont je n’ai pas joui. » (V.15-16), ce qui veut dire
qu’il pense au passé, il est envieux, il contemple ses qualités, dont il n’a
pas porté assez attention avant, car il a aimé cette femme et son amour est
resté platonique (idyllique). Rendu au centre du poème, le poète parle de son
amie. Dans la cinquième strophe quand il dit : « Terre, soleil,
vallons, belle et douce nature, » (V.17), on peut facilement les remplacer
par; force de caractère, joie de vivre, courbes, beauté et personnalité tout
pour un être aimé. En plus, à la fin de cette strophe, il écrit :
« Aux regards d’un mourant, le soleil est si beau » (V.20), il veut
dire par là qu’en regardant son ami juste les beaux souvenirs refont surface.
En utilisant le « le » devant « soleil », il peut aussi
parler du vrai soleil où les cieux comme le paradis, car Lamartine a étudié la
Bible. Le poète est vraiment triste, car il aime vraiment cette personne. Rendu
à ce moment du poème, le poète est dégouté par la vie. La strophe six, commence
par d’autres métaphores que voici : « Je voudrais maintenant vider
jusqu’à la lie/ Ce calice mêlé de nectar et de fiel » (V.21-22), ceci veut
dire qu’il voudrait perdre ses souvenirs au maximum, car la vie qu’il a vécu a
été remplie de bonheur et d’amertume. En plus, les deux autres vers que
voici : « Au fond de cette coupe où je buvais la vie,/ Peut-être
restait-il une goutte de miel! » (V.23-24), il veut dire que durant toutes
les années qu’il a profité de la vie, il a peut-être passé au côté d’un
bonheur. En
conséquence, le poète est vraiment mélancolique face aux qualités de son amie
et il est au point écœuré des ouï-dire et des rumeurs qu’il veut perdre la
mémoire.
Par conséquent, le chagrin et la
mélancolie du poète vont l’emmener à dépasser les limites. En effet, il parle
d’amour pour frustrer les personnes présentent. Les deux dernières strophes
sont utilisées pour présenter la chute du poème. Quand il dit :
« Peut-être l’avenir me gardait-il encore/un retour de bonheur dont
l’espoir est perdu » (V.25-26), ce qui signifie que peut-être que l’avenir
lui réserve un nouvel amour, ou une ancienne amourette qui va revoir, mais il
n’a pas d’espoir. Le poète montre sa supériorité dans l’écriture en
disant : « Peut-être, dans la foule, une âme que j’ignore/Aurait
compris mon âme, et m’aurait répondu!... » (V.27-28), l’âme est l’être humain
appréhendé dans son essence, physique et métaphysique, c’est la personne en
tant qu’être humain vivant, comme le nombre d’habitants, on peut dire que la
population d’une ville est de vingt mille âmes. Il veut dire que peut-être
durant la messe de l’église ou dans le cimetière, si une personne inconnue de
lui avait compris, elle aurait été frustrée et elle aurait répondu fâchée. Pour
terminer son poème, l’auteur compare la mort d’une fleur comme la mort de son
amie avec la fin de son poème. Il présente la chute du poème : « La
fleur tombe… » (V.29), c’est au féminin pour dire que c’est en fait une
femme qui est décédée et on pourrait croire qu’elle n’a jamais fait l’amour à
Lamartine, car la fleur désigne aussi la virginité et la jeunesse aux yeux de
Lamartine. La fleur peut aussi désigner l’amour qu’il a pour elle. Quand
il écrit : « Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire, /
S’exhale comme un son triste et mélodieux. » (V.31-32) c’est pour dire
qu’une partie de lui vient de mourir, son amour pour cette femme (amie), et au
moment qu’il termine son poème, il expire avec un souffle de tristesse et de
soulagement, car personne n’a compris. Sans oublier, la possibilité que ce
poème soit une sorte d’homélie entre amis présents à la cérémonie. L'ultime
qualité d'une homélie, c'est qu'elle ait une fin! Il faut en prévoir
méticuleusement la fin qui devrait orienter les auditeurs vers la suite de la
célébration. « S’exhale comme un son triste et mélodieux » (V. 32), pourrait
être pour orienter les auditeurs vers la musique triste et mélodieuse de
l’église pour la fin de la cérémonie funéraire. C’est pourquoi, le poète
essaie de frustrer les gens présents, il est triste de voir les gens sans connaissances
littéraires pour comprendre le message dans le poème, même si c’est son but.
En
conclusion, Alphonse de Lamartine est triste, il a écrit les strophes pour
rendre hommage à son amie. Ce poème n’est pas une vraie homélie, car ce n’est
pas un mélange entre les saintes Écritures et le journal du quotidien des
années 1817, à Paris. Mais il aurait pu être lu par Lamartine ou le curé durant
la cérémonie funéraire de Julie, où bien pour les messes anniversaires qui ont été organisées les années
suivantes par Lamartine (avec preuve). Même si Lamartine n’a pas pu être
présent à la cérémonie funéraire. On sait grâce aux lettres qu’ils s’envoyaient
que Julie a reçues avant son décès, certains poèmes, mais on ne sait pas
lesquels (pour
l’instant), donc le curé aurait pu lire le
poème. Cependant même si ce poème n’a pas été lu à l’église, ce poème est le reflet de l’amour
que Lamartine éprouve pour Julie et il dit qu’il n’a pas joui de son amour et
il a surement été écrit pour l’honneur de cette dame.
Il utilise la nature de l’automne au sens figuré pour que les gens ne le
comprennent pas pour réussir à faire passer le message, qui est d’arrêter les
ouï-dire et les rumeurs et il utilise le masculin au début pour troubler la
compréhension. Le poète a le dégout de la vie et il aimerait oublier les
mauvais moments de la vie. Il en profite pour essayer de frustrer les gens sans
que personne ne s’en rende compte, car le poème est écrit avec de belles rimes
et des mots à sa hauteur d’écrivain romantique, il finit par la chute du poème
au féminin. Le titre de l’œuvre, L’Automne, évoque une nature en deuil, morte,
aux repos, endormis. C’est un bon thème pour parler du deuil et de la mort. Le
titre que l’auteur a choisi correspond amplement à la perte d’un être cher.
L’AUTOMNE
Définition
1-Salut !
Avec un point
exclamation en début de phrase ou bien placé…
4. Fam. Salut! [S’emploie pour signifier le refus notamment d’une collaboration
et dégager ses responsabilités] − Et pis, ma vieille, si tu laisses tomber une
vis, tu peux t’mettre la corde pour la retrouver, surtout qu’on est bête de ses
pattes quand on a froid. − Moi, j’aurais des choses à coudre, mais, salut!
(Barbusse,Feu, 1916, p. 149).
En 1820, on dit salut à une personne proche de nous. On ne dit pas
salut à sa grand-mère, ni à son enseignant. Encore moins de dire salut à des
arbres, sauf pour l’imaginaire (mais on commence par sortir le réel). Il peut dire salut à une personne dans le cercueil.
Lamartine a eu un enseignement de la bible
Le salut salvation
Le salut est une notion complexe qui peut désigner la délivrance et la
libération. C’est aussi dans la doctrine chrétienne l’octroi de la vie
éternelle après la mort. En théologie, l’étude du salut est appelée
sotériologie.
Sotériologie
La sotériologie est un domaine de la théologie chrétienne qui étudie les
différentes doctrines du salut.
Donc tout au début du poème, il fait un salut pour montrer qu’il
n’est pas responsable, il se dégage de toutes responsabilités, en voulant
passer son message, au cas où qu’il y a des personnes qui seraient fâchées,
Lamartine est triste du deuil de son amie, une amie qui a de beaux vallons
(courbe du corps humain).
.
Une belle homélie, une
vraie homélie doit commencer
avec la première annonce, avec l’annonce du salut. Il
n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite il
faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence
morale.
Une
homélie est un commentaire de circonstance prononcé par le prêtre ou le diacre
lors d’une messe catholique. Une petite histoire, un poème….
Lamartine aurait pu écrire le poème pour
le faire lire par le prêtre. C’EST
AUDACIEUX…
Cela
est désormais réalisé : « Dans la maison de David, son serviteur, Dieu a
fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois
par la bouche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains
de tous nos ennemis ».
Dans l’Ancien Testament le salut est dans l’espérance
d’un médiateur sauveur annoncé à plusieurs reprises et de plusieurs manières.
« L’adage n’est plus brandi de manière impavide. Il est de plus en plus
acquis qu’il fait spontanément difficulté par l’exclusion exprimée dans sa
formulation. » (p. 206.) Les théologiens préfèrent une formulation positive de l’adage, comme, par exemple H. de Lubac, qui, « en
1938, dans son premier et beau livre intitulé Catholicisme » (p. 186)
parle de « salut par l’Église ».
Il y a aussi le salut militaire, et ce n’est pas le cas.
2-bois
Voici un petit
poème qui représente le ««« BOIS »»» personnifié
Je suis la matière vivante qui crée l’harmonie de
ton violon et les sons harmonieux de ta flûte.
Je suis le bois avec lequel tu construis tes navires.
Je suis le manche de ta faucille, le patin de ton traîneau et la porte de ton enclos.
Je suis le coffret de tes biens, le rouleau qui façonne la pâte et la cuillère qui remue ton potage.
Je suis le berceau de ton enfant et je serai ton cercueil quand tu quitteras ce monde.
Si je suis là pour toi alors, respecte-moi.
Je suis le bois avec lequel tu construis tes navires.
Je suis le manche de ta faucille, le patin de ton traîneau et la porte de ton enclos.
Je suis le coffret de tes biens, le rouleau qui façonne la pâte et la cuillère qui remue ton potage.
Je suis le berceau de ton enfant et je serai ton cercueil quand tu quitteras ce monde.
Si je suis là pour toi alors, respecte-moi.
Lamartine nomme le cercueil « BOIS » le bois pour
respecter son amour décédé pour son respect de sa grandeur d’esprit. En plus,
il dit qu’il est couronné(s) de couronnes de fleurs fait avec des restants de feuillages
jaunissants d’automne, en 1820, les frigidaires à fleurs fraîches n’existent
pas.
Le temple
…………
Dans le fond du
vallon, vers ce temple rustique
Dont la mousse
a couvert le modeste portique,
Mais où le ciel
encor parle à des coeurs pieux !
Salut, bois consacré ! Salut, champ funéraire,
Des tombeaux du
village humble dépositaire ;
Je bénis en
passant tes simples monuments.
……………
Lamartine utilise «Salut» avec une virgule, pour
saluer le «bois consacré» et le «champ funéraire».
Bois
consacré = les cercueils pris dans un ensemble, donc au
singulier. Le «champ funéraire» est le cimetière.
Les tombeaux sont les dépositaires des cercueils (bois consacré)
CONSACRÉ
A.− [L'obj. désigne un lieu liturgique ou non, un obj., une pers.] Revêtir
d'un caractère sacré en dédiant à quelque divinité par une action rituelle. Synon. bénir,
sacrer; anton. profaner.
♦ Emploi pronom. à sens passif. Les églises se consacrent par
de longues cérémonies (Lar. 19e-20e).
− Spéc. Consacrer le pain et le vin et, absol., consacrer.
Opérer la transsubstantiation par le rite eucharistique :
DÉPOSITAIRE = Intermédiaire à
qui est confiée une marchandise pour qu'il en assure la vente.
Pour ce poème «dépositaire» signifie que les
tombeaux servent d’emplacement pour mettre les corps humain décédé qui sont à
l’intérieur des cercueils (bois consacré) bénit avant l’enterrement, avant de
rejoindre le paradis, les cieux. Lamartine à étudié la bible.
BOIS, ne sert pas juste pour un boisé, voici
d’autres exemples pour BOIS
♦ P. plaisant. Faire porter du
bois à son mari, planter des bois sur la tête de son mari, etc. Le tromper. Le
bois d'un cocu (cf. E. et J. de Goncourt, Journal, 1861, p. 983).
C.− Loc.
proverbiales. Aller au bois sans cognée. Se lancer dans une entreprise sans en
avoir les moyens. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du
xxes.).La faim fait sortir le loup du bois (cf. Amiel, Journal intime, 1866, p.
93).Qui a peur des feuilles n'aille au bois. Qui craint le danger ne doit pas
s'y exposer. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).
2. Loc. proverbiales.
Charger (qqn) de bois. Battre, maltraiter (quelqu'un). (Attesté dans la plupart
des dict. gén. du xixes. et du xxes.).Donner (à qqn) une volée de bois vert.
Battre, maltraiter (quelqu'un). (cf. L. Halévy, Carnets, t. 2, 1908, p. 39).Il
ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l'écorce. Il ne faut pas
s'interposer entre des personnes étroitement liées. (Attesté dans la plupart
des dict. gén. du xixes. et du xxes.).
2. Loc. proverbiales.
Il n'est bois si vert qui ne s'allume. La patience a des limites chez
quiconque. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).Il
n'est feu que de bois vert. L'ardeur de la jeunesse est parfois indispensable.
(Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes.).Le bois tortu fait le feu
droit. Les moyens détournés permettent d'arriver à un but honorable. (Attesté
dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).On va voir de quel bois
je me chauffe, je vais t'apprendre de quel bois je me chauffe
(Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 83).Remettre du bois.
,,Pousser à l'enthousiasme (...)`` (Larch. Suppl. 1880, p. 17) ``« Il y en a
aussi un qui fait les couloirs pendant les entr'actes, (...) qui chauffe, qui
remet du bois, en style de coulisses » (Dumas fils)`` (Larch. Suppl.1880, p.
17)
2. Relatifs à
l'utilisation du bois. a) Bois peint, sculpté; b) Bois de charpente, de
construction; bois d'œuvre; armoire, banc, baraque, barre, boîte, cadre, cage, caisse,
chaise, chevaux, cloison, croix, cuiller, escalier, galerie, grille, maison,
manche, marches, meubles, pavés, pelle, pont, statue, table, volets de bois;
gravure, sculpture sur bois; c) Toucher du bois [par superstition] (cf. G.
Duhamel, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 32).
− Loc. subst., péj.
Évêque de bois (en particulier dans l'expression crosse de bois, évêque d'or;
crosse d'or, évêque de bois). Évêque de médiocre qualité (cf. A. France, L'Orme
du mail, 1897, p. 84).Tête de bois. Expression familière, employée pour gourmander
une personne entêtée. Traiter (...) de tête de bois, de bête brute (E. et J. de
Goncourt, Germinie Lacerteux,1864, p. 240);sale tête de bois (Aymé, La Jument
verte,1933, p. 204).
− Loc. verbales, gén.
laud. Être du bois dont on fait les (généraux, ministres, etc.). Avoir l'étoffe
nécessaire pour devenir tel personnage. Être du bois dont l'empereur faisait
des ducs, des princes et des maréchaux (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p.
240);[p. plaisant.], être du bois dont on fait les imbéciles (About, Le Nez
d'un notaire,1862, p. 120).Être du bois dont on fait les flûtes. Être d'un
naturel accommodant. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du
xxes.).N'être pas de bois. N'être pas dépourvu de sensibilité, de sensualité :
Bois
Meubles ; mes bois, mes meubles.
(La Rue, 1894)
Bois (être dans ses)
Être dans ses meubles.
(Rigaud, 1888)
BOIS = signifie des
choses, pourquoi pas un cercueil
bois nmpl
|
(ensemble
d'instruments à air)
|
woodwind instrument n
|
woodwind n
|
||
Le hautbois et le saxophone sont des bois.
|
||
The oboe and the saxophone are woodwind
instruments.
|
||
bois nm
|
(sport
: partie de raquette)
|
wood n
|
Au tennis de table, les revêtements se changent tous les ans mais le
bois se garde plusieurs années.
|
||
In table tennis the cladding is changed every
year but the wood is kept for several years.
|
||
bois nm
|
(golf :
club à tête en bois)
|
wood n
|
Le golfeur a choisi un bois n°3 pour ce trou.
|
||
The golfer chose a number 3 wood for this hole.
|
||
bois nm
|
(carcasse
de lit en bois)
|
wooden bed frame n
|
C'est un bois de lit très travaillé.
|
||
It's a very ornate wooden bed frame.
|
3-Couronnés
2. Ceindre la tête de
quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, à titre de
distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite.
1. Orner d'une
couronne quelque chose (vaisseau, tombe, etc.). (Attesté ds Ac. 1878, Besch.
1845, Littré, Guérin 1892, Ac. 1932, Rob., Quillet 1965).
2. Marquer d'une
couronne quelque chose (armoiries, linge, etc.). (Attesté ds Ac. 1798-1878,
Besch. 1845).
C.− P. anal. [Le
compl. désigne gén. un inanimé concr.]
1. [P. anal. de
forme; p. réf. à la forme circulaire de la couronne] Encercler, entourer,
environner, disposer en forme de couronne ou marquer d'un cercle. (Attesté ds Ac. 1798-1932, Besch.
1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Rob., Dub.).
− Spéc., RELIG. [En
parlant d'un saint, d'un martyr, etc.] Dont la tête est ceinte d'une couronne
de gloire, qui est glorifié par Dieu. Les tortures, les plaies, la lèpre
couronnée au ciel (Vigny, Journal poète,1852, p. 1291).Subst. Les quatre
Couronnés. Sévère, Séverien, Carpophore et Victorius, martyrs sous Dioclétien
(cf. Lar. 20e-Lar. encyclop., Quillet 1965).
− [En parlant du
Christ] Couronné d'épines. Notre-Seigneur assis et couronné d'épines
(Dupanloup, Journal,1864, p. 258).Subst. Institut et musée (...) Decamps,
Samson; le couronné d'épines du Titien (Michelet, Journal,1845, p. 595).
♦ P. compar. Amour, tu es une
passion, mais passion d'un martyr, (...) comme celle du Christ. Passion
couronnée d'épines où nulle pointe ne manque (Vigny, Journal poète,1834, p.
1015).
♦ Au fig. Tourmenté, affligé.
Les premiers efforts des enfants qui seront couronnés d'épines (Vigny, Mém.
inéd.,1863, p. 104).
− [En parlant des
Mages] Subst. Les trois couronnés. Les trois rois mages. Aux pieds du divin
enfant, Je vais (...) Comme les trois couronnés Et comme eux je suis en quête
(...) De la crèche (M. de Guérin, Poésies,1838, p. 111).
B.− P. ext. [En
parlant d'une chose, notamment d'armoiries] Marqué d'une couronne. Ses boutons
de métal au chiffre couronné du vicomte (Sandeau, Sacs,1851, p. 6).Un buvard en
maroquin blanc, dont se détache le relief d'un M couronné en bronze doré
(Goncourt, Journal,1874, p. 1017).
a) [En parlant de la
tête, avec une nuance d'ornement, de parure] Cette belle lady (...) d'un front
si caressant, couronnée de cheveux de couleur fauve et si fins (Balzac,
Lys,1836, p. 230).
b) [En parlant d'une
chose quelconque, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Une chapelle
couronnée d'une petite voûte (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 530).Monts couronnés
de pins ou de neiges austères (Dierx, Poèmes et poésies,1864, p. 52).
− Spécialement
♦ BOT. Graines couronnées.
Graines surmontées d'un élément circulaire :
3. Stephanospermum.
Les graines que nous désignons sous ce nom avaient déjà été remarquées par M.
Grand'Eury, qui nous les avait envoyées sous le nom de graines couronnées.
(...) elles sont en effet remarquables par l'espèce de couronne qui surmonte
leur testa et entoure le micropyle. A. Brongniart, Recherches sur les
graines,1876, p. 29.
1. Orné, paré.
a) [En parlant d'un
inanimé abstr.] Un cœur couronné d'innocence vaut mieux pour le marinier qu'une
poupe ornée de fleurs (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 111).Années (...)
toutes couronnées de paix, de tranquilité et de bonheur (Goncourt, R.
Mauperin,1864, p. 309).
b) [En parlant d'un
animé] Une jeune enfant couronnée de tous les dons et de toutes les grâces
(Proust, Temps retr.,1922, p. 721).
2. Terminé, conclu
par une ultime amélioration, perfectionné :
4. ... le Roman de la
rose (...) Cette production célèbre, commencée par Guillaume de Lorris, mais
surtout continuée et couronnée par Jean de Meun, qui en agrandit le cadre et en
modifia le caractère, demeura jusqu'au milieu du xviesiècle, (...) l'épopée en
vogue... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr.
au XVIesiècle,1828, p. 6.
bois couronnés = du bois orné avec autre chose dessus = comme un cercueil
avec des couronnes de fleurs sur le dessus et/ou autour.
4-Verdure
Ensemble des végétaux
verts qui recouvrent un territoire. Verdure du jardin, du parc; caché, enfoui
dans la verdure; couvert de verdure; au milieu de la verdure; en pleine
verdure; cadre, fond de verdure; bouquets, îlots, masses, massifs, mer, océan,
rempart, rideau, voûte de verdure; odeur, parfum de verdure.
− En partic. Herbe,
gazon. Tapissé de verdure. Je la conduisis sur la pelouse (...). Nous nous
assîmes sur un lit de verdure entouré d'arbres fruitiers (Genlis, Chev. Cygne,
t. 2, 1795, p. 21).
− Au fig. [À propos
d'une pers.] Début de la vie, épanouissement de la jeunesse. Il peut (...) être
permis de se parer en un âge qui est la fleur et la verdure des ans, qui est la
matinée et le printemps de la vie (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p.
219).
2. Être verdure. Être
réduit à l'impuissance, être sans argent. Tâche d'en sortir [de la prison
maritime] et surtout ne te bile pas: si tu es verdure, tu peux t'en rapporter à
moi pour serrer la cuiller [faire son affaire] à ce vieux fayot (Dépêche de
Brest, 10 févr. 1906ds Esn. Poilu 1919, p. 537).− Trois francs! Mon vieux,
faudrait voir à m'remplumer, sans ça, en r'descendant, j'suis verdure. − T'es
pas l'seul à avoir pas lourd (Barbusse, Feu, 1916, p. 194).
5-gazons
A. − Herbe très
courte et très fine. Gazon anglais, épais, fin; tondre le gazon.
3. Au fig., fam.,
vieilli. Cheveux. Et celui qui est là sur notre gauche, avec son gazon sur
l'oreille (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 280).C'était un vieux garçon surmonté
d'un gazon jaunâtre (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 417).
6-épars
2. [Sans idée de
mouvement; en parlant d'animés ou d'inanimés] Distribué irrégulièrement, en
divers lieux. Blocs, cabanes, matériaux épars(es); groupes, troupeaux épars.
Synon. disséminé, dispersé, clairsemé.Ces tombes, qui sont éparses dans un
cimetière (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 153).Les paysans travaillaient
encore, épars dans les champs (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable,
1886, p. 212).Les maisons merveilleuses sont éparses par la futaie (Claudel,
Connaiss. Est,1907, p. 82).
C.− Au fig.
[Correspond à éparpiller C]
1. [En parlant d'une
pers. ou d'une de ses facultés] Qui se disperse sur divers objets, dans
différentes directions. Un écrivain [l'abbé de Choisy] si abondant et si épars
(Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 450).Ce matin je me lève la tête
creuse, l'esprit épars, les nerfs souffrants (Gide, Journal,1917, p. 621).
7-salut,
Avec une virgule
2. LITT. [Sous forme
exclam.; s'emploie dans le genre poét. pour acclamer, admirer qqc. ou qqn]
Salut, demeure chaste et pure. Ô vierge de la chasse, ô quel que soit ton nom,
Salut, reine des nuits, blanche sœur d'Apollon. Salut, Trivie, Hécate, ou
Cynthie, ou Lucine, Lune , Phoebé, Diane, Artémis, ou Dictynne, Qui gouvernes
les bois, les îles, les étangs, Et les ports, et les monts, et leurs noirs
habitants (Chénier,Bucoliques, 1794, p. 18).
8-deuil
♦ Porter le deuil :
2. Tandis que Miss
Mabel l'habillait, Jean-Noël se mit à danser autour de sa sœur en criant : −
Elle n'est pas en noir! Elle n'est pas en noir! − Et puis après? répliqua
Marie-Ange acide. Le deuil se porte aussi bien en blanc, n'est-ce pas Miss
Mabel? Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 87.
Au fig. D'avance, je
portais le deuil de mon passé (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 106).
♦ En deuil. Habillé pour un
deuil. Synon. endeuillé. Elle a eu l'air très surprise de me voir avec une
cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil (Camus, Étranger,1942, p.
1137).
♦ Grand deuil, petit deuil,
demi-deuil. Vêtements qui sont portés traditionnellement aux différents moments
du deuil et dont l'aspect devient moins sévère à mesure qu'on s'éloigne de
l'époque du décès. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une
femme passa (Baudel., Fl. du Mal,1857-61, p. 161).
♦ Fam. Avoir les ongles en
deuil. Avoir les ongles bordés de noir. En agitant au-dessus de sa tête des
mains gonflées, aux ongles en deuil (Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p.
26).
− Au fig. et fam.
Faire son deuil d'une chose. Renoncer à, admettre la perte de. Je fais mon
deuil de ce qui me choque [en Michelet] (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2,
1863-69, p. 112).Le domaine spirituel était le seul auquel nous puissions
prétendre. Il faut en faire notre deuil (Cocteau, Maalesh,1949, p. 139).
2. En partic.
Impression de profonde tristesse liée au spectacle de la nature, et souvent
produite par des teintes sombres. Le deuil de la nature, de la tempête.
Tout le monde habillé en noir, en deuil pour la cérémonie funéraire, soit
dans l’église ou dans un cimetière
9-sentier
Le vallon
Comme lui, de nos pieds secouons la poussière ;
L'homme par ce chemin ne repasse jamais ;
Comme lui, respirons au bout de la carrière
Ce calme avant-coureur de l'éternelle paix.
Tes jours, sombres et courts comme les jours
d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.
Sentier
des tombeaux = cimetière
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
Hypatie
Au déclin des grandeurs qui dominent la
terre (ÉGLISE, CATHÉDRALE, TEMPLE)
Quand les cultes divins, sous les
siècles ployés, (RELIGION)
Reprenant de l'oubli le sentier solitaire,
Regardent s'écrouler leurs autels
foudroyés ; (UNE TABLE SACRÉE DANS L’ÉGLISE)
……………………
LA BIBLE
"Cependant, ne
vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais
réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux."
(Luc 10,20)
Alors commencera pour celui qui aime Jésus
plus que lui-même, le chemin du calvaire, qui le mènera jusqu’à la croix pour
achever en lui les souffrances qui manquent à Christ, afin que le Corps puisse
grandir dans la Vérité; alors sur ce sentier solitaire, bien éloigné des futilités, du tintamarre et
de la perplexité du monde, brisé et confondu, il commencera à voir clair en
lui, à discerner la manière dont le Seigneur s’y prend pour diriger son âme…..
Donc une ALLÉE de
l'église ou une allée dans un cimetière, peut facilement avoir en métaphore un
sentier solitaire, surtout que Lamartine a eu une instruction religieuse et
littéraire et philosophique.
10-solitaire
B. − [En parlant d'un
lieu] Où l'on est seul, sans compagnie; qui est situé à l'écart, peu fréquenté.
Chacun s'amuse, jouit de la vie, égaie ses jours. Et moi je rentre dans ma
mansarde solitaire, pour refaire ma leçon de demain qui ne satisfera personne,
surtout pas son auteur (Amiel,Journal, 1866, p. 165).Entre la source de la
Seine et celle de la Marne, sur une longueur d'une soixantaine de kilomètres se
déroule une des régions les plus sèches, les plus boisées et les plus
solitaires de France (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 116).V.
abandonné ex. 3, dépeuplé II A 2 ex. de Hugo, promener I A 1 ex. de Crèvecœur.
SYNT. Cabinet,
cachot, chambre, lit, logis solitaire; allée, chemin, place, route, rue,
ruelle, sentier solitaire; bois, clairière, hameau, jardin, parc, vallée
solitaire; cimes, contrées, espaces, forêts, landes, plaines, plateaux,
remparts solitaires.
Donc une allée, un sentier, un sentier pour rejoindre Dieu, une allée pour
traverser l’église ou le cimetière, qui devient son dernier voyage,
11-soleil
CE soleil
CE, adjectif démonstratif
Sens 1 : Désigne la
chose dont on a parlé ou qui est à proximité.
Sens 2 : Sert à
indiquer un moment proche du moment présent. Ex Il viendra ce soir.
Sens 3 : On peut lui
adjoindre : -ci ou -là. Ex Ce chien-là est à mon cousin.
ce, pronom démonstratif,
Voir aussi cet.
Sens 1 Relatif à ce
qui vient d'être évoqué. Ex C'est à moi.
B. − P. anal. ou au
fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur
la vie terrestre]
1. [À propos d'un
inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie.
D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un
(...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14,
1935, p. 203).
− Soleil noir.
Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où
les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette
communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988,
p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou
soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon.
flambeau, lumière.
α) [Avec un déterm. objectif] La notion du
divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p.
161).
β) [Avec un déterm.
subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles,
se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de
la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam,
Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une
pers.]
a) [Le plus souvent
précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui
procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage.
Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius
(...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p.
645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le
deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui
possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le
pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait
brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah.
gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans
le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être
près du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse,
et j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la
Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand
soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le
Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de
astre (v. ce mot B 2 et 3).
α) Personne resplendissante (physiquement,
intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui
occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa
beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de +
subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de
beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de
gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres
(Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
♦ Le soleil de justice. Dieu.
Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui
te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p.
167).
12-pâlissant
Devenir pâle ou plus
pâle
♦ Part. passé adj. Front,
teint, visage pâli; joues pâlies. Je trouve Popelin très pâli, très changé
(Goncourt,Journal,1888, p.792).Elle s'en alla, le coeur crevé, pâlie, maigrie
(Benjamin,Gaspard,1915, p.99).V. aussi lividifier, rem. s.v. livide ex. de Du
Camp.
B. − [Appliqué à une
lumière, à une couleur ou à un objet coloré] Dont la force, l'éclat
s'affaiblit; qui devient moins intense ou moins sombre. Rayons pâlissants;
soleil, ciel pâlissant. Un corridor tout bas, un escalier sombre et sonore, de
hauts plafonds, de larges fenêtres surmontées de peintures en trumeau. Cela
fané, pâlissant, ayant l'air vraiment de ne plus vivre (A. Daudet, Trente ans
Paris, 1888, p.89).Dans les prairies que vient d'inonder la rivière, neige et
glace à moitié fondues mêlent, parmi les touffes de joncs, à des plaques de
blanc douteux, les reflets pâlissants du ciel (Gide, Journal, 1906, p.197).
Perdre de son éclat,
de sa force; devenir plus faible.
13-lumière
4. THÉOL. Attribut de
Dieu en tant que source de toute vérité. Lumière éternelle, incréée,
surnaturelle : marcher, se tenir dans la lumière. Dieu éclaire ceux qui pensent
souvent à lui, et qui lèvent les yeux vers lui. L'idée de Dieu est une lumière,
une lumière qui guide, qui réjouit; la prière en est l'aliment (Joubert,
Pensées,t. 1, 1824, p. 123).Je lis dans Denys L'Aréopagite (Noms divins, I, 5)
: « Ceux qui par la cessation intime de toute opération intellectuelle entrent
en union intime avec l'ineffable lumière... ne parlent de Dieu que par négation
» (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 19):
16. J'ai mis entre
ses mains vigilantes les quatre Évangiles, les psaumes, l'Apocalypse et les
trois épîtres de Jean où elle peut lire : « Dieu est lumière et il n'y a point
en lui de ténèbres » comme déjà dans son évangile elle pouvait entendre le
Sauveur dire : « Je suis la lumière du monde; celui qui est avec moi ne
marchera pas dans les ténèbres. » Gide, Symph. pastor.,1919, p. 915.
− Lumière des yeux,
du regard. Clarté due à la réflexion de la lumière sur les yeux et qui
manifeste l'intelligence, la conviction, l'émotion :
12. Je revois, quand
d'aventure la sentinelle n'était pas trop brutale, ces mains tendues vers nous,
les cigarettes, les pains, les fruits offerts, et toujours cette lumière du
regard par où s'affirmait, en dépit des événements contraires, la foi dans le
destin de notre cause commune. Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 322.
Capacité
intellectuelle naturelle ou acquise :
14. La philosophie
prétend répandre des lumières, et le commerce créer des richesses; il faut
prouver au monde qu'ils font tout le contraire; que la philosophie, avec ses
faux droits de l'homme et ses faux équilibres de pouvoirs, ne répand que
ténèbres et anarchie... Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 16.
3. Information sur
une matière donnée. Les nations, comme les individus, ont besoin des lumières
qui résultent de longues épreuves (...), ainsi que des leçons du malheur, avant
d'acquérir la sagesse et l'expérience (Crèvecœur, Voyage,t. 2, 1801, p. 209).
− Locutions
♦ Jeter quelque lumière.
Expliquer. Toute la mécanique céleste n'a-t-elle pas, en définitive, pour but
de jeter quelque lumière sur ce phénomène d'une pierre qui tombe, en le
rattachant à tous les phénomènes analogues de l'univers? (P. Leroux,
Humanité,t. 1, 1840, p. 5).
♦ Faire la (pleine) lumière.
Informer de façon exhaustive, trouver la solution de ce qui est confus ou
énigmatique. C'est sur tout cet ensemble, qu'il faut faire la pleine lumière
pour prévenir la récidive possible (Clemenceau, Vers réparation,1899, p.
245).Mon cher (dirait M. Teste), quant à Saül, puisque la question de confiance
est posée, je vais « faire la lumière » tout de suite (Valéry, Corresp.[avec
Gide], 1898, p. 320).
♦ Demander lumière et conseil.
Faire appel au jugement d'autrui. Le pauvre petit cœur a dit qu'elle voulait
aller dans un couvent du voisinage pour demander lumière et conseil, et nous
sommes partis pour demander lumière et conseil, tous les deux sur le même
cheval (Claudel, Soulier,1944, 1rejournée, 8, p. 972).
♦ Donner quelques lumières sur.
Apporter des éclaircissements ou des explications sur. Quelque camarade ou
quelque collègue, journaliste ou poète, qui me demande, qui me somme parfois de
lui donner quelques lumières sur ma façon de travailler (Fargue, Piéton
Paris,1939, p. 10).
♦ Mettre en lumière, porter en
pleine lumière. Expliciter, étaler au grand jour. Ce sera la tâche du troisième
tome de cette Philosophie de la Volonté de porter en pleine lumière les
difficultés de ce paradoxe (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 35).Ce moment de
vérité met en lumière l'état de faiblesse aux buts qu'elle poursuit et aux
calculs intéressés des autres (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 179).
♦ À la lumière de. Grâce à, à
l'aide de, par le fait de. On sera moins surpris, à la lumière de ces données
modernes, de voir des théologiens, qui tiraient de la vie de communauté une
longue expérience de l'homme, introduire une considération morale là où de
prime abord nous ne l'attendions pas (Mounier, Traité caract.,1946, p. 729).Le rapport
de l'involontaire corporel à la volonté doit être éclairé à la lumière des
rapports compris entre motif et projet (Ricœur, Philos. volonté,1949p. 82).
14-perce
− Au fig.
♦ Percer l'âme, le cœur (de
qqn). Affecter, toucher profondément. Ces paroles, son geste, son accent, m'ont
percé l'âme; je me serais précipité à ses genoux, je les aurais embrassés si
j'eusse pu (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 469).Il est juste de
dire que la mort de Violette, son amante, lui avait percé le cœur à jamais. Un
veuvage, une plaie inguérissable (Sartre, Mots,1964, p. 155).
♦ [P. allus. littér. à
Corneille, Le Cid, I, 6 : Percé jusques au fond du cœur] M. le baron des
Adrets, (...) percé jusqu'au fond du cœur par la mort du seul être qu'il aimât
(...) avait rompu avec le monde par dégoût de la vie (Stendhal, H. Brulard,t.
1, 1836, p. 112).
Percer à jour.
Découvrir complètement. Elle avait appris à connaître son mari qui, d'heure en
heure, se sentait déchiffré, percé à jour (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p.
28).
15-pieds
Mettre son pied dans
le soulier d'autrui. S'approprier le bien d'autrui. C'est le parc aux cerfs de
François Ierdans l'ermitage de Saint-Louis. Chacun a bâti; personne n'a voulu
se servir du vieux bâtiment ni mettre son pied dans le soulier d'autrui
(Michelet, Journal,1834, p.119).
b) Loc. fig. Avoir,
ôter, (re)tirer une épine* du pied; être une épine* au pied (de qqn).
− Loc. fig., fam. Le
pavé lui brûle les pieds. V. brûler I B 1.Les pieds lui brûlent. V. brûler II
B.
♦ Tenir (à qqn) les pieds
chauds/au chaud. Être attentionné, ardent, empressé auprès de quelqu'un
(notamment dans le domaine des relations amoureuses), pour en tirer
éventuellement profit. Je voudrais avoir de l'argent pour acheter une maison à
Venise ou à Florence ou à Menton, et y vivre avec un chat et une fille qui me
tiendrait les pieds chauds (Mérimée, Lettres Grasset,1870, p.201).
C. − [Pied dans des
expr., des loc. à valeur symbolique]
1. [Pour exprimer la
puissance, l'autorité de qqn; les expr. évoquent des attitudes, des situations
partic.: admiration, respect, soumission, etc.] Baiser les pieds; tomber, se
jeter aux pieds de (qqn); déposer (qqc.) aux pieds de (qqn); s'agenouiller, se
réfugier aux pieds de (qqn). La voilà donc, cette orgueilleuse, à mes pieds! se
dit Julien (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p.418).Pourquoi suis-je ici? C'est
pour mettre à vos pieds mon amour, mon sort, ma vie (Toepffer, Nouv.
genev.,1839, p.156):
Le sort semblait
avoir scellé leur destin, mais les rencontres quelquefois peuvent rebattre les
cartes. Le soleil à mes pieds est, avant tout, l’histoire d’une résurrection.
56. Ta parole est une
lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier. Psaumes 119:105 LSG
16-l’obscurité
B. − Au fig.
1. Manque de clarté,
d'intelligibilité (d'un fait, d'un discours, d'un ouvrage de l'esprit, d'une
personne). Synon. ambiguïté, hermétisme; anton. limpidité. L'obscurité des
lois, d'un poème, d'un texte; l'obscurité d'une affaire; l'obscurité d'un
écrivain. Il fut encore reçu par le brodeur, qui, devant l'obscurité de ses
explications, se décida à le faire monter de nouveau (Zola,Rêve,1888,
p.93).Cette obscurité qu'on me reprocha durant quelques années, n'est nullement
embarras de style, insuffisance de l'idée, c'est manque d'explications
psychologiques (Barrès,Barbares,L'Examen des trois rom. idéol., 1892, p.10):
2. Le style de
Mallarmé doit précisément son obscurité, parfois réelle, à l'absence quasi
totale de clichés, de ces petites phrases ou locutions ou mots accouplés que
tout le monde comprend dans un sens abstrait, c'est-à-dire unique.
Gourmont,Esthét. lang. fr.,1899, p.304.
Caractère d'une chose
confuse, vague, qui ne se perçoit pas nettement, sur laquelle on manque de
renseignements. Synon. incertitude.Obscurité de l'histoire, d'une situation, de
l'avenir. Cet homme, si intelligent, si ingénieux, si profond, verrait
peut-être clair dans l'obscurité de son propre malheur (Dumas père,
Monte-Cristo,t.1, 1846, p.200).Bacon a donc puissamment contribué à débarrasser
les sciences de l'obscurité dont les avait entourées le Moyen-Âge et à les
pousser dans une voie nouvelle et lumineuse (Cl. Bernard, Princ. méd.
exp.,1878, p.189):
3. ... dans ces vieux
livres, si tout n'était pas vrai, du moins il n'y avait rien que le prêtre ne
crût vrai. Or c'est pour l'historien qui cherche à percer l'obscurité de ces
vieux temps, un puissant motif de confiance, que de savoir que, s'il a affaire
à des erreurs, il n'a pas affaire à l'imposture. Fustel de Coul.,Cité
antique,1864, p.217.
a) Au plur. Si la
conjoncture internationale paraît, aujourd'hui encore, comporter maintes
obscurités, notre pays entend s'employer à les éclaircir (De Gaulle,Mém.
guerre,1959, p.632).
b) En partic. [En
parlant de l'esprit hum.]
− Absence de
connaissances (dans tel ou tel domaine). L'âme de l'homme a trois qualités: la
bonté, la passion, et l'obscurité. Le signe distinctif (...) de l'obscurité est
l'ignorance (Ozanam,Philos. Dante,1838, p.214):
4. Le directeur était
venu en personne m'attendre à Pont-à-Couleuvre, répétant combien il tenait à sa
clientèle titrée, ce qui me fit craindre qu'il m'anoblît jusqu'à ce que j'eusse
compris que, dans l'obscurité de sa mémoire grammaticale, titrée signifiait
simplement attitrée. Proust,
Sodome, 1922, p.751.
17-bois
Les bûcherons
canadiens du 19ème s. qui n'atteignaient pas leur zone de coupe disaient
"ce mois-ci on a encore touché du bois", ce qui signifiait : l'avenir
sera plus durable que le présent.
Donc l’obscurité des bois = Obscurité de l'histoire, d'une situation, de
l'avenir, de la vie
18-regards
b) [L'expression des
yeux remplace, nuance, complète la parole]
− Regard + verbe ou
loc. verb. ou verbe + prép. + regard.Le regard interroge qqn, avoue, reproche
qqc.; défendre de, inviter à faire qqc. du regard; interroger, implorer,
supplier, remercier du regard; comprendre les regards. Pas un instant, Gallet
ne douta qu'elle eût dit vrai. Dès les premiers mots, il l'avait crue, tant le
regard en dit plus long que les lèvres (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 111).V.
improuver, ex. de Balzac.
− Regard + adj. ou
loc. adj.Regard approbateur, réprobateur, implorant, suppliant, interrogateur,
inquisiteur; regard de reproche, de remerciement, d'adieu. Cette fois Monsieur
de Chessel (...) me jeta des regards complimenteurs (Balzac,Lys, 1836, p.
39).Il tourna vers elle un regard sans réponse, mais elle crut y lire le « oui
» qu'il n'avait pas prononcé (Louÿs,Aphrodite,1896, p. 95).
Échanger des regards
d'intelligence, de connivence. Se comprendre, s'accorder sans parler. Mes
souffrances me firent deviner celles de Madame de Mortsauf. Nous commençâmes à
échanger des regards d'intelligence, mes larmes coulaient quelquefois quand
elle retenait les siennes (Balzac,Lys, 1836, p. 72).
c) [L'expression des
yeux exerce ou vise à exercer un certain pouvoir sur autrui]
♦ Regard + verbe ou verbe (+
prép.) + regard.Le regard encourage, déconcerte, désarçonne, gêne, glace,
intimide; le regard pèse sur qqn; pâlir, rougir sous un regard; fusiller,
foudroyer qqn du regard. À vrai dire, on ne le punit pas énormément: on
l'exclut, du regard on le rejette; il perçoit la réprobation et s'endurcit (Frapié,Maternelle,1904,
p. 79):
4. Si je le gronde,
il se tait: (...) son regard change de couleur et se fixe sur moi si durement
que je n'ose pas continuer. Un regard irréductible... mais aussi un regard pur,
solitaire... un regard qui m'en impose! Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p.
841.
Soutenir le regard de
qqn. Continuer à regarder quelqu'un, ne pas se laisser impressionner. Dites
donc, (...) est-ce que vous vous fichez de moi? La petite soutint son regard
avec une assurance tranquille, et le juge d'instruction estima aussitôt
indispensable d'essuyer plus soigneusement que jamais le verre de son binocle
(Bernanos,Crime,1935, p. 771).
♦ Regard + adj. ou loc.
adj.Regard glacial, impérieux. Forte comme un homme, dure de partout (...) un
regard à faire baisser celui du Bœuf (Audiberti,Femmes Bœuf,1948, p. 115).
♦ Subst. + prép. + regard. Je
me tus et baissai les yeux pour éviter la foudre de son regard
(Balzac,Lys1844p. 1136).
− [P. réf. au regard
de Méduse qui pétrifiait] Cette vieille figure hargneuse et redoutable, cette
tête de Méduse dont aucun d'eux n'avait jamais pu soutenir le regard, se
métamorphosait, devenait simplement humaine (Mauriac,Nœud vip.,1932, p. 242).
− [P. réf. au regard
prêté à certains animaux] Hélas! je suis interdite, Devant votre affreux amour,
Comme l'oiseau qui palpite Sous le regard du vautour! (Hugo,Esmer.,1836, iv, 1,
p. 183).Finoël lança de côté une œillade envenimée qui fit éprouver à Gérard
une sensation de malaise analogue à celle que cause, dit-on, le magnétique et
froid regard du crotale (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p. 106).
− [P. réf. à
certaines croyances selon lesquelles le regard peut avoir une influence
maléfique] Jeter un sort par son regard (v. mauvais œil*). Ainsi, c'est un
simple regard de l'ours qui a rendu folle cette pauvre femme et qui a valu à
monsieur son fils ses instincts sanguinaires (Mérimée,Lettres à une inconnue,
t. 2, 1868, p. 335).Madame Caumont contait (...) de terribles histoires de
regards. Une femme enceinte (...) ayant rencontré un cul-de-jatte (...),
accoucha d'un enfant sans jambes (A. France,Pt Pierre,1918, p. 6).
B. − Au fig.
1. Action, manière de
considérer, d'examiner quelque chose; faculté de se représenter, de juger
quelque chose. Le président du conseil, dont les qualités mêmes gênaient le
regard, n'apercevait pas que la légitimité se mourait faute de victoires après
les triomphes de Napoléon (Chateaubr.,Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 100).Jean
mesura d'un seul regard le désert de sa vie (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p.
151).
Regard sur + subst.Le
regard sur ma vie et mes années précédentes me montre le dessein de Dieu sur ma
vocation (Dupanloup,Journal,1851-76, p. 110).
♦ Regard + déterm. évoquant une
faculté.Regard de la conscience, de l'esprit, de la raison, de la réflexion;
regard mental, réflexif. Il faut que chaque homme (...) dirige sur lui-même sa
pensée et son action, les regards de son intelligence et la main de sa volonté
(Joubert,Pensées,1824, p. 274):
5. La triade de l'art
est constituée: au réel, à la plastique, s'ajoute l'âme, que l'art aura pour
mission de suggérer, de mettre en communication avec le spectateur; le regard
des yeux devra se doubler du « regard intérieur », lui céder. Huyghe,Dialog.
avec visible,1955, p. 131.
− [Dans des empl.
évoquant la qualité, la nature de cette action, de cette faculté] Regard clair,
net, neuf; regard favorable, impartial, indifférent, glacé, pessimiste; regard
d'aigle; netteté du regard. [Boileau] n'a pas eu sur l'art poétique des vues assez
neuves et assez déliées; et des regards assez étendus (Chênedollé,Journal,1833,
p. 179).Là [en Afrique], il faut un regard ferme sur la vie, un regard pur,
allant droit devant soi, un regard de toute franchise, de toute clarté
(Psichari,Voy. centur.,1914, p. 23).
19-voilés
Couvrir d'un voile.
− [Parfois avec une
connotation relig.] Se voiler la face, la tête, le visage. Se dérober par honte
au regard d'autrui; se refuser à voir ce qui indigne ou horrifie. Eudore se
lève; les centurions le soutiennent; il s'avance au pied des aigles; le silence
règne parmi la foule; Eudore prend la coupe; les évêques se voilent la tête de
leurs robes, et les confesseurs poussent un cri (Chateaubr., Martyrs, t. 3,
1810, p. 189).[Racine] ne perd jamais le souci de bien asseoir sa vie; en quoi
il ressemble à la plupart des hommes, et c'est une grande hypocrisie que de se
voiler la face comme ont fait quelques-uns de ses biographes (Mauriac, Vie
Racine, 1928, p. 36).V. face I ex. de France.
20-attraits
SYNT. Attraits
enchanteurs; chastes attraits.
− THÉOL. vieilli et
rare (en matière de spiritualité). Les attraits de la grâce. Les douceurs
intérieures que la grâce fait éprouver à l'âme.
21-horizon
Gén. au plur. Nouvel,
nouveaux horizon(s), p. ell., horizon(s). Domaine, champ non encore exploré,
qui s'ouvre à la pensée, à l'action d'une époque, d'un groupe social ou d'un
individu. De nouveaux horizons s'ouvrent pour, devant qqn. La paix dans Moscou
accomplissait et terminait mes expéditions de guerre (...). Un nouvel horizon,
de nouveaux travaux allaient se dérouler (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1,
1823, p. 1075).Des horizons inattendus grandissent devant la biologie (Teilhard
de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 164) :
11. ...
l'enseignement de la paléographie, comme les travaux qui lui furent consacrés
dans tous les pays d'Europe, allaient bénéficier de l'impulsion qui leur avait
été donnée par les Mauristes, avant de se tourner vers de nouveaux horizons.
L'Hist. et ses méth.,1961, p. 589.
− Ouvrir de(s)
(nouveaux) horizons (à qqn). La critique doit être partiale, passionnée,
politique, c'est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue
qui ouvre le plus d'horizons (Baudel., Salon,1846, p. 101).L'évolution agit
dans deux directions opposées puisqu'elle ouvre de nouveaux horizons en même
temps qu'elle réduit des débouchés traditionnels (Forêt fr.,1955, p. 4).
♦ [Construit avec un compl.
prép. sur] Fournir un point de vue nouveau sur (quelque chose). L'oncle fut
profondément remué, parce qu'il compta qu'on allait lui ouvrir quelques
horizons nouveaux sur sa propre personne (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p.
83).La théorie de la relativité a ouvert des horizons insoupçonnés sur la
notion de temps (Decaux, Mesure temps,1959, p. 8).
− En partic.
Perspective d'avenir pour une personne. Une vie sans horizon. Il déteste ce
monde gris et veule, sans horizon (Sartre, Sit. I,1947, p. 243).
♦ [Construit avec un compl.
prép. de] Dans le mariage, elle voyait la revanche de sa vie monotone et plate,
elle voyait un avenir de courses enragées à travers les théâtres et les bals,
tout un horizon de dîners et de visites (Huysmans, En mén.,1881, p. 70).
22-envie
SYNT. Une envie de
musique, de voyage; avoir envie, se sentir l'envie d'écrire, de se marier, de
mourir, de parler, de partir; avoir des envies féroces, folles, irrésistibles
de + inf.
♦ Expressions et proverbes.
Brûler d'envie d'être ministre. Il convenait de n'exécuter que des raids de
va-et-vient. Leclerc en brûlait d'envie (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p.
250).Mourir, se mourir d'envie de + inf. Je mourais d'envie de voir la mer (M. de
Guérin, Corresp.,1833, p. 78).Avoir bonne envie de + inf. − J'ai bonne envie,
se dit-il, d'aller frapper à la porte du château et d'y faire une visite à
Bastien (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 641).
23-contemple
Considérer avec une
assiduité qui engage les sens (visuel, auditif) ou l'intelligence un objet qui
est ou peut être digne d'admiration.
A.− [Par le sens de
la vue; l'action porte sur une pers. physique, un objet matériel, une réalité
physique] Contempler le ciel. (Quasi-) synon. admirer, examiner, observer :
24-biens
II.− [Le bien dans
ses diverses modalités] Un bien, des biens.
A.− [Surtout p.
oppos. entre l'ordre matériel et l'ordre spirituel] Toute chose dont la
possession, la jouissance (en fait ou en esprit) est considérée par l'Homme
comme utile à la conservation, à l'expansion de son être. La vie... le premier
des biens. Le plus grand bien :
23. Ne distingue pas
Dieu du bonheur et place tout ton bonheur dans l'instant. J'ai porté tout mon
bien en moi, comme les femmes de l'Orient, pâle, sur elles, leur complète
fortune. À chaque petit instant de ma vie, j'ai pu sentir en moi la totalité de
mon bien. Il était fait, non par l'addition de beaucoup de choses
particulières, mais par mon unique adoration. J'ai constamment tenu tout mon
bien en tout mon pouvoir. Regarde le soir comme si le jour y devait mourir; et
le matin comme si toute chose y naissait. Que ta vision soit à chaque instant
nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout. Toute la fatigue de tête
vient, ô Nathanaël, de la diversité de tes biens. Tu ne sais même pas lequel entre
tous tu préfères et tu ne comprends pas que l'unique bien c'est la vie. Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p.
162.
24. Judas aimait
l'argent et Jésus disait : Heureux les pauvres. Judas était impatient de voir
le royaume de Dieu se manifester avec éclat, et Jésus se dérobait à la
multitude quand elle voulait le proclamer roi. Judas ne voulait que des biens
matériels et des jouissances immédiates; Jésus ne promettait que des biens
invisibles et des récompenses célestes avec des persécutions. Les promesses du
maître lui semblaient vagues, insaisissables, chimériques; ... H. Monod,
Sermons,1911, p. 176.
25. Là-bas, sous les
latitudes de sa naissance, Maxence voyait une plaine couleur de plomb, l'air
raréfié, l'oppression d'un ciel de cuivre, l'aigre rire et le méchant lieu
commun, le lourd bon sens, des voix de fausset qui discutent. Mais ici la
sainte exaltation de l'esprit, le mépris des biens terrestres, la connaissance
des choses essentielles, la discrimination des vrais biens et des vrais maux, la
royale ivresse de l'intelligence qui a secoué ses chaînes et se connaît.
Là-bas, ceux qui font profession de l'intelligence et qui en meurent, − ici,
ceux qui sont doux et pauvres d'esprit. Psichari, Le Voyage du centurion,1914,
p. 42.
26. Baudelaire a été
si profondément touché par cet écrit [Le Principe poétique d'E. Poe], il en a
reçu une impression si intense qu'il en a considéré le contenu, et non
seulement le contenu mais la forme elle-même, comme son propre bien. L'homme ne
peut qu'il ne s'approprie ce qui lui semble si exactement fait pour lui qu'il
le regarde malgré soi comme fait par lui... Il tend irrésistiblement à
s'emparer de ce qui convient étroitement à sa personne; et le langage même
confond sous le nom de bien la notion de ce qui est adapté à quelqu'un et le
satisfait entièrement avec celle de la propriété de ce quelqu'un... Valéry,
Variété 2,1929, p. 147.
27. L'altitude est un
bien. J'entends ce mot au sens paysan : c'est une possession, une propriété.
C'est de la force en réserve, une richesse que l'homme prudent ne dilapide pas
à la légère. Parvenu sur le trottoir de l'école polytechnique, j'hésitais
toujours une seconde avant d'abandonner ma petite fortune d'altitude, avant de
choir à la pauvreté des plaines. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin
des bêtes sauvages, 1934, p. 9.
SYNT. Les biens
célestes, essentiels, éternels, immatériels, naturels, nécessaires, réels,
spirituels, temporels, véritables; les faux biens; les biens de l'âme, du ciel,
du corps, de l'esprit, du monde de la terre, de la vie.
− Expr. (fam.). Ce
sera un mal pour un bien. [P. allus. littér. (à Molière, qui répondait aux
accusations de plagiat). ] Je prends mon bien où je le trouve (cf. A. Dumas
Père, Théâtre complet, introd., t. 1, 1833, p. 16).Proverbes. Bien mal acquis
ne profite jamais; abondance de biens ne nuit pas en pareille matière on ne
peut pas dire qu' abondance de biens ne nuit pas ; (H. Poincaré, La Valeur de
la sc.,1905, p. 199).
25-joui
− DR. Jouir d'un
bien. Avoir l'usage d'un bien et en tirer les fruits. Ses oppresseurs
continueront de jouir de la propriété qu'ils s'attribuent sur une partie de ses
biens (Robesp., Discours, Restit. biens commun., t. 6, 1790, p. 225).La
propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus
absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les
réglemens (Code civil,1804, art. 544, p. 100).L'usufruit est le droit de jouir
des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-même, mais a
la charge d'en conserver la substance (Agenda-code,1977, p. 123).
2. [Le compl. prép.
désigne une pers.]
a) Avoir tout loisir
de conserver, d'entretenir des relations avec une personne dont la présence est
agréable, procure des satisfactions.
− Vx. Jouir de qqn.
Pourquoi n'as-tu pas saisi l'occasion de voir Paris? Je jouirais de toi depuis
quatre mois (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 325):
2. Nous serons peu de
monde [à un souper] mais nous jouirons mieux de Monsieur Beckford, dont les
talents sont si variés qu'il peut seul captiver l'attention générale autant que
dix personnes distinguées dans divers genres. Staël, Lettres jeun.,1784, p. 22.
− Mod. Jouir de la
présence, de la compagnie de qqn. Je n'ai réellement joui de son commerce [de
Gide] que durant les quelques jours où je l'ai tenu sous clef à Malagar, et
durant deux décades à Pontigny (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 186).
26-terre
Terre(-)mère. Culte
des puissances élémentaires traduisant la lassitude des bêtes forcées que nous
sommes − des bêtes écrasées, usées, laminées par le bruit forcené, par le
dynamisme forcené de milliers de machines qui nous obsèdent. Résurrection
compensatrice d'une sorte de culte de la Terre Mère sur le sein de qui il est
si bon, le soir, d'allonger filialement ses membres endoloris (L. Febvre, La
Sensibilité et l'hist., [1941] ds Combats, 1953, p. 238).[Un patient] voyait
les étoiles naître et briller dans la terre. Elles sortaient du sein de la
terre; la terre n'était pas en cette obsession une simple image du ciel étoilé.
Elle était la grande mère productrice du monde, productrice de la nuit et des
étoiles. Dans le rêve de son patient, Neumann montre la force de l'archétype de
la terre-mère (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 49).
♦ Poét. [Par personnification]
La terre dort, s'éveille; flancs, sein, colère, respiration de la terre. Ô Nuit
magicienne, ô douce, ô solitaire, Le Paysage avec sa flûte de roseau
T'accueille; et tes pieds nus posés sur le coteau Font tressaillir le cœur
fatigué de la terre (Samain, Chariot, 1900, p. 133).L'étonnant printemps rit,
viole... On ne sait d'où Venu? Mais la candeur ruisselle à mots si doux Qu'une
tendresse prend la terre à ses entrailles... (Valéry, J. Parque, 1917, p. 103).
27-soleil
B. − P. anal. ou au
fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur
la vie terrestre]
1. [À propos d'un
inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie.
D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un
(...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14,
1935, p. 203).
− Soleil noir.
Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où
les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette
communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988,
p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou
soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon.
flambeau, lumière.
α) [Avec un déterm. objectif] La notion du
divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p.
161).
β) [Avec un déterm.
subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles,
se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de
la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam,
Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une
pers.]
a) [Le plus souvent
précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui
procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage.
Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius
(...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p.
645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le
deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui
possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le
pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait
brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah.
gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans
le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être
près du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse,
et j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la
Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand
soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le
Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de
astre (v. ce mot B 2 et 3).
α) Personne resplendissante (physiquement,
intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui
occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa
beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de +
subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de
beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de
gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres
(Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
♦ Le soleil de justice. Dieu.
Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui
te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p.
167).
28-vallon
− P. métaph. Sache ce
que devient à ton contact la goutte précieuse dont tu humectes le lobe de ton
oreille, le vallon d'ombre entre tes seins (Colette, Pays et portr., 1954, p.
186).
La Belle Dame et ses
seins...
Mais en titillant, Agaçant, Échauffant, Énervant, Picotant, Pinçotant,
Doux et fort, Fort et doux, Ces vallons Et ces dunes,
Pour mieux
repartir, Sur d’autres désirs, Sur d’autres dunes, dans de doux vallons
Dont il faut se
pénétrer et crier enfin son nom !
Pour que la nuit fût
douce au repos de son corps,
L'archange endormait
Eve au creux de sa grande aile.
Avec de la rosée au vallon
de ses seins,
Eve se réveillait,
candidement, dans l'aube ;
29-nature
♦ Belle nature. [Idéal
valorisant l'art antique élaboré dans la 1remoitié du 17es. par les milieux
romains en réaction contre la peinture de l'époque, et devenu un concept-clé de
la critique esthétique en France aux 17eet 18esiècles (d'apr. B. Tocanne, L'Idée
de nature en France dans la seconde moitié du 17es., Presses univ. de Lille,
1978, II, pp.752-755)] On pourrait comparer les proportions du corps des hommes
de différentes nations, avec celles que suivent les dessinateurs, pour
représenter la belle nature, en divisant la hauteur du corps en huit parties
(Voy. La Pérouse,t.1, 1797, p.166).
B. − Dispositions
psycho-physiologiques dominantes qui déterminent la personnalité d'un individu.
Synon. complexion, naturel, tempérament.Avoir, être d'une nature agressive,
aimante, gaie, maladive, morbide, ouverte, passive, passionnée, renfermée,
sanguine, sournoise, vicieuse. Il est des défauts de complexion, qui s'opposent
au libre développement de l'âme: il est des natures sombres et grossières, où
pénètre mal le rayon de Dieu (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p.130).Je ne savais
pas qu'une nature exagérément primesautière n'excluait en lui ni la sincérité
ni la droiture (Billy, Introïbo, 1939, p.97).
♦ Seconde nature. Trait de
caractère acquis modifiant la personnalité originelle. La tristesse qui depuis
un an est devenue ma seconde nature (Hugo, Lettres fiancée, 1821, p.43).J'y ai
été soumis [à l'École des Chartes] à une certaine méthode de travail, à
certaine discipline intellectuelle et morale, qui me sont devenues une seconde
nature (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p.li).
− [P.méton.] La
personne elle-même. Quelqu'une de ces natures riches et embrasées, telles qu'en
produit encore Naples ou la ville aux gondoles (Toepffer, Nouv. genev., 1839,
p.464).Sa marche assurée, sa taille souple, ses narines roses et ouvertes, ses
grands yeux légèrement cerclés de bleu, dénotaient une de ces natures ardentes
qui répandent autour d'elles un parfum de volupté (Dumas fils, Dame Cam., 1848,
p.89).Oh! cette Julia!... Quelle femme! hein?... Quelle nature! (Pailleron, Âge
ingrat, 1879, i, 6, p.26):
14. Je lis les
conversations de Goethe par Eckermann, et je trouve que l'écrivain allemand
divisait l'humanité en deux classes, les poupées jouant un rôle appris, et les
natures [it. ds le texte], le petit groupe d'êtres tels que Dieu les a créés.
Goncourt, Journal, 1892, p.286.
♦ Petite nature. Personne
faible, physiquement ou moralement. Visiblement, elle retrouvait en lui quelque
chose de son propre goût du plaisir, mais le tempérament, hélas! est celui de
sa mère. «Ta mère! Une si petite nature!» (Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p.902).
30-air
c) Littér. D'air.
Léger, transparent. L'air en tant que transparent et interprété comme symbole
de l'inconsistance, voire de l'inexistence d'une chose :
6. Ce que vous me
dites des toilettes modernes me réjouit. Je me prépare à voir nos belles dames
habillées d'air. Ainsi s'habillait une princesse de Kandahar, à qui son père
reprochait d'être trop décolletée. P. Mérimée, Lettres à Madame de
Beaulaincourt,1870, p. 42.
7. Il [un homme] m'a
si peu sentie, si peu devinée, que j'ai eu l'impression d'être (...) le fantôme
d'air qu'il allait traverser. Colette, L'Entrave,1913, p. 2.
II.− Au fig.
A.− [Les différents
emplois analysés sous A 1 et A 2 notamment se prêtent à des emplois fig.
variés]
1. Air (milieu
physique). Climat affectif, moral :
45. Un souffle
d'épouvante, un air chargé de deuil Plane autour du croisé qui ne prie et ne
chasse, Et qui s'est clos, vivant, dans ce morne cercueil. Ch.-M. Leconte de
Lisle, Poèmes tragiques,Le Lévrier de Magnus, 1886, p. 115.
46. Il voyait une
saine et libre nature, opprimée, qui se débattait contre ses chaînes, qui
aspirait à une vie franche, large, au plein air de l'âme, et puis, qui en avait
peur, qui combattait ses instincts, parce qu'ils ne pouvaient s'accorder avec
sa destinée et qu'ils la lui rendaient plus douloureuse encore. R. Rolland,
Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1406.
47. L'indécis est un
anémié psychique qu'il faut sortir au grand air de l'action. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 418.
31-parfumé
L’air parfumé de bon
ou de mauvais souvenirs, de bon ou de mauvais parfums. Le parfum de l’évangile.
32-lumière
B.− Au fig.
1. Ce qui éclaire
l'esprit. Synon. éclaircissement, explication.Un trait de lumière. Nous avons
considéré, par les seules lumières de la raison, la législation générale de
l'ordre social (Bonald, Législ. primit.,t. 2, 1802, p. 124).L'âme − la peinture
de Rouault le prouve − possède une lumière intérieure, celle qu'une « vision
intérieure » connaît et traduit dans le monde des couleurs éclatantes, dans le
monde de lumière du soleil (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 5):
13. Saint Thomas
admit en Dieu l'existence des idées archétypes de la création. Mais l'homme ne
jouit point d'une vision directe de ces archétypes : ses connaissances se
forment des images reçues par les sens, et des perceptions abstraites qui s'en
dégagent à la lumière de la raison. Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 48.
− Lumière naturelle.
La raison. La conscience développe librement les données visuelles au delà de
leur sens propre, elle s'en sert pour exprimer ses actes de spontanéité, comme
le montre assez l'évolution sémantique qui charge d'un sens de plus en plus riche
les termes d'intuition, d'évidence ou de lumière naturelle (Merleau-Ponty,
Phénoménol. perception,1945, p. 159).
− Lumière de
l'intelligence. S'il doit rencontrer une nuit, que ce soit plutôt celle du
désespoir qui reste lucide, nuit polaire, veille de l'esprit, d'où se lèvera
peut-être cette clarté blanche et intacte qui dessine chaque objet dans la
lumière de l'intelligence (Camus, Sisyphe,1942, p. 90).P. méton. Classons
autrement les philosophes qu'avec les lumières de l'intelligence (Nizan, Chiens
garde,1932, p. 20).
− Les lumières. Les
connaissances. Tout était provisoire, tant les lumières que les ignorances.
Toutes dureraient un an juste et disparaîtraient d'un seul coup, en
philosophie, au lever d'un prodigieux matin (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p.
85).
33-pure
B. − Domaine
intellectuel et esthét.
1. Qui ne dépend pas
d'une autre réalité.
− [En parlant d'une
faculté] Qui ne dépend pas d'une autre faculté. Raison pure. Le sentiment (...)
devient le principe de la vie religieuse et de la connaissance de Dieu, tandis
que la raison pure est déclarée incapable de dépasser le monde des apparences
et des phénomènes (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1243).
♦ [Chez Kant] Qui ne dépend pas
de l'expérience. Il y a des principes a priori absolument indépendants de toute
expérience, et qu'à cause de cela Kant appelle purs (...); tels sont les
principes mathématiques (Cousin,Philos. Kant, 1857, p. 4).
♦ Raison* pure.
2. Qui ne contient
pas d'élément empirique ou sensible.
a) [En parlant d'un
être immatériel] Esprit pur. L'esprit considéré comme tel, indépendamment du
corps. L'esprit pur, conçu par opposition à la matière, est une entité
contradictoire, dont rien par conséquent ne peut attester la réalité
(Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 352).En ce sens « esprit »
signifie être intelligent et conscient de soi; « pur esprit » signifie être
intelligent et conscient, absolument dégagé des imperfections de la matière
(Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1161).
34-regards
b) [L'expression des
yeux remplace, nuance, complète la parole]
− Regard + verbe ou
loc. verb. ou verbe + prép. + regard.Le regard interroge qqn, avoue, reproche
qqc.; défendre de, inviter à faire qqc. du regard; interroger, implorer,
supplier, remercier du regard; comprendre les regards. Pas un instant, Gallet
ne douta qu'elle eût dit vrai. Dès les premiers mots, il l'avait crue, tant le
regard en dit plus long que les lèvres (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 111).V.
improuver, ex. de Balzac.
− Regard + adj. ou
loc. adj.Regard approbateur, réprobateur, implorant, suppliant, interrogateur,
inquisiteur; regard de reproche, de remerciement, d'adieu. Cette fois Monsieur
de Chessel (...) me jeta des regards complimenteurs (Balzac,Lys, 1836, p.
39).Il tourna vers elle un regard sans réponse, mais elle crut y lire le « oui
» qu'il n'avait pas prononcé (Louÿs,Aphrodite,1896, p. 95).
Échanger des regards
d'intelligence, de connivence. Se comprendre, s'accorder sans parler. Mes
souffrances me firent deviner celles de Madame de Mortsauf. Nous commençâmes à
échanger des regards d'intelligence, mes larmes coulaient quelquefois quand
elle retenait les siennes (Balzac,Lys, 1836, p. 72).
c) [L'expression des
yeux exerce ou vise à exercer un certain pouvoir sur autrui]
♦ Regard + verbe ou verbe (+
prép.) + regard.Le regard encourage, déconcerte, désarçonne, gêne, glace,
intimide; le regard pèse sur qqn; pâlir, rougir sous un regard; fusiller,
foudroyer qqn du regard. À vrai dire, on ne le punit pas énormément: on
l'exclut, du regard on le rejette; il perçoit la réprobation et s'endurcit
(Frapié,Maternelle,1904, p. 79):
4. Si je le gronde,
il se tait: (...) son regard change de couleur et se fixe sur moi si durement
que je n'ose pas continuer. Un regard irréductible... mais aussi un regard pur,
solitaire... un regard qui m'en impose! Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 841.
Soutenir le regard de
qqn. Continuer à regarder quelqu'un, ne pas se laisser impressionner. Dites
donc, (...) est-ce que vous vous fichez de moi? La petite soutint son regard
avec une assurance tranquille, et le juge d'instruction estima aussitôt indispensable
d'essuyer plus soigneusement que jamais le verre de son binocle
(Bernanos,Crime,1935, p. 771).
♦ Regard + adj. ou loc.
adj.Regard glacial, impérieux. Forte comme un homme, dure de partout (...) un
regard à faire baisser celui du Bœuf (Audiberti,Femmes Bœuf,1948, p. 115).
♦ Subst. + prép. + regard. Je
me tus et baissai les yeux pour éviter la foudre de son regard
(Balzac,Lys1844p. 1136).
− [P. réf. au regard
de Méduse qui pétrifiait] Cette vieille figure hargneuse et redoutable, cette
tête de Méduse dont aucun d'eux n'avait jamais pu soutenir le regard, se
métamorphosait, devenait simplement humaine (Mauriac,Nœud vip.,1932, p. 242).
− [P. réf. au regard
prêté à certains animaux] Hélas! je suis interdite, Devant votre affreux amour,
Comme l'oiseau qui palpite Sous le regard du vautour! (Hugo,Esmer.,1836, iv, 1,
p. 183).Finoël lança de côté une œillade envenimée qui fit éprouver à Gérard
une sensation de malaise analogue à celle que cause, dit-on, le magnétique et
froid regard du crotale (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p. 106).
− [P. réf. à
certaines croyances selon lesquelles le regard peut avoir une influence
maléfique] Jeter un sort par son regard (v. mauvais œil*). Ainsi, c'est un
simple regard de l'ours qui a rendu folle cette pauvre femme et qui a valu à
monsieur son fils ses instincts sanguinaires (Mérimée,Lettres à une inconnue,
t. 2, 1868, p. 335).Madame Caumont contait (...) de terribles histoires de
regards. Une femme enceinte (...) ayant rencontré un cul-de-jatte (...),
accoucha d'un enfant sans jambes (A. France,Pt Pierre,1918, p. 6).
B. − Au fig.
1. Action, manière de
considérer, d'examiner quelque chose; faculté de se représenter, de juger
quelque chose. Le président du conseil, dont les qualités mêmes gênaient le
regard, n'apercevait pas que la légitimité se mourait faute de victoires après
les triomphes de Napoléon (Chateaubr.,Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 100).Jean
mesura d'un seul regard le désert de sa vie (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p.
151).
Regard sur + subst.Le
regard sur ma vie et mes années précédentes me montre le dessein de Dieu sur ma
vocation (Dupanloup,Journal,1851-76, p. 110).
♦ Regard + déterm. évoquant une
faculté.Regard de la conscience, de l'esprit, de la raison, de la réflexion;
regard mental, réflexif. Il faut que chaque homme (...) dirige sur lui-même sa
pensée et son action, les regards de son intelligence et la main de sa volonté
(Joubert,Pensées,1824, p. 274):
5. La triade de l'art
est constituée: au réel, à la plastique, s'ajoute l'âme, que l'art aura pour
mission de suggérer, de mettre en communication avec le spectateur; le regard
des yeux devra se doubler du « regard intérieur », lui céder. Huyghe,Dialog.
avec visible,1955, p. 131.
− [Dans des empl.
évoquant la qualité, la nature de cette action, de cette faculté] Regard clair,
net, neuf; regard favorable, impartial, indifférent, glacé, pessimiste; regard
d'aigle; netteté du regard. [Boileau] n'a pas eu sur l'art poétique des vues
assez neuves et assez déliées; et des regards assez étendus (Chênedollé,Journal,1833,
p. 179).Là [en Afrique], il faut un regard ferme sur la vie, un regard pur,
allant droit devant soi, un regard de toute franchise, de toute clarté
(Psichari,Voy. centur.,1914, p. 23).
35-soleil
5-soleil
B. − P. anal. ou au
fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur
la vie terrestre]
1. [À propos d'un
inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie.
D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un
(...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14,
1935, p. 203).
− Soleil noir.
Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où
les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette
communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988,
p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou
soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon.
flambeau, lumière.
α) [Avec un déterm. objectif] La notion du
divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p.
161).
β) [Avec un déterm.
subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles,
se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de
la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam,
Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une
pers.]
a) [Le plus souvent
précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui
procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage.
Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius
(...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p.
645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le
deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui
possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le
pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait
brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah.
gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans
le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être près
du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse, et
j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la
Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand
soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le
Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de
astre (v. ce mot B 2 et 3).
α) Personne resplendissante (physiquement,
intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui
occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa
beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de +
subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de
beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de
gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres
(Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
♦ Le soleil de justice. Dieu.
Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui
te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p.
167).
36-lie
C. − Au fig.
1. Loc. Jusqu'à la
lie. Jusqu'au bout, complètement. Boire le calice, la coupe jusqu'à la lie.
Enfin (...) ne goûtait-il pas jusqu'à la lie ce que Marguerite d'Angoulême a si
bien nommé l'ennui commun à toute créature bien née? (France, Vie littér.,1890,
p. 55).Beauté du dévouement et du sacrifice, menues peines et grandes joies de
l'amour conjugal (...) les romancières d'Angleterre, de France, d'Amérique
(...) ont exploité ces thèmes jusqu'à la lie (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949,
p. 552):
2. Vois-tu, mon ange,
il y a dans un seul homme assez de substance pour nourrir toute une vie − et
quelle vie peut se flatter d'en avoir consommé une autre jusqu'au bout,
jusqu'au fond, jusqu'à la lie? Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1424.
2. Éléments mauvais,
pénibles ou troubles (d'un ensemble de phénomènes, d'une situation, d'une
personnalité). Boire la lie. Au vieillard qui des jours vide la lie amère
(Hugo, Chants crépusc.,1835, p. 73).Mon Dieu, ayez pitié de moi. Vous seul avez
pitié, puisque vous seul connaissez la lie de douleur qui est au fond de toute
faute (Bourget, Actes suivent,1926, p. 171):
3. Les petites
vilenies, les bassesses, les aigreurs, la lie du caractère qui s'étaient séchés
et tus quand l'affection qu'ils se portaient étouffait en eux toute idée de
froissement et de lutte, commençaient à se montrer comme se montre, sous la
trame usée d'un vêtement, une doublure grossière. Huysmans, Sœurs Vatard,1879,
p. 273.
37-calice
b) [P. réf. à la
prière de Jésus ds Matth., XXVI, 42 : ,,Mon Père, si ce calice ne peut passer
sans que je le boive, que ta volonté soit faite``] Épreuve cruelle, douleur
poignante. Le Messager divin [le Christ] avait bu jusqu'à la lie le calice de
l'agonie (Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 424).Le Calice de la
Rédemption (Bloy, Journal,1900, p. 21).
2. P. ext. Un calice
d'amertume; boire le calice de l'humilité. Absol. Boire le calice jusqu'à la
lie, Épuiser tout ce qu'il y a d'amertume dans une chose pénible`` (DG). Ils
vidèrent leurs calices de science, de gaz carbonique, de parfums, de poésie et
d'incrédulité (Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 65).Elle [la vierge
chrétienne], boit au festin la grâce à pleins calices (A. France, Poésies, Les
Noces corinthiennes, Paris, Calmann-Lévy, 1876, p. 272):
4. Les Pères de
l'Église, les Athanase, les Ambroise, les Jean Chrysostome, les Augustin n'ont
pas écarté d'eux le calice de l'épiscopat, qui pour presque tous fut en effet
le plus amer des calices. Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1940-44, p.
349.
38-nectar
Au fig. Ce qui est
doux, charmeur, enivrant.
39-fiel
B.− Au fig.
1. Sentiment d'amertume,
de douleur. Le fiel des rancunes; boire à la coupe de fiel; goûter le fiel
avant le miel. Vous m'abreuvez de fiel et d'absinthe, vous rouvrez toutes mes
blessures (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 26):
1. Dès ce moment, il
fallait commencer avec cette femme la guerre odieuse dont lui avait parlé
Derville, entrer dans une vie de procès, se nourrir de fiel, boire chaque matin
un calice d'amertume. Balzac, Chabert,1832, p. 128.
2. Animosité plus ou
moins sourde, haine contre quelqu'un ou quelque chose. Le fiel des envieux; une
âme, une satire pleine de fiel; des regards chargés de fiel; avoir le fiel à,
dans la bouche; épancher son fiel. Synon. poison, venin.Je n'ai jamais senti
dans mon cœur de fiel pour l'émigré (Balzac, Lys,1836, p. 59).Donnant libre cours
au fiel qui l'étranglait (Courteline, Train de 8 h 47,1888, 2epart., 3, p.
127):
2. ... les notes de
la vie de Senèque par Diderot, écrits pleins de fiel et dictés par l'envie...
Marat, Pamphlets,Charlatans mod., 1791, p. 283.
− Expr. Sans fiel.
Sans aucune méchanceté. Bon et tendre avec ses familiers, aimable, léger, sans
fiel (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 257).N'avoir pas plus de fiel qu'un
pigeon (le foie du pigeon ne contient pas de fiel). Elle avait le cœur sur la
main et pas plus de fiel qu'un pigeon (Sue, Myst. Paris,t. 5, 1843, p. 178).
40-buvait
.− Au fig., littér.
dans la plupart de ses emplois [Le suj. désigne gén. une pers.]
1. Recevoir un bien
d'ordre physique, moral ou intellectuel et en jouir ou en tirer parti
intensément. C'est à la vraie source de sa vie que son âme va boire (Massis,
Jugements,1923, p. 240):
8. L'œil! Songez à
lui! L'œil! Il boit la vie apparente pour en nourrir la pensée. Il boit le
monde, la couleur, le mouvement, les livres, les tableaux, tout ce qui est beau
et tout ce qui est laid, et il en fait des idées. Maupassant, Contes et
nouvelles,t. 2, Un Cas de divorce, 1886, p. 1068.
SYNT. Boire l'oubli,
boire (à) la coupe des plaisirs, boire le bonheur à longs traits; boire à
pleine bible (Gide, Si le grain ne meurt, 1924, p. 499); boire le sommeil
(Romains, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 49).
41-miel
41-miel
C. − Au fig. [Symbole
de la douceur]
1. Ce qui est plein
de douceur, d'agrément, de complétude, de charme. Saint-Simon ne se put guérir
de l'âcreté de son humeur dans une solitude où le petit-fils du comte de
Toulouse perfectionna sa vertu: le fiel et le miel se composent quelquefois
sous les mêmes arbres (Chateaubr.,Rancé,1844, p.171).Ma pensée indécise Flotte
au gré de la brise. Un ruissellement tendre Me pénètre de miel (Gide,Nouv.
Nourr.,1935, p.256).Le miel des principes, le sucre des promesses, voilà
l'apport des socialistes dans leur collaboration avec la droite. Mais (...) les
rebelles ne seront appâtés ni par ce sucre ni par ce miel et les Français
d'Algérie en ont les dents agacées (Mauriac,Bloc-notes,1958, p.317):
2. ... la grande
femme (...) dit d'une voix aigrement solennelle: − La langue de vipère n'est
jamais plus venimeuse que lorsqu'elle est enduite de miel. Hugo,Han
d'Isl.,1823, p.168.
− [P. réf. à la
Bible, Exode, iii, 8] Terre de lait et de miel (le lait étant le symbole de la
fécondité). Terre heureuse et féconde. Synon. de Terre promise*.Ah! certes non,
la Palestine n'était plus le bon pays, cette terre de lait et de miel, de
froment et de moût, comme il est dit dans l'Écriture, dont les cieux distillent
la rosée (Tharaud,An prochain,1924, p.143):
3. ... Moïse (...) le
conduisit [le peuple juif] au milieu des sables de l'Arabie; il lui promettoit,
au nom du dieu Jéhova, une terre où couleroit le lait et le miel. Après
quarante années les Juifs arrivèrent à cette terre promise...
Chateaubr.,Martyrs,t.3, 1810, p.12.
2. [En parlant de
pers., de traits du caractère ou du comportement] De miel. Qui montre de la
douceur dans son aspect, sa conversation; qui est doux, suave. P. ext., souvent
péj. Doucereux, affecté; d'une douceur hypocrite et flatteuse. Spuller:
«Gambetta a été sublime hier! − Dites donc qu'il a été infect!» C'est MmeAdam
qui jette cette phrase, avec un sourire de miel au tribun
(Goncourt,Journal,1878, p.1275).Avenante, gracieuse, câline, heureuse, radieuse
(...) ses yeux souriaient: les petites rides de son visage (...) souriaient; sa
bouche aussi souriait (...). Elle parla; sa voix allait à son air, c'était une
voix de miel (A. France,Bonnard,1881, p.409).Avec des coeurs de flamme et des
lèvres de miel, Ils disaient simplement le verbe essentiel (Verhaeren,Mult.
splendeur,1906, p.15).
− En partic. [En
parlant de la parole] Le miel de l'éloquence. Le miel de la parole
(Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.7, 1853, p.286).Car elle me parla dans les deux
langues qui coulent comme du miel de ses lèvres adorables; elle me tint d'abord
un discours dans la langue des Grecs (A. France,Puits ste Claire,1895, p.55):
4. ... les femmes
françaises ont su civiliser les barbares de tout acabit (...) et leur apprendre
le «doulx parler» de France qui coule comme un miel de leur bouche. La femme
est à la base de la civilisation. Son giron est un berceau.
Cendrars,Bourlinguer,1948, p.362.
3. Proverbes et expr.
♦ Bouche de miel, coeur de
fiel. Les paroles trop douces, doucereuses, dissimulent l'âcreté du coeur,
l'envie, la haine. Il parle à saint Paul le Simple de saint Antoine, et il
parle à saint Antoine de son cochon. Il parle à saint Loup de sa femme
Piméniole, et il ne parle pas à saint Gomer de sa femme Gwinmarie. Car le
diable est le grand flatteur. Coeur de fiel, bouche de miel (Hugo,Rhin,1842,
p.196).
♦ Avoir le miel sur les lèvres.
Ils [ces hypocrites] ont le miel sur les lèvres et le fiel dans le coeur (Mmede
Chateaubriand, Mém. et Lettres,1847, p.140).
♦ Être (tout sucre), tout miel
(fam.). Être doucereux, affable, montrer une douceur, une amabilité hypocrite
dans un but intéressé (v. mielleux). Cette voix fausse, gracieusée pour le
monde, qui est la voix des femmes qui sont des gales chez elles et tout miel
dehors (Goncourt,Journal,1894, p.536).M. Eden, tout sucre et miel, me proposa
de publier un communiqué conjoint du Gouvernement britannique et du Comité
national français (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.35):
5. ... je traversai
le cercle, et, debout devant sir Archibald: − Faites-moi l'honneur de me nommer
à lady Falkland, voulez-vous? J'étais tout sucre et tout miel. Farrère,Homme
qui assass.,1907, p.92.
42-retour
3. Fait de se
manifester à nouveau, après une interruption. La passion a des retours
insensés, des revenez-y inexplicables (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p. 233).Il
reçut l'âcre connaissance de ce comble d'infortune, en éprouva un retour de
colère (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p. 185).
43-foule
− Spéc., SOCIOL.,
souvent au plur. Groupe d'individus considéré comme un être collectif, ayant
une unité psychologique et sociale, des caractères propres. Psychologie des
foules. L'infirmité mentale des foules tolérera les lâchetés et les hontes dont
nous sommes témoins (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 80).Le bon cœur
impulsif des foules, la contagion, le faire-comme-les-autres (Duhamel, Journal
Salav.,1927, p. 117):
2. ... les préjugés
lentement enracinés dans les foules, débonnaires de nature, mais crédules et
inflammables, engendreront à leur tour, dans les classes cultivées même, cet
antisémitisme à prétentions scientifiques... Weill, Judaïsme,1931, p. 51.
B.− La masse humaine,
le commun des hommes, pris collectivement par opposition à l'élite
intellectuelle, morale ou sociale qui en émerge. La foule ignorante,
inconstante; se mettre par ses talents au dessus de la foule. Se faire
remarquer, se tirer de la foule, être confondu dans la foule (Ac.1835-1932).Si
le sort m'a fait naître dans un rang peu élevé, avec une fortune médiocre, des
facultés bornées (...) je ferai tout pour sortir de la foule, pour augmenter
mon pouvoir, ma fortune, mes jouissances (Cousin, Hist. philos. mod.,t. 2,
1847, p. 248).Quant à flatter la foule, ô mon esprit, non pas, Ah! le peuple
est en haut, mais la foule est en bas (Hugo, Année terr.,1872, p. 7).− L'homme
de gauche (...) : son premier mouvement est toujours de protester, d'ameuter la
foule, de la persuader de ses droits, de l'éveiller, de l'engager à la
résistance (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 168):
3. ... c'est le monde
à l'envers si le chef est moins raisonnable que la foule. À bien regarder
l'honneur, qui porte si promptement les foules à l'action, est justement ce qui
doit retenir le chef. Qu'il soit donc cérémonieux; et, si ses pensées ont des
épines, qu'il ne pense pas trop. Le peuple n'estime certainement pas assez la majesté,
même vide. Alain, Propos,1930, p. 914.
44-âme
2. L'être humain
appréhendé dans son essence :
55. ... le désordre,
mais mon ami c'est la belle essence de votre vie même! de tout votre être
physique et métaphysique! Mais c'est votre âme Ferdinand! Des millions, des
trillions de replis... intriqués dans la profondeur, dans le gris,
tarabiscotés, plongeants, sous-jacents, évasifs... illimitables! Voici
l'harmonie Ferdinand! toute la nature! une fuite dans l'impondérable! et pas
autre chose! L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 414.
− P. méton. Personne,
en tant qu'être humain vivant; habitant :
56. La population
entière de Macao peut être évaluée à vingt mille ames, dont cent Portugais de
naissance, sur deux mille métis ou Portugais indiens... Voyage de La Pérouse
autour du monde,t. 2, 1797, p. 324.
57. Une heure sonna,
c'était l'heure du café, pas une âme ne se montrait aux portes ni aux fenêtres.
É. Zola, Germinal,1885, p. 1217.
45-ignore
♦ Loc. [P. allus. à l'Évangile
de St Matthieu, VI 3] Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. V.
droit 1ex. 2.
− [P. méton. de
l'objet] N'avoir aucun renseignement sur quelque chose, ne pas avoir les
informations nécessaires pour une action. J'ignore votre vie, mais je connais
votre cœur (Duras, Édouard,1825, p. 103).Vous ignorez complètement la presse
parisienne, si vous croyez qu'on y fait ce qu'on veut et qu'on y écoute
quelqu'un (Flaub., Corresp.,1858, p. 281).
− P. ext. Ne pas se
rendre compte de quelque chose (dans une situation, une action). Je ne sais ce
qu'ils pensaient de ma conduite, car j'affectais d'ignorer leur présence et ne
levais plus jamais les yeux sur eux (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 178).Dans
le cas du membre fantôme, le sujet semble ignorer la mutilation et compter sur
son fantôme comme sur un membre réel (Merleau-Ponty, Phénoménol.
perception,1945, p. 96).
SYNT. Ignorer
l'existence de qqn, un fait, une rumeur, ce qui s'est passé; ignorer les
intentions, les projets, les raisons de qqn; n'ignorer rien/ignorer tout de
qqn, de qqc.; ignorer l'adresse, le numéro de téléphone de qqn.
46-répondu?
Interrogation
♦ Répondre; répondre vertement,
du tac au tac, etc.; mal répondre. Répliquer avec effronterie ou grossièreté.
[La petite fille] m'avait si mal répondu, j'ai eu un mouvement de vivacité, je
suis montée sur mes grands chevaux (Colette, Music-hall, 1913, p. 189).
c) Être présent à un
appel; se manifester à l'appel de. Répondre à une convocation. Tous ceux qui,
pour une raison ou pour une autre, n'ont pas répondu aux appels de l'Humanité
ou de quelque autre organisation donnent à la chapelle une couleur bourgeoise,
une atmosphère de considération que l'on ne trouve pas ailleurs (Fargue, Piéton
Paris, 1939, p. 24).
47-fleur
1. [P. réf. à la
position de la fleur à l'extrémité supérieure de la plante, du rameau] Ce qui
est à la surface de quelque chose; ce qui est supérieur à quelque chose. [P.
réf. à la floraison] Époque où certaines personnes ou certaines choses sont
dans toute leur beauté, dans tout leur éclat. Façon ingénieuse, compréhensive
et délicate de discourir sur toutes les surfaces des choses, de cueillir la
fine fleur de tous les sujets, de se promener en observateur multiple dans un
coin de l'universel (Renan, Avenir sc.,1890, p. 142):
5. − J'aurais dit
qu'en se peignant lui-même, La Fontaine avait fait le portrait de l'artiste, de
celui qui consent à ne prendre du monde que l'extérieur, que la surface, que la
fleur. Puis j'aurais posé en regard un portrait du savant, du chercheur, de
celui qui creuse, et montré enfin que, pendant que le savant cherche, l'artiste
trouve... Gide, Faux-monn.,1925, p. 1142.
♦ P. métaph. À l'ombre des
jeunes filles en fleurs, roman de Proust.
c) Absol. La
virginité (d'une femme). Trahie, vendue, outragée et goujatement lapidée
d'ordures par celui même à qui elle avait sacrifié son unique fleur, quel
châtiment rigoureux pour la folie d'un seul jour! (Bloy, Femme pauvre,1897, p.
36).La fille du roi de France et de « la reine Constantine », enlevée par un
chevalier, et voulant garder sa fleur, lui dit qu'elle est fille de lépreux, de
sorte qu'il ne la touche pas (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1445).
48-parfums
a) Ce qui laisse un
souvenir agréable; rappel d'une évocation touchante. Aussi, jugez de mon
bonheur, madame, lorsque je vous ai vue, m'apportant sur cette terre d'Espagne
(...) un parfum de ma patrie perdue (Dumas père, Demois. St-Cyr, 1843, ii, 12,
p.185).Tout le deuxième tableau qui se passe au bord de l'étang de Vaccarès, en
Camargue, a un parfum d'églogue antique (Zola, Romanc. natur., A. Daudet, 1881,
p.239).
b) Atmosphère délicate
qui entoure un être ou une chose. Les Confidences d'un Joueur de Clarinette se
composent de deux récits (...). Ce sont deux nouvelles, si discrètes et si
naïves, que je n'ose y toucher, crainte d'en faner les couleurs et d'en
dissiper les parfums (Zola, Mes haines, 1866, p.148).C'est un exemple bien
curieux de persistance atavique que ce garçon cultivé [Léon Blum] (...) mêlé
aux ouvriers français, aux disputes françaises, et conservant un parfum, une
aura, un je ne sais quoi de biblique et d'hyperoriental (L. Daudet, Temps
Judas, 1920, p.113).
c) Ce qui ajoute à
quelque chose, l'agrémente d'une touche délicate, l'évoque de façon vague,
indéfinissable. Un parfum d'absence, d'aristocratie, de bonheur, de danger, de
distinction, d'innocence, de mystère, de tristesse, de volupté. Il faut à la
femme un léger parfum de servitude... C'est une femme qui l'a dit (Goncourt,
Ch. Demailly, 1860, p.200).
3. Arg., fam.
♦ Être au parfum. Avoir
connaissance de quelque chose. Synon. être au courant.La gueule qu'ils auraient
fait [ses camarades de la S.N.C.F.] s'ils avaient été au parfum [de son trafic
clandestin] (...). Eux qui le prenaient pour une truffe (Le Breton, Razzia,
1954, p.20).
♦ Mettre qqn au parfum.
Informer, renseigner. J'ai trente sacs à mettre sur Espoir du Logis III dans la
troisième. On m'a mis au parfum... (Trignol, «Vaisselle de Fouille») (Pt
Simonin ill., 1957, p.214).
49-expire
A.− Emploi trans.
Expulser (un corps gazeux) des poumons. Expirer du gaz carbonique. Anton.
aspirer, inspirer.Le mélange gazeux vicié que nous expirons est moins dense que
l'air (Ser, Phys. industr.,1890, p. 671).Les chevaux expiraient par les naseaux
une vapeur blanche (France, Dieux ont soif,1912, p. 307).Wandrille allumait
savamment un cigare bagué (...) expirait doucement une fumée paresseuse
(Arnoux, Double chance,1958, p. 19).
♦ P. métaph. Laisser s'échapper
(quelque chose). Synon. exhaler.Un œillet expirait ses pubères baisers Sous la
trompe sans flair de l'éléphant de Jade (Laforgue, Complaintes,1885, p.
96).L'être immense me gagne, et de mon cœur divin L'encens qui brûle expire une
forme sans fin (Valéry, J. Parque,1917, p. 108).
− Emploi pronom.,
rare. S'expulser. Je tire l'air par les narines, et, m'y étant combiné, il
s'expire de moi mon souffle (Claudel, Art poét.,1907, p. 141).
3. En partic. [Avec
une idée de durée] Arriver à son terme. Son mandat expire dans trois jours. Son
bail expire à la Saint-Jean (Ac.).(Quasi-)synon. se terminer, prendre
fin.Aujourd'hui, 12 octobre, expire le délai que vous m'avez accordé pour faire
copier et relire mon drame (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1875, p. 204):
4. Les délais
accordés pour la conclusion de l'armistice expirant demain à 11 heures, on a
l'honneur de demander si MM. les plénipotentiaires allemands ont reçu
l'acceptation par le chancelier allemand des conditions qui ont été
communiquées ... Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 302.
50-exhale
1. Laisser échapper
de sa gorge, de sa bouche (un souffle, un soupir, un gémissement). La
respiration devient lente, bruyante; la poitrine exhale un air froid. Ces
préludes sont terribles (Latouche, L'Héritier, Lettres amans,1821, p.
100).L'enfant exhale une plainte faible (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 223).Elle
[Camille] exhala un soupir furieux (Colette, Chatte,1933, p. 165).
♦ Emploi pronom. passif. Le
gémissement qui s'exhalait sans arrêt de sa bouche entrouverte, cessa
(Bernanos, Crime,1935, 1repart., II, p. 755):
6. Trilby (...) se
rapprochait plus timide de la fileuse endormie, et (...) rassuré par le souffle
égal qui s'exhalait de ses lèvres à intervalles mesurés... Nodier, Trilby,1822,
p. 118.
2. Laisser échapper
de sa bouche (des paroles, les manifestations d'un sentiment; généralement à
caractère péjoratif). Exhaler sa rage, sa colère. Cachant ma tête dans mes
mains, j'exhalai des sanglots désespérés (Sand, Mauprat,1837, p. 127).J'exhale
ma bile devant un gros aubergiste et un individu à basse mine d'instituteur
(Bloy, Journal,1902, p. 112).Le cousin exhala sa fureur d'avoir sollicité
l'affection d'une sotte (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 519).
− En partic. et rare.
Témoigner, indiquer. J'ai beaucoup entendu parler de vous, dit-elle avec un
accent rude qui exhalait une âme commune (Chardonne, Épithal.,1921, p. 221).
− Emploi pronom.
passif. Quand sa rage se fut exhalée, il se prit à pleurer amèrement (Sand,
Compagnon Tour de Fr.,1840, p. 324).
♦ S'exhaler en, par.La rage du
baron de Haut-Lieu n'ayant point d'issue, elle s'exhale par des gestes dont la
foule ne saisit que le côté comique (Gozlan, Notaire,1836, p. 147).La rage de
toutes ses douleurs s'exhalait en injures contre les trois hommes (Flaub., Salammbô,
t. 1, 1863, p. 111).
3. Au fig. Exprimer.
Grande, jolie, son être exhalait maintenant une ardeur violente (Bosco, Mas
Théot.,1945, p. 25):
8. L'accent et le
regard de la bonne femme exhalaient cette douce cordialité qui n'efface pas le
chagrin, mais qui l'apaise, qui le berce et l'émousse. Balzac, Peau
chagr.,1831, p. 135.
9. Isolés dans
l'amour ainsi qu'en un bois noir, Nos deux cœurs, exhalant leur tendresse
paisible, Seront deux rossignols qui chantent dans le soir. Verlaine, Œuvres
compl.,t. 1, Bonne chans., 1870, p. 112.
Voici de belles exemples pour «sentier solitaire»
Les catacombes de
Saint-Calixte, (page 133)
... il aimait à se
promener et à méditer dans le champ que traverse aujourd'hui ce sentier solitaire.
encore une fois c'est un vrai sentier, dit solitaire car très peu de monde
l'utilise
http://www.decouvrir-montfarville.fr/mo … _rues.html
Ce carrefour fut
jadis le théâtre d'une singulière bataille.
Cette rue des sources
maintenant, " sentier
solitaire autrefois était hanté, la nuit venue,
QUAND ON fait une dissertation ou on analyse un texte, il
faut voir toutes les possibilités du RÉEL avant de voir l'imaginaire
Donc une ALLÉE de l'église
ou une allée dans un cimetière, peut facilement avoir en métaphore un sentier
solitaire.