mardi 24 décembre 2013

 
L’automne

Voici une brève historique, les définitions sont à la fin de la dissertation.
Avant de commencer la dissertation, il faut connaître l’histoire de Lamartine avant 1820. De 1808 à 1814, Lamartine poursuit ses études dans un collège tenu par des jésuites à Belley dans l’Ain, il étudie la bible. …… C’est à faire attention, lors de mes recherches sur la biographie de Lamartine les différents historiques dans différents livres ne sont pas pareils. 
Dans une biographie, Antoniella est une amourette de 1811, on dit, « Elle était morte, hélas! Poitrinaire, en janvier 1815, et il l’avait harmonieusement appelée "Elvire" », il ne connaissait pas encore Julie. Dans une autre biographie, on dit que Julie est l’Elvire du lac des méditations poétiques. Qui est réellement L’Elvire du lac ?, Antoniella ou Julie, ET pourquoi faire le poème L’AUTOMNE????
Antoniella décédée en janvier et Julie décédée le 18 décembre, donc les derniers jours de l’automne. QUI A RAISON???  

Je vous fais réfléchir!!!

Julie s’est mariée à l’âge de 20 ans, épouse d’un homme ayant 57 ans. Elle a 33 ans à sa mort. Lamartine est son AMANT caché à cette époque, avant 1818. Un amant psychologique, un amour platonique peut-être. Il manque des preuves biologiques comme l’ADN pour prouver que la relation était charnelle. 


Dans un livre, un auteur (Anatole France, 1844-1924, édité par Paris. H. Champion), l’auteur fait une belle erreur, il dit qu’elle est morte à 35 ans. En plus, l’auteur écrit : « La réalité est beaucoup plus triste. « O ironie du destin ! Une fille est née à Aix (Savoie) des amours de Lamartine et d’Elvire. Elle tient une gargote dans un coin de la ville.» ("Journal le" Moniteur Universel du 17 juillet 1877.) ». En plus dans ce même livre, pour la sépulture double de Julie Bouchaud et de son mari, dont le cimetière fut déplacé entièrement pour faire place à de grands immeubles, on ne retrouve pas le corps de Julie. Il est écrit : « Les registres du cimetière de l’Est (cimetière du Père-Lachaise) mentionnent que Charles fut inhumé seul. On n’y trouve aucune trace de l’inhumation de sa femme.» 

Est-ce juste pour augmenter les ventes de son livre ? Ou sont les preuves physiques. Pour réussir à connaître la vérité, il faudrait des tests d’ADN sur chaque personne présente, et de retrouver le corps de Julie, si elle est vraiment disparue et celui de cet enfant mort-né. Avec les erreurs qu’il y a dans son livre, on peut se poser des questions. Par contre, même s’il y a des erreurs dans les chiffres, tout le reste est peut-être vrai ? Et cette enfant est peut-être à un autre homme et que Lamartine souhaitait seulement être avec Julie !!!


http://fr.wikipedia.org/wiki/Alix_de_Lamartine,     LA MÈRE DE LAMARTINE

Émue à l'annonce de l'élection de son fils à l’Académie française, elle s'ébouillanta en tentant de prendre un bain pour reprendre son calme et mourut après quelques jours d’agonie. Rentré à Mâcon, son fils fit extraire, de nuit, son cercueil, l’ouvrit et, après avoir embrassé sa mère, fit transporter la bière à Saint-Point.

REVENONS, 

Si Lamartine à extrait le corps de sa mère pour le transporter à Saint-Point, peut-être que Lamartine a fait la même chose pour Julie Bouchaud. C’est peut-être pour cela que l’on ne retrouve pas le corps de Julie. Il a peut-être fait une promesse à Julie, soit de l’enterrer dans un coin inconnu, près d’une rivière….. Où bien, le corps de Julie est à Saint-Point avec le reste de la famille de Lamartine, ou quelque part sur son terrain !!! Une chose est sure pour moi, le poème L’AUTOMNE semble avoir été écrit pour faire passer un message, donc Lamartine a écrit ce poème en pensant qu’il sera lu comme un éloge funèbre (eulogie) ou une oraison funèbre. Il a été écrit pour l’honneur de Julie.


Durant des mois Alphonse de Lamartine et Julie Françoise Bouchaud des Herettes entretenaient des envois de lettre qui montrent que Lamartine l’aimait et que Julie l’aimait comme une passion sans contact. La plupart de leurs lettres ont été archivées et sont disponibles sur internet. Parmi ses lettres, Lamartine lui a remis des poèmes pour qu’elle les lise. Il faudrait trouver la preuve qu’elle a reçu le poème L’AUTOMNE, avant son décès. 

EST-CE VRAIMENT SA MÈRE QUI EST ENTERRÉE AVEC LUI?
En plus de sa femme et de ses enfants. LISEZ CE QUI SUIT, Lamartine correspond avec un ami (Virieu)
294 CORRESPONDANCE DE LAMARTINE. CCCCLXXXVI,
À monsieur le comte de Virieu, À Paris.
Saint-Point, 24 décembre 1829 

Je t'écris du fond de cette solitude où je suis venu me recueillir quatre ou cinq jours absolument seul, la nuit même où j'y fis apporter la dépouille, la relique de ce que j'aimais et regretterai le plus sur la terre. Enfin je suis plus heureux, je la possède ici. Je puis prier, pleurer, gémir et me consoler sur son cercueil. J'ai l'espoir d'y dormir une fois avec elle. J'élève une chapelle. En attendant, elle est dans une chapelle de l'église même, et il n'y a pas d'interruption de la prière sur son tombeau. J'ai organisé les choses de façon que son âme ne fût jamais seule.

QUEL HOMME À L’ESPOIR DE DORMIR AVEC SA MÈRE ?  Lamartine a aimé une femme (Julie Bouchaud Desherettes) et il n’a jamais pu dormir avec….. Certains écrivains ont cru que c’était sa mère. Même la date, 1829, est-ce une date réécrite, car le reste des correspondances ne concordent pas avec celle-ci! Est-ce plutôt 1818, 1819, ce qui correspondrait avec  une messe anniversaire du décès de Julie Bouchaud. Ou encore mieux, le 24 décembre 1817, Lamartine a supposément su à cette date que Julie Bouchaud venait de rendre l’Âme. Il partit 3 jours... Il est peut-être parti à cette date pour changer le corps de place. Ce qui coïnciderait beaucoup plus. C’EST MON OPINION…


HONNEUR = ÉLOGE


(89) page 257. — Voici la teneur de son acte de décès que j'ai relevé à Saint-Germain-des-Prés sur le registre des sépultures de Tannée 1817, que l'on croyait perdu et

que j'ai retrouvé dans la sacristie, au fond d'une armoire :

 « L'an 1817 et le 19 décembre a été présenté en cette église le corps de Julie-Françoise Bouchaud Deshérettes, épouse de Jacques-Alexandre-César Charles, membre de l’Institut royal de France, âgée de 33 ans et 5 mois, décédée à l'Institut, et lui ont été rendus les honneurs funèbres pi-escrits par la religion catholique en présence de Notaire-Jean-kicolas-Marie-Fare Bontemps, officier supérieur de l'état major, demeurant quai Voltaire, n° 17, et Ange-François-Guillaume Saint-Ange, demeurant rue Coquillièrc, n° 46, commissaire-priseur,

 « Signé : Sainte-Fare BoxteiMps,

« Guillaume Saint-Ange et Renaud, 1" vicaire. »

ENCORE DES ERREURS


Voici cette lettre : la lettre envoyé à Lamartine pour l’annonce du décès de Julie.

Paris 21 décembre 1817.
Depuis longtemps, Monsieur, vous partagiez toutes nos craintes, toutes nos anxiétés; mais du moins étaient-elles tempérées quelquefois par une lueur d'espérance qui ne pouvait plus entre……………… A votre tout dévoué serviteur,                ALIN (l).

………………………..  Cette lettre, empreinte d'une émotion à peine contenue, parvint à Lamartine le 20 décembre, c'est à dire un an jour pour jour après sa première…
Dans un autre archive c’est indiqué que la réception de la lettre a été fait le 24 décembre 1818


RÉFLÉCHISSONS !!!

Envoyer une lettre le 21 décembre et dire qu’il l’a reçu le 20 décembre, Ce n’est pas logique.

Julie est décédée à l’lnstitut Royal de France, ils lui ont rendu les honneurs funèbres pi-escrits par la religion catholique.

Ou sont la preuve de ces honneurs, dans quelles archives peut-on trouver de tels documents?


RECONNAITRE LA VÉRITÉ!!!
Lamartine a fait ses propres commentaires pour plusieurs poèmes. Mais le poème L’AUTOMNE est vide de commentaire provenant de Lamartine. Il ne commente pas ce poème. Il y a surement une raison ! Il veut peut-être cacher la clef de sa vie dans celui-ci. Lamartine ne peut avouer que le corps de Julie est avec lui,  au fond du parc, près de l'église romane, dans la chapelle funéraire du poète Alphonse de Lamartine. La chapelle protège le tombeau du poète, de sa mère, de sa femme et de Julia) et peut-être que ce n’est pas sa mère = c’est mon opinion...................................................

Et si Lamartine avait demandé une messe en l’honneur de Julie, après qu’il est su qu’elle était déjà enterrée!!!  Le lendemain matin du décès de Julie, Lamartine a pu être averti par des amis!!!  D’après certaines dates, l’enterrement de Julie a été fait une journée après son décès. Pourtant en 1818, pour d’autres personnes décédées l’enterrement était annoncé dans les journaux plusieurs jours avant. Pourquoi se faire enterrer si vite? D’après des textes trouvés dans les archives, son testament indique : « Je déclare vouloir formellement être enterré le plus simplement et aux moindres frais possibles. » Est-ce la raison de la rapidité de son enterrement?

Dans le poème «Le Crucifix», Lamartine indique que c’est le prêtre qui lui donne le crucifix. En plus, Lamartine écrit que depuis 7 ans un arbre qu’il a planté a changé de feuillage. Qui est sous cet arbre? «Un funèbre héritage» c’est surement un enfant mort-né. Tu ne m’as pas quitté. Donc il y a un enfant mort-né sur le terrain de Lamartine sous un arbre. Tout dépendant qu’elles âge ont les arbres aujourd’hui en 2014, sur son terrain. Et à quelle date a-t-il écrit le poème le crucifix? Car la date d’écriture est peut-être 1 ou 2 ou 3 ou 4 ans avant l’édition du poème. Cet enfant est l’enfant de qui, de Julie, d’Antoniella ou d’une autre femme? Ou bien, que le funèbre héritage est Julie Bouchaud. En prenant référence sur le poème Le Crucifix, on pourrait croire que Lamartine était présent lors du décès de Julie Bouchaud. 

Le Crucifix
………..
Ses lèvres s'entrouvraient pour l'embrasser encore,
Mais son âme avait fui dans ce divin baiser,
Comme un léger parfum que la flamme dévore
Avant de l'embraser.
Maintenant tout dormait sur sa bouche glacée,
Le souffle se taisait dans son sein endormi,
Et sur l'oeil sans regard la paupière affaissée
Retombait à demi.
Et moi, debout, saisi d'une terreur secrète,
Je n'osais m'approcher de ce reste adoré,
Comme si du trépas la majesté muette
L'eût déjà consacré.
Je n'osais!... mais le prêtre entendit mon silence,
Et, de ses doigts glacés prenant le crucifix :
"Voilà le souvenir, et voilà l'espérance :
Emportez-les, mon fils!"
Oui, tu me resteras, ô funèbre héritage !
Sept fois depuis ce jour l'arbre que j'ai planté
Sur sa tombe sans nom a changé son feuillage :
Tu ne m'as pas quitté.
………….
COMMENÇONS


Pour quelle raison le poète écrit le poème L’Automne? Je vais donc dire qu’il a été écrit pour Julie Bouchaud des Hérettes, pour son honneur, pour ses funérailles où bien pour les messes anniversaires qui ont été organisées par Lamartine (avec preuve). Elle est morte le 18 décembre, l’automne finit le 20 décembre et l’hiver commence le 21 décembre. À Paris, à cette date, en 2013, il pleut et il y a des jours de soleil, donc c’est la fin de l’automne. Alphonse de Lamartine est un gentil homme. On pourrait croire qu’il ne dévoilera pas en public qu’il a été son amant ou juste une amourette, qu’il n’était pas juste l'ami de Julie. Devenu Julie Charles après s’être mariée à un physicien illustre, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, qui, en 1783, avait accompli avec succès la première ascension scientifique. En 1820, faire l’amour à une femme mariée, cela était mal vu, ça ne se faisait pas.  

PRIS DANS CES ARCHIVES...


LA MÈRE DE LAMARTINE lui apprend à lire dans des livres comme la Bible et la Jérusalem délivrée, et qu'elle eût pris plaisir, quand il n'avait que douze ans, à le voir feuilleter d'une main attentive les Confessions de saint Augustin.(300 ans après Jésus-Christ) en latin. Il est certain que les Confessions de l'évêque Hippone sont un peu hardies, toutes morales qu'elles soient, pour une intelligence de douze ans, mais en cela comme en beaucoup d'autres choses, la mère de Lamartine n'y regardait pas de si près. Elle était demeurée fidèle à la méthode des anciennes maisons [d'éducation religieuse, où l'on développait par tous les moyens l'imagination des élèves.
Lamartine à un style bien meilleur que les gens croient. Il écrit souvent au sens figuré comme Saint-Augustin.....
Il ne faut pas lire ses poèmes, au premier sens, il faut les comprendre et voir l'histoire qu'il y a à l'intérieur....


Lamartine semble aussi avoir hésité entre le titre de Méditations et celui de Contemplations. Contemplation aurait été plus juste. Car ses poèmes font souvent référence aux femmes de sa vie.  

L’Automne
Salut! bois couronnés d’un reste de verdure!
Feuillages jaunissants sur les gazons épars!
Salut, derniers beaux jours! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards!

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois!

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais!

Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui!

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé! la lumière est si pure!
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau!

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel!
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel?

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu? ...

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

L’AUTOMNE

Alphonse de Lamartine est né en 1790, c’est un poète qui écrit des poèmes romantiques comme l’Automne. Il est né durant les dures années de vie après la Révolution française de 1789. Au XIXe siècle, c’est le début de quatre principaux courants littéraires, soit le réalisme, le fantastique, le symbolisme et le romantique comme le poème que nous allons étudier. Ceux qui écrivent de cette façon le font avec une tonalité lyrique, ils écrivent leurs émotions, leurs peines, leur excès sentimental, leur solitude, l’isolement, l’introspection, ils sont autodiégétiques, ils emploient souvent « je ». L’Automne a été édité en 1820, mais on ne connaît pas sa date réelle d’écriture et encore moins la raison de l’avoir écrit. C’est un poème construit de huit strophes en quatrain d’alexandrins avec des rimes croisées, en plus, il utilise l’automne aux sens figurés. Le poète utilise un poème parfaitement regroupé pour représenter son amie et la nature de l’automne pour faire passer un message durant la cérémonie funéraire de celle-ci. Il est triste de cacher l’identité de la personne décédée en utilisant le masculin au début du poème. Ce qui rend le poète triste. Sa tristesse fait naître son chagrin et sa mélancolie.


Avant, il faut savoir que Lamartine a étudié la bible avec les Jésuites. Lamartine utilise « Salut, champ funéraire » dans le poème Le temple, pour représenter un cimetière, le « champ » signifie une terre normalement cultivée par un végétal, ici le « champ » est juste pour montrer que c’est le vide, il n’y a que des morts. Dans ce même poème il parle d’Elvire qui est surement Julie Charles sont amour décédé. En plus, il écrit : « Salut, bois consacré », c’est pour représenter l’ensemble des cercueils en bois enfoui sous terre et il écrit : « Des tombeaux du village humble dépositaire », c’est pour dire que les tombeaux sont l’endroit où on dépose les cercueils « bois consacré ». En plus, « consacré » est synonyme de bénir, car les cercueils sont bénis. Pour rajouter à la compréhension de la dissertation qui va suivre, dans le poème Le vallon, il écrit : « tu descends le sentier des tombeaux. » c’est pour représenter l’allée dans un cimetière. Pour comprendre le poème, il faut aussi savoir ce que peut signifier (salut), LE SALUT peut être le début d’une homélie dans l’église. Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé par le prêtre ou le diacre lors d’une messe catholique. L'homélie peut être une petite histoire, un poème…. Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, avec l’annonce du SALUT. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence morale. LE MESSAGE DU POÈME…. Lamartine aurait pu écrire le poème pour le faire lire par le prêtre. C’EST AUDACIEUX… LE SALUT peut aussi nous délivrer de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis.


Revenons au poème L’Automne, tout d’abord, le poète est chagriné par le deuil. En effet, la vue du cercueil le rend triste de chagrin dans ses souvenirs. Quand le poète écrit « le sentier solitaire » (V.5), le sentier est un petit chemin dans un boisé, mais c’est aussi au sens figuré : une allée, un corridor, un petit chemin sur la plage, un endroit où l’on marche, « solitaire » veut dire : être seul, un lieu vide, un endroit vide au moment présent ou presque tout le temps. On peut donc dire que « le sentier solitaire » (V.5) peut être une représentation au sens figuré d’une allée d’une église vide ou à une allée dans un cimetière vide, vide presque tout le temps. En plus, au début du poème, le poète dit : « bois couronnés » (V.1), couronné, signifie ceindre la tête de quelqu’un ou quelque chose d’une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou avec autres choses. En plus, « bois couronnés » cette fois, il faut voir la possibilité de représenter le bois par un cercueil couronné(s) par plusieurs couronnes funéraires, le cercueil n’est pas encore consacré (béni). Le poète utilise : « d’un reste de verdure! /Feuillages jaunissants sur les gazons épars! » (V.1-2), en 1817, les frigidaires à fleurs fraîches n’existent pas, c’est pour montrer que les couronnes de fleurs sont faites de feuillages jaunissants d’automne et de gazons entremêlés (entrelacés), la nature de l’automne est utilisée pour ce vers dans ce poème adéquatement. Une fois comprit que l’on est soit dans une église avant la bénédiction finale du cercueil ou soit dans un cimetière à l’automne, le poète montre sa tristesse. Au tout début du poème, il annonce un « Salut! » (V.1) avec un point d’exclamation, s’emploie pour signifier le refus notamment d’une collaboration et dégager ses responsabilités, Lamartine croit peut-être que le poème causera des malaises. Lamartine utilise souvent dans ses poèmes le mot « salut, » avec une virgule. Cependant, le mot « salut! » avec un point d’exclamation, Lamartine l’utilise très rarement, après une recherche, on pense qu’il l’a utilisé seulement pour ce poème. On pourrait facilement croire qu’il a fait une promesse à la personne décédée, soit de lire ce poème, pour faire passer un message ou de le faire lire par le prêtre sous forme d’homélie. En plus, si c’est les funérailles de Julie Charles, cette amie, qui est mariée avec un autre homme, donc il ne peut avouer qu’il l’a vue dans toute sa splendeur. Même si Julie à 33 ans, Lamartine peut écrire « La fleur » à la fin du poème, pour montrer qu’elle est une beauté et si s’exagère, je pourrais dire qu’elle est vierge pour les yeux de Lamartine, pour lui-même, car aucune preuve biologique ne prouve qu’ils ont fait l’amour ensemble, mais je ne le dirais pas, car elle n’est surement pas vierge pour son mari, elle est mariée depuis 13 ans.… Lamartine continue à la première strophe en marquant que « le deuil de la nature/convient à la douleur et plaît à mes regards » (V. 3-4) le poète nous indique que c’est le deuil de la vie et que l’ambiance de tristesse convient dans ce moment de deuil et que de voir des gens en deuil lui convient. Maintenant, le chagrin augmente en se souvenant. Le poète dit : « je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire/J’aime à revoir encor, pour la dernière fois » (V.5-6) donc des souvenirs refont surface pendant qu’il marche dans l’allée de l’église ou dans l’allée d’un cimetière et qu’il va voir pour la dernière fois son amie. Par la suite, il écrit : « Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière/perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois » (V. 7-8), « Ce » veut dire (CE), adjectif démonstratif, désigne la chose dont on a parlé ou qui est à proximité, il sert aussi à indiquer un moment proche du moment présent. « Ce soleil pâlissant » (V.7) veut dire qu’une personne conviviale qui le rendait heureux était malade, « dont la faible lumière » dont les seuls bons souvenirs ne suffisent pas, « perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois », il anticipe mal l’avenir sans cette personne. En plus, le poète trouve dans le chagrin du deuil juste un peu de consolation. Dans ce vers, « À ses regards voilés je trouve plus d’attraits » (V. 10), ce qui signifie qu’il trouve un peu de réconfort dans la sympathie des gens voilés en deuil, car en 1820, les dames se couvraient le visage d’un voile noir pour montrer le deuil. Bref, le poète est l’orateur dans une église ou un cimetière, il utilise allégoriquement la nature morte de l’automne pour faire passer le message de sa tristesse dû au deuil.


Par la suite, le poète est mélancolique face aux ouï-dire et devant le deuil. En effet, les mensonges l’attristent. À la fin de la strophe trois, le poète dit « c’est le dernier sourire/ Des lèvres que la mort va fermer pour jamais » (V. 11-12), ce qui signifie que c’est les derniers rires des personnes qui inventent des rumeurs, car la mort mets fin aux ouï-dire, « la mort va fermer pour jamais » peut aussi être la conséquence morale d’une catéchèse d’une homélie (LE MESSAGE DU POÈME). Si ce poème a été lu par l’abbé (le prêtre), il devient une sorte d’homélie (entre amis). L’abbé de Keravenant, curé de Saint-Germain-des-prés, qui avait assisté la jeune femme à ses derniers moments, remit à son ami, Lamartine, un petit crucifix de cuivre. Ce crucifix est celui qui était sur les lèvres de Julie lors de son décès et sera au chevet de Lamartine agonisant en 1869 placé par sa nièce Valentine de Cessiat.. Rien n’indique pour l’instant à quel moment le crucifix a été remis à Lamartine, est-ce durant les cérémonies funéraires de Julie ? Où après, si Lamartine n’a pas pu être présent ! En plus, en se souvenant du passé, le poète est envieux. Dans ces deux vers « Je me retourne encore, et d’un regard d’envie/ Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui. » (V.15-16), ce qui veut dire qu’il pense au passé, il est envieux, il contemple ses qualités, dont il n’a pas porté assez attention avant, car il a aimé cette femme et son amour est resté platonique (idyllique). Rendu au centre du poème, le poète parle de son amie. Dans la cinquième strophe quand il dit : « Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, » (V.17), on peut facilement les remplacer par; force de caractère, joie de vivre, courbes, beauté et personnalité tout pour un être aimé. En plus, à la fin de cette strophe, il écrit : « Aux regards d’un mourant, le soleil est si beau » (V.20), il veut dire par là qu’en regardant son ami juste les beaux souvenirs refont surface. En utilisant le « le » devant « soleil », il peut aussi parler du vrai soleil où les cieux comme le paradis, car Lamartine a étudié la Bible. Le poète est vraiment triste, car il aime vraiment cette personne. Rendu à ce moment du poème, le poète est dégouté par la vie. La strophe six, commence par d’autres métaphores que voici : « Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie/ Ce calice mêlé de nectar et de fiel » (V.21-22), ceci veut dire qu’il voudrait perdre ses souvenirs au maximum, car la vie qu’il a vécu a été remplie de bonheur et d’amertume. En plus, les deux autres vers que voici : « Au fond de cette coupe où je buvais la vie,/ Peut-être restait-il une goutte de miel! » (V.23-24), il veut dire que durant toutes les années qu’il a profité de la vie, il a peut-être passé au côté d’un bonheur. En conséquence, le poète est vraiment mélancolique face aux qualités de son amie et il est au point écœuré des ouï-dire et des rumeurs qu’il veut perdre la mémoire.


Par conséquent, le chagrin et la mélancolie du poète vont l’emmener à dépasser les limites. En effet, il parle d’amour pour frustrer les personnes présentent. Les deux dernières strophes sont utilisées pour présenter la chute du poème. Quand il dit : « Peut-être l’avenir me gardait-il encore/un retour de bonheur dont l’espoir est perdu » (V.25-26), ce qui signifie que peut-être que l’avenir lui réserve un nouvel amour, ou une ancienne amourette qui va revoir, mais il n’a pas d’espoir. Le poète montre sa supériorité dans l’écriture en disant : « Peut-être, dans la foule, une âme que j’ignore/Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu!... » (V.27-28), l’âme est l’être humain appréhendé dans son essence, physique et métaphysique, c’est la personne en tant qu’être humain vivant, comme le nombre d’habitants, on peut dire que la population d’une ville est de vingt mille âmes. Il veut dire que peut-être durant la messe de l’église ou dans le cimetière, si une personne inconnue de lui avait compris, elle aurait été frustrée et elle aurait répondu fâchée. Pour terminer son poème, l’auteur compare la mort d’une fleur comme la mort de son amie avec la fin de son poème. Il présente la chute du poème : « La fleur tombe… » (V.29), c’est au féminin pour dire que c’est en fait une femme qui est décédée et on pourrait croire qu’elle n’a jamais fait l’amour à Lamartine, car la fleur désigne aussi la virginité et la jeunesse aux yeux de Lamartine. La fleur peut aussi désigner l’amour qu’il a pour elle. Quand il écrit : « Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire, / S’exhale comme un son triste et mélodieux. » (V.31-32) c’est pour dire qu’une partie de lui vient de mourir, son amour pour cette femme (amie), et au moment qu’il termine son poème, il expire avec un souffle de tristesse et de soulagement, car personne n’a compris. Sans oublier, la possibilité que ce poème soit une sorte d’homélie entre amis présents à la cérémonie. L'ultime qualité d'une homélie, c'est qu'elle ait une fin! Il faut en prévoir méticuleusement la fin qui devrait orienter les auditeurs vers la suite de la célébration. « S’exhale comme un son triste et mélodieux » (V. 32), pourrait être pour orienter les auditeurs vers la musique triste et mélodieuse de l’église pour la fin de la cérémonie funéraire. C’est pourquoi, le poète essaie de frustrer les gens présents, il est triste de voir les gens sans connaissances littéraires pour comprendre le message dans le poème, même si c’est son but.


En conclusion, Alphonse de Lamartine est triste, il a écrit les strophes pour rendre hommage à son amie. Ce poème n’est pas une vraie homélie, car ce n’est pas un mélange entre les saintes Écritures et le journal du quotidien des années 1817, à Paris. Mais il aurait pu être lu par Lamartine ou le curé durant la cérémonie funéraire de Julie, où bien pour les messes anniversaires qui ont été organisées les années suivantes par Lamartine (avec preuve). Même si Lamartine n’a pas pu être présent à la cérémonie funéraire. On sait grâce aux lettres qu’ils s’envoyaient que Julie a reçues avant son décès, certains poèmes, mais on ne sait pas lesquels (pour l’instant), donc le curé aurait pu lire le poème. Cependant même si ce poème n’a pas été lu à l’église, ce poème est le reflet de l’amour que Lamartine éprouve pour Julie et il dit qu’il n’a pas joui de son amour et il a surement été écrit pour l’honneur de cette dame. Il utilise la nature de l’automne au sens figuré pour que les gens ne le comprennent pas pour réussir à faire passer le message, qui est d’arrêter les ouï-dire et les rumeurs et il utilise le masculin au début pour troubler la compréhension. Le poète a le dégout de la vie et il aimerait oublier les mauvais moments de la vie. Il en profite pour essayer de frustrer les gens sans que personne ne s’en rende compte, car le poème est écrit avec de belles rimes et des mots à sa hauteur d’écrivain romantique, il finit par la chute du poème au féminin. Le titre de l’œuvre, L’Automne, évoque une nature en deuil, morte, aux repos, endormis. C’est un bon thème pour parler du deuil et de la mort. Le titre que l’auteur a choisi correspond amplement à la perte d’un être cher.

L’AUTOMNE

Définition

1-Salut   !

Avec un point exclamation en début de phrase ou bien placé…
4. Fam. Salut! [S’emploie pour signifier le refus notamment d’une collaboration et dégager ses responsabilités] − Et pis, ma vieille, si tu laisses tomber une vis, tu peux t’mettre la corde pour la retrouver, surtout qu’on est bête de ses pattes quand on a froid. − Moi, j’aurais des choses à coudre, mais, salut! (Barbusse,Feu, 1916, p. 149).
En 1820, on dit salut à  une personne proche de nous. On ne dit pas salut à sa grand-mère, ni à son enseignant. Encore moins de dire salut à des arbres, sauf pour l’imaginaire (mais on commence par sortir le réel). Il peut dire salut à une personne dans le cercueil.
Lamartine a eu un enseignement de la bible
Le salut salvation
Le salut est une notion complexe qui peut désigner la délivrance et la libération. C’est aussi dans la doctrine chrétienne l’octroi de la vie éternelle après la mort. En théologie, l’étude du salut est appelée sotériologie.
Sotériologie
La sotériologie est un domaine de la théologie chrétienne qui étudie les différentes doctrines du salut.
Donc tout au début du poème, il fait un salut pour montrer qu’il n’est pas responsable, il se dégage de toutes responsabilités, en voulant passer son message, au cas où qu’il y a des personnes qui seraient fâchées,
Lamartine est triste du deuil de son amie, une amie qui a de beaux vallons (courbe du corps humain).
. Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, avec l’annonce du salut. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence morale.
Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé par le prêtre ou le diacre lors d’une messe catholique. Une petite histoire, un poème….
Lamartine aurait pu écrire le poème pour le faire lire par le prêtre. C’EST AUDACIEUX…
Cela est désormais réalisé : « Dans la maison de David, son serviteur, Dieu a fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis ».
Dans l’Ancien Testament le salut est dans l’espérance d’un médiateur sauveur annoncé à plusieurs reprises et de plusieurs manières.
« L’adage n’est plus brandi de manière impavide. Il est de plus en plus acquis qu’il fait spontanément difficulté par l’exclusion exprimée dans sa formulation. » (p. 206.) Les théologiens préfèrent une formulation positive de l’adage, comme, par exemple H. de Lubac, qui, « en 1938, dans son premier et beau livre intitulé Catholicisme » (p. 186) parle de « salut par l’Église ».
Il y a aussi le salut militaire, et ce n’est pas le cas.

2-bois

Voici un petit poème qui représente le ««« BOIS »»» personnifié
Je suis la matière vivante qui crée l’harmonie de ton violon et les sons harmonieux de ta flûte.
Je suis le bois avec lequel tu construis tes navires.
Je suis le manche de ta faucille, le patin de ton traîneau et la porte de ton enclos.
Je suis le coffret de tes biens, le rouleau qui façonne la pâte et la cuillère qui remue ton potage.
Je suis le berceau de ton enfant et je serai ton cercueil quand tu quitteras ce monde.
Si je suis là pour toi alors, respecte-moi.
Lamartine nomme le cercueil « BOIS » le bois pour respecter son amour décédé pour son respect de sa grandeur d’esprit. En plus, il dit qu’il est couronné(s) de couronnes de fleurs fait avec des restants de feuillages jaunissants d’automne, en 1820, les frigidaires à fleurs fraîches n’existent pas.
Le temple
…………
Dans le fond du vallon, vers ce temple rustique
Dont la mousse a couvert le modeste portique,
Mais où le ciel encor parle à des coeurs pieux !
Salut, bois consacré ! Salut, champ funéraire,
Des tombeaux du village humble dépositaire ;
Je bénis en passant tes simples monuments.
……………
Lamartine utilise «Salut» avec une virgule, pour saluer le «bois consacré» et le «champ funéraire».
Bois consacré = les cercueils pris dans un ensemble, donc au singulier. Le «champ funéraire» est le cimetière.  Les tombeaux sont les dépositaires des cercueils (bois consacré)
CONSACRÉ
A.− [L'obj. désigne un lieu liturgique ou non, un obj., une pers.] Revêtir d'un caractère sacré en dédiant à quelque divinité par une action rituelle. Synon. bénir, sacrer; anton. profaner.
Emploi pronom. à sens passif. Les églises se consacrent par de longues cérémonies (Lar. 19e-20e).
Spéc. Consacrer le pain et le vin et, absol., consacrer. Opérer la transsubstantiation par le rite eucharistique :
DÉPOSITAIRE = Intermédiaire à qui est confiée une marchandise pour qu'il en assure la vente.
Pour ce poème «dépositaire» signifie que les tombeaux servent d’emplacement pour mettre les corps humain décédé qui sont à l’intérieur des cercueils (bois consacré) bénit avant l’enterrement, avant de rejoindre le paradis, les cieux. Lamartine à étudié la bible.
BOIS, ne sert pas juste pour un boisé, voici d’autres exemples pour BOIS
P. plaisant. Faire porter du bois à son mari, planter des bois sur la tête de son mari, etc. Le tromper. Le bois d'un cocu (cf. E. et J. de Goncourt, Journal, 1861, p. 983).
C.− Loc. proverbiales. Aller au bois sans cognée. Se lancer dans une entreprise sans en avoir les moyens. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).La faim fait sortir le loup du bois (cf. Amiel, Journal intime, 1866, p. 93).Qui a peur des feuilles n'aille au bois. Qui craint le danger ne doit pas s'y exposer. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).
2. Loc. proverbiales. Charger (qqn) de bois. Battre, maltraiter (quelqu'un). (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).Donner (à qqn) une volée de bois vert. Battre, maltraiter (quelqu'un). (cf. L. Halévy, Carnets, t. 2, 1908, p. 39).Il ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l'écorce. Il ne faut pas s'interposer entre des personnes étroitement liées. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).
2. Loc. proverbiales. Il n'est bois si vert qui ne s'allume. La patience a des limites chez quiconque. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).Il n'est feu que de bois vert. L'ardeur de la jeunesse est parfois indispensable. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes.).Le bois tortu fait le feu droit. Les moyens détournés permettent d'arriver à un but honorable. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).On va voir de quel bois je me chauffe, je vais t'apprendre de quel bois je me chauffe (Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 83).Remettre du bois. ,,Pousser à l'enthousiasme (...)`` (Larch. Suppl. 1880, p. 17) ``« Il y en a aussi un qui fait les couloirs pendant les entr'actes, (...) qui chauffe, qui remet du bois, en style de coulisses » (Dumas fils)`` (Larch. Suppl.1880, p. 17)
2. Relatifs à l'utilisation du bois. a) Bois peint, sculpté; b) Bois de charpente, de construction; bois d'œuvre; armoire, banc, baraque, barre, boîte, cadre, cage, caisse, chaise, chevaux, cloison, croix, cuiller, escalier, galerie, grille, maison, manche, marches, meubles, pavés, pelle, pont, statue, table, volets de bois; gravure, sculpture sur bois; c) Toucher du bois [par superstition] (cf. G. Duhamel, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 32).
− Loc. subst., péj. Évêque de bois (en particulier dans l'expression crosse de bois, évêque d'or; crosse d'or, évêque de bois). Évêque de médiocre qualité (cf. A. France, L'Orme du mail, 1897, p. 84).Tête de bois. Expression familière, employée pour gourmander une personne entêtée. Traiter (...) de tête de bois, de bête brute (E. et J. de Goncourt, Germinie Lacerteux,1864, p. 240);sale tête de bois (Aymé, La Jument verte,1933, p. 204).


− Loc. verbales, gén. laud. Être du bois dont on fait les (généraux, ministres, etc.). Avoir l'étoffe nécessaire pour devenir tel personnage. Être du bois dont l'empereur faisait des ducs, des princes et des maréchaux (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 240);[p. plaisant.], être du bois dont on fait les imbéciles (About, Le Nez d'un notaire,1862, p. 120).Être du bois dont on fait les flûtes. Être d'un naturel accommodant. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et du xxes.).N'être pas de bois. N'être pas dépourvu de sensibilité, de sensualité :

Bois
Meubles ; mes bois, mes meubles.
(La Rue, 1894)
Bois (être dans ses)
Être dans ses meubles.
(Rigaud, 1888)
BOIS = signifie des choses, pourquoi pas un cercueil
bois nmpl
(ensemble d'instruments à air)
woodwind instrument n
woodwind n
Le hautbois et le saxophone sont des bois.
The oboe and the saxophone are woodwind instruments.
bois nm
(sport : partie de raquette)
wood n
Au tennis de table, les revêtements se changent tous les ans mais le bois se garde plusieurs années.
In table tennis the cladding is changed every year but the wood is kept for several years.
bois nm
(golf : club à tête en bois)
wood n
Le golfeur a choisi un bois n°3 pour ce trou.
The golfer chose a number 3 wood for this hole.
bois nm
(carcasse de lit en bois)
wooden bed frame n
C'est un bois de lit très travaillé.
It's a very ornate wooden bed frame.

 

3-Couronnés

2. Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, à titre de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite.
1. Orner d'une couronne quelque chose (vaisseau, tombe, etc.). (Attesté ds Ac. 1878, Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, Ac. 1932, Rob., Quillet 1965).
2. Marquer d'une couronne quelque chose (armoiries, linge, etc.). (Attesté ds Ac. 1798-1878, Besch. 1845).
C.− P. anal. [Le compl. désigne gén. un inanimé concr.]
1. [P. anal. de forme; p. réf. à la forme circulaire de la couronne] Encercler, entourer, environner, disposer en forme de couronne ou marquer d'un cercle. (Attesté ds Ac. 1798-1932, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Rob., Dub.).
− Spéc., RELIG. [En parlant d'un saint, d'un martyr, etc.] Dont la tête est ceinte d'une couronne de gloire, qui est glorifié par Dieu. Les tortures, les plaies, la lèpre couronnée au ciel (Vigny, Journal poète,1852, p. 1291).Subst. Les quatre Couronnés. Sévère, Séverien, Carpophore et Victorius, martyrs sous Dioclétien (cf. Lar. 20e-Lar. encyclop., Quillet 1965).
− [En parlant du Christ] Couronné d'épines. Notre-Seigneur assis et couronné d'épines (Dupanloup, Journal,1864, p. 258).Subst. Institut et musée (...) Decamps, Samson; le couronné d'épines du Titien (Michelet, Journal,1845, p. 595).
P. compar. Amour, tu es une passion, mais passion d'un martyr, (...) comme celle du Christ. Passion couronnée d'épines où nulle pointe ne manque (Vigny, Journal poète,1834, p. 1015).
Au fig. Tourmenté, affligé. Les premiers efforts des enfants qui seront couronnés d'épines (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 104).
− [En parlant des Mages] Subst. Les trois couronnés. Les trois rois mages. Aux pieds du divin enfant, Je vais (...) Comme les trois couronnés Et comme eux je suis en quête (...) De la crèche (M. de Guérin, Poésies,1838, p. 111).
B.− P. ext. [En parlant d'une chose, notamment d'armoiries] Marqué d'une couronne. Ses boutons de métal au chiffre couronné du vicomte (Sandeau, Sacs,1851, p. 6).Un buvard en maroquin blanc, dont se détache le relief d'un M couronné en bronze doré (Goncourt, Journal,1874, p. 1017).
a) [En parlant de la tête, avec une nuance d'ornement, de parure] Cette belle lady (...) d'un front si caressant, couronnée de cheveux de couleur fauve et si fins (Balzac, Lys,1836, p. 230).
b) [En parlant d'une chose quelconque, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Une chapelle couronnée d'une petite voûte (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 530).Monts couronnés de pins ou de neiges austères (Dierx, Poèmes et poésies,1864, p. 52).
− Spécialement
BOT. Graines couronnées. Graines surmontées d'un élément circulaire :
3. Stephanospermum. Les graines que nous désignons sous ce nom avaient déjà été remarquées par M. Grand'Eury, qui nous les avait envoyées sous le nom de graines couronnées. (...) elles sont en effet remarquables par l'espèce de couronne qui surmonte leur testa et entoure le micropyle. A. Brongniart, Recherches sur les graines,1876, p. 29.
1. Orné, paré.
a) [En parlant d'un inanimé abstr.] Un cœur couronné d'innocence vaut mieux pour le marinier qu'une poupe ornée de fleurs (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 111).Années (...) toutes couronnées de paix, de tranquilité et de bonheur (Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 309).
b) [En parlant d'un animé] Une jeune enfant couronnée de tous les dons et de toutes les grâces (Proust, Temps retr.,1922, p. 721).
2. Terminé, conclu par une ultime amélioration, perfectionné :
4. ... le Roman de la rose (...) Cette production célèbre, commencée par Guillaume de Lorris, mais surtout continuée et couronnée par Jean de Meun, qui en agrandit le cadre et en modifia le caractère, demeura jusqu'au milieu du xviesiècle, (...) l'épopée en vogue... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIesiècle,1828, p. 6.
bois couronnés = du bois orné avec autre chose dessus = comme un cercueil avec des couronnes de fleurs sur le dessus et/ou autour.
 

4-Verdure

Ensemble des végétaux verts qui recouvrent un territoire. Verdure du jardin, du parc; caché, enfoui dans la verdure; couvert de verdure; au milieu de la verdure; en pleine verdure; cadre, fond de verdure; bouquets, îlots, masses, massifs, mer, océan, rempart, rideau, voûte de verdure; odeur, parfum de verdure.
− En partic. Herbe, gazon. Tapissé de verdure. Je la conduisis sur la pelouse (...). Nous nous assîmes sur un lit de verdure entouré d'arbres fruitiers (Genlis, Chev. Cygne, t. 2, 1795, p. 21).
− Au fig. [À propos d'une pers.] Début de la vie, épanouissement de la jeunesse. Il peut (...) être permis de se parer en un âge qui est la fleur et la verdure des ans, qui est la matinée et le printemps de la vie (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 219).
2. Être verdure. Être réduit à l'impuissance, être sans argent. Tâche d'en sortir [de la prison maritime] et surtout ne te bile pas: si tu es verdure, tu peux t'en rapporter à moi pour serrer la cuiller [faire son affaire] à ce vieux fayot (Dépêche de Brest, 10 févr. 1906ds Esn. Poilu 1919, p. 537).− Trois francs! Mon vieux, faudrait voir à m'remplumer, sans ça, en r'descendant, j'suis verdure. − T'es pas l'seul à avoir pas lourd (Barbusse, Feu, 1916, p. 194).

5-gazons

A. − Herbe très courte et très fine. Gazon anglais, épais, fin; tondre le gazon.
3. Au fig., fam., vieilli. Cheveux. Et celui qui est là sur notre gauche, avec son gazon sur l'oreille (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 280).C'était un vieux garçon surmonté d'un gazon jaunâtre (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 417).

6-épars

2. [Sans idée de mouvement; en parlant d'animés ou d'inanimés] Distribué irrégulièrement, en divers lieux. Blocs, cabanes, matériaux épars(es); groupes, troupeaux épars. Synon. disséminé, dispersé, clairsemé.Ces tombes, qui sont éparses dans un cimetière (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 153).Les paysans travaillaient encore, épars dans les champs (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable, 1886, p. 212).Les maisons merveilleuses sont éparses par la futaie (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 82).
C.− Au fig. [Correspond à éparpiller C]
1. [En parlant d'une pers. ou d'une de ses facultés] Qui se disperse sur divers objets, dans différentes directions. Un écrivain [l'abbé de Choisy] si abondant et si épars (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 450).Ce matin je me lève la tête creuse, l'esprit épars, les nerfs souffrants (Gide, Journal,1917, p. 621).

7-salut,

Avec  une virgule
2. LITT. [Sous forme exclam.; s'emploie dans le genre poét. pour acclamer, admirer qqc. ou qqn] Salut, demeure chaste et pure. Ô vierge de la chasse, ô quel que soit ton nom, Salut, reine des nuits, blanche sœur d'Apollon. Salut, Trivie, Hécate, ou Cynthie, ou Lucine, Lune , Phoebé, Diane, Artémis, ou Dictynne, Qui gouvernes les bois, les îles, les étangs, Et les ports, et les monts, et leurs noirs habitants (Chénier,Bucoliques, 1794, p. 18).

8-deuil

Porter le deuil :
2. Tandis que Miss Mabel l'habillait, Jean-Noël se mit à danser autour de sa sœur en criant : − Elle n'est pas en noir! Elle n'est pas en noir! − Et puis après? répliqua Marie-Ange acide. Le deuil se porte aussi bien en blanc, n'est-ce pas Miss Mabel? Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 87.
Au fig. D'avance, je portais le deuil de mon passé (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 106).
En deuil. Habillé pour un deuil. Synon. endeuillé. Elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil (Camus, Étranger,1942, p. 1137).
Grand deuil, petit deuil, demi-deuil. Vêtements qui sont portés traditionnellement aux différents moments du deuil et dont l'aspect devient moins sévère à mesure qu'on s'éloigne de l'époque du décès. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa (Baudel., Fl. du Mal,1857-61, p. 161).
Fam. Avoir les ongles en deuil. Avoir les ongles bordés de noir. En agitant au-dessus de sa tête des mains gonflées, aux ongles en deuil (Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 26).
− Au fig. et fam. Faire son deuil d'une chose. Renoncer à, admettre la perte de. Je fais mon deuil de ce qui me choque [en Michelet] (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 112).Le domaine spirituel était le seul auquel nous puissions prétendre. Il faut en faire notre deuil (Cocteau, Maalesh,1949, p. 139).
2. En partic. Impression de profonde tristesse liée au spectacle de la nature, et souvent produite par des teintes sombres. Le deuil de la nature, de la tempête.
Tout le monde habillé en noir, en deuil pour la cérémonie funéraire, soit dans l’église ou dans un cimetière

9-sentier

Le vallon
Comme lui, de nos pieds secouons la poussière ;
L'homme par ce chemin ne repasse jamais ;
Comme lui, respirons au bout de la carrière
Ce calme avant-coureur de l'éternelle paix.
Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.
Sentier des tombeaux = cimetière
Charles-Marie LECONTE DE LISLE   (1818-1894)
Hypatie
Au déclin des grandeurs qui dominent la terre (ÉGLISE, CATHÉDRALE, TEMPLE)
Quand les cultes divins, sous les siècles ployés, (RELIGION)
Reprenant de l'oubli le sentier solitaire,
Regardent s'écrouler leurs autels foudroyés ; (UNE TABLE SACRÉE DANS L’ÉGLISE)
……………………
LA BIBLE
         
"Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux."
(Luc 10,20)
 Alors commencera pour celui qui aime Jésus plus que lui-même, le chemin du calvaire, qui le mènera jusqu’à la croix pour achever en lui les souffrances qui manquent à Christ, afin que le Corps puisse grandir dans la Vérité; alors sur ce sentier solitaire, bien éloigné des futilités, du tintamarre et de la perplexité du monde, brisé et confondu, il commencera à voir clair en lui, à discerner la manière dont le Seigneur s’y prend pour diriger son âme…..
Donc une ALLÉE de l'église ou une allée dans un cimetière, peut facilement avoir en métaphore un sentier solitaire, surtout que Lamartine a eu une instruction religieuse et littéraire et philosophique.

10-solitaire

B. − [En parlant d'un lieu] Où l'on est seul, sans compagnie; qui est situé à l'écart, peu fréquenté. Chacun s'amuse, jouit de la vie, égaie ses jours. Et moi je rentre dans ma mansarde solitaire, pour refaire ma leçon de demain qui ne satisfera personne, surtout pas son auteur (Amiel,Journal, 1866, p. 165).Entre la source de la Seine et celle de la Marne, sur une longueur d'une soixantaine de kilomètres se déroule une des régions les plus sèches, les plus boisées et les plus solitaires de France (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 116).V. abandonné ex. 3, dépeuplé II A 2 ex. de Hugo, promener I A 1 ex. de Crèvecœur.
SYNT. Cabinet, cachot, chambre, lit, logis solitaire; allée, chemin, place, route, rue, ruelle, sentier solitaire; bois, clairière, hameau, jardin, parc, vallée solitaire; cimes, contrées, espaces, forêts, landes, plaines, plateaux, remparts solitaires.
Donc une allée, un sentier, un sentier pour rejoindre Dieu, une allée pour traverser l’église ou le cimetière, qui devient son dernier voyage,

11-soleil

CE soleil
CE,           adjectif démonstratif
Sens 1 : Désigne la chose dont on a parlé ou qui est à proximité. 
Sens 2 : Sert à indiquer un moment proche du moment présent. Ex Il viendra ce soir. 
Sens 3 : On peut lui adjoindre : -ci ou -là. Ex Ce chien-là est à mon cousin. 
ce,                  pronom démonstratif, Voir aussi cet. 
Sens 1 Relatif à ce qui vient d'être évoqué. Ex C'est à moi. 
B. − P. anal. ou au fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur la vie terrestre]
1. [À propos d'un inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie. D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un (...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 203).
− Soleil noir. Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988, p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon. flambeau, lumière.
 α) [Avec un déterm. objectif] La notion du divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p. 161).
β) [Avec un déterm. subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles, se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une pers.]
a) [Le plus souvent précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage. Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius (...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être près du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse, et j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de astre (v. ce mot B 2 et 3).
 α) Personne resplendissante (physiquement, intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de + subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres (Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
Le soleil de justice. Dieu. Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 167).

12-pâlissant

Devenir pâle ou plus pâle
Part. passé adj. Front, teint, visage pâli; joues pâlies. Je trouve Popelin très pâli, très changé (Goncourt,Journal,1888, p.792).Elle s'en alla, le coeur crevé, pâlie, maigrie (Benjamin,Gaspard,1915, p.99).V. aussi lividifier, rem. s.v. livide ex. de Du Camp.
B. − [Appliqué à une lumière, à une couleur ou à un objet coloré] Dont la force, l'éclat s'affaiblit; qui devient moins intense ou moins sombre. Rayons pâlissants; soleil, ciel pâlissant. Un corridor tout bas, un escalier sombre et sonore, de hauts plafonds, de larges fenêtres surmontées de peintures en trumeau. Cela fané, pâlissant, ayant l'air vraiment de ne plus vivre (A. Daudet, Trente ans Paris, 1888, p.89).Dans les prairies que vient d'inonder la rivière, neige et glace à moitié fondues mêlent, parmi les touffes de joncs, à des plaques de blanc douteux, les reflets pâlissants du ciel (Gide, Journal, 1906, p.197).
Perdre de son éclat, de sa force; devenir plus faible.

13-lumière

4. THÉOL. Attribut de Dieu en tant que source de toute vérité. Lumière éternelle, incréée, surnaturelle : marcher, se tenir dans la lumière. Dieu éclaire ceux qui pensent souvent à lui, et qui lèvent les yeux vers lui. L'idée de Dieu est une lumière, une lumière qui guide, qui réjouit; la prière en est l'aliment (Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 123).Je lis dans Denys L'Aréopagite (Noms divins, I, 5) : « Ceux qui par la cessation intime de toute opération intellectuelle entrent en union intime avec l'ineffable lumière... ne parlent de Dieu que par négation » (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 19):
16. J'ai mis entre ses mains vigilantes les quatre Évangiles, les psaumes, l'Apocalypse et les trois épîtres de Jean où elle peut lire : « Dieu est lumière et il n'y a point en lui de ténèbres » comme déjà dans son évangile elle pouvait entendre le Sauveur dire : « Je suis la lumière du monde; celui qui est avec moi ne marchera pas dans les ténèbres. » Gide, Symph. pastor.,1919, p. 915.
− Lumière des yeux, du regard. Clarté due à la réflexion de la lumière sur les yeux et qui manifeste l'intelligence, la conviction, l'émotion :
12. Je revois, quand d'aventure la sentinelle n'était pas trop brutale, ces mains tendues vers nous, les cigarettes, les pains, les fruits offerts, et toujours cette lumière du regard par où s'affirmait, en dépit des événements contraires, la foi dans le destin de notre cause commune. Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 322.
Capacité intellectuelle naturelle ou acquise :
14. La philosophie prétend répandre des lumières, et le commerce créer des richesses; il faut prouver au monde qu'ils font tout le contraire; que la philosophie, avec ses faux droits de l'homme et ses faux équilibres de pouvoirs, ne répand que ténèbres et anarchie... Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 16.
3. Information sur une matière donnée. Les nations, comme les individus, ont besoin des lumières qui résultent de longues épreuves (...), ainsi que des leçons du malheur, avant d'acquérir la sagesse et l'expérience (Crèvecœur, Voyage,t. 2, 1801, p. 209).
− Locutions
Jeter quelque lumière. Expliquer. Toute la mécanique céleste n'a-t-elle pas, en définitive, pour but de jeter quelque lumière sur ce phénomène d'une pierre qui tombe, en le rattachant à tous les phénomènes analogues de l'univers? (P. Leroux, Humanité,t. 1, 1840, p. 5).
Faire la (pleine) lumière. Informer de façon exhaustive, trouver la solution de ce qui est confus ou énigmatique. C'est sur tout cet ensemble, qu'il faut faire la pleine lumière pour prévenir la récidive possible (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 245).Mon cher (dirait M. Teste), quant à Saül, puisque la question de confiance est posée, je vais « faire la lumière » tout de suite (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1898, p. 320).
Demander lumière et conseil. Faire appel au jugement d'autrui. Le pauvre petit cœur a dit qu'elle voulait aller dans un couvent du voisinage pour demander lumière et conseil, et nous sommes partis pour demander lumière et conseil, tous les deux sur le même cheval (Claudel, Soulier,1944, 1rejournée, 8, p. 972).
Donner quelques lumières sur. Apporter des éclaircissements ou des explications sur. Quelque camarade ou quelque collègue, journaliste ou poète, qui me demande, qui me somme parfois de lui donner quelques lumières sur ma façon de travailler (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 10).
Mettre en lumière, porter en pleine lumière. Expliciter, étaler au grand jour. Ce sera la tâche du troisième tome de cette Philosophie de la Volonté de porter en pleine lumière les difficultés de ce paradoxe (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 35).Ce moment de vérité met en lumière l'état de faiblesse aux buts qu'elle poursuit et aux calculs intéressés des autres (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 179).
À la lumière de. Grâce à, à l'aide de, par le fait de. On sera moins surpris, à la lumière de ces données modernes, de voir des théologiens, qui tiraient de la vie de communauté une longue expérience de l'homme, introduire une considération morale là où de prime abord nous ne l'attendions pas (Mounier, Traité caract.,1946, p. 729).Le rapport de l'involontaire corporel à la volonté doit être éclairé à la lumière des rapports compris entre motif et projet (Ricœur, Philos. volonté,1949p. 82).

14-perce

− Au fig.
Percer l'âme, le cœur (de qqn). Affecter, toucher profondément. Ces paroles, son geste, son accent, m'ont percé l'âme; je me serais précipité à ses genoux, je les aurais embrassés si j'eusse pu (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 469).Il est juste de dire que la mort de Violette, son amante, lui avait percé le cœur à jamais. Un veuvage, une plaie inguérissable (Sartre, Mots,1964, p. 155).
[P. allus. littér. à Corneille, Le Cid, I, 6 : Percé jusques au fond du cœur] M. le baron des Adrets, (...) percé jusqu'au fond du cœur par la mort du seul être qu'il aimât (...) avait rompu avec le monde par dégoût de la vie (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 112).
Percer à jour. Découvrir complètement. Elle avait appris à connaître son mari qui, d'heure en heure, se sentait déchiffré, percé à jour (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 28).

15-pieds

Mettre son pied dans le soulier d'autrui. S'approprier le bien d'autrui. C'est le parc aux cerfs de François Ierdans l'ermitage de Saint-Louis. Chacun a bâti; personne n'a voulu se servir du vieux bâtiment ni mettre son pied dans le soulier d'autrui (Michelet, Journal,1834, p.119).
b) Loc. fig. Avoir, ôter, (re)tirer une épine* du pied; être une épine* au pied (de qqn).
− Loc. fig., fam. Le pavé lui brûle les pieds. V. brûler I B 1.Les pieds lui brûlent. V. brûler II B.
Tenir (à qqn) les pieds chauds/au chaud. Être attentionné, ardent, empressé auprès de quelqu'un (notamment dans le domaine des relations amoureuses), pour en tirer éventuellement profit. Je voudrais avoir de l'argent pour acheter une maison à Venise ou à Florence ou à Menton, et y vivre avec un chat et une fille qui me tiendrait les pieds chauds (Mérimée, Lettres Grasset,1870, p.201).
C. − [Pied dans des expr., des loc. à valeur symbolique]
1. [Pour exprimer la puissance, l'autorité de qqn; les expr. évoquent des attitudes, des situations partic.: admiration, respect, soumission, etc.] Baiser les pieds; tomber, se jeter aux pieds de (qqn); déposer (qqc.) aux pieds de (qqn); s'agenouiller, se réfugier aux pieds de (qqn). La voilà donc, cette orgueilleuse, à mes pieds! se dit Julien (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p.418).Pourquoi suis-je ici? C'est pour mettre à vos pieds mon amour, mon sort, ma vie (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p.156):
Le sort semblait avoir scellé leur destin, mais les rencontres quelquefois peuvent rebattre les cartes. Le soleil à mes pieds est, avant tout, l’histoire d’une résurrection.
56. Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier. Psaumes 119:105 LSG

16-l’obscurité

B. − Au fig.
1. Manque de clarté, d'intelligibilité (d'un fait, d'un discours, d'un ouvrage de l'esprit, d'une personne). Synon. ambiguïté, hermétisme; anton. limpidité. L'obscurité des lois, d'un poème, d'un texte; l'obscurité d'une affaire; l'obscurité d'un écrivain. Il fut encore reçu par le brodeur, qui, devant l'obscurité de ses explications, se décida à le faire monter de nouveau (Zola,Rêve,1888, p.93).Cette obscurité qu'on me reprocha durant quelques années, n'est nullement embarras de style, insuffisance de l'idée, c'est manque d'explications psychologiques (Barrès,Barbares,L'Examen des trois rom. idéol., 1892, p.10):
2. Le style de Mallarmé doit précisément son obscurité, parfois réelle, à l'absence quasi totale de clichés, de ces petites phrases ou locutions ou mots accouplés que tout le monde comprend dans un sens abstrait, c'est-à-dire unique. Gourmont,Esthét. lang. fr.,1899, p.304.
Caractère d'une chose confuse, vague, qui ne se perçoit pas nettement, sur laquelle on manque de renseignements. Synon. incertitude.Obscurité de l'histoire, d'une situation, de l'avenir. Cet homme, si intelligent, si ingénieux, si profond, verrait peut-être clair dans l'obscurité de son propre malheur (Dumas père, Monte-Cristo,t.1, 1846, p.200).Bacon a donc puissamment contribué à débarrasser les sciences de l'obscurité dont les avait entourées le Moyen-Âge et à les pousser dans une voie nouvelle et lumineuse (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.189):
3. ... dans ces vieux livres, si tout n'était pas vrai, du moins il n'y avait rien que le prêtre ne crût vrai. Or c'est pour l'historien qui cherche à percer l'obscurité de ces vieux temps, un puissant motif de confiance, que de savoir que, s'il a affaire à des erreurs, il n'a pas affaire à l'imposture. Fustel de Coul.,Cité antique,1864, p.217.
a) Au plur. Si la conjoncture internationale paraît, aujourd'hui encore, comporter maintes obscurités, notre pays entend s'employer à les éclaircir (De Gaulle,Mém. guerre,1959, p.632).
b) En partic. [En parlant de l'esprit hum.]
− Absence de connaissances (dans tel ou tel domaine). L'âme de l'homme a trois qualités: la bonté, la passion, et l'obscurité. Le signe distinctif (...) de l'obscurité est l'ignorance (Ozanam,Philos. Dante,1838, p.214):
4. Le directeur était venu en personne m'attendre à Pont-à-Couleuvre, répétant combien il tenait à sa clientèle titrée, ce qui me fit craindre qu'il m'anoblît jusqu'à ce que j'eusse compris que, dans l'obscurité de sa mémoire grammaticale, titrée signifiait simplement attitrée. Proust, Sodome, 1922, p.751.

17-bois

Les bûcherons canadiens du 19ème s. qui n'atteignaient pas leur zone de coupe disaient "ce mois-ci on a encore touché du bois", ce qui signifiait : l'avenir sera plus durable que le présent.
Donc l’obscurité des bois = Obscurité de l'histoire, d'une situation, de l'avenir, de la vie

18-regards

b) [L'expression des yeux remplace, nuance, complète la parole]
− Regard + verbe ou loc. verb. ou verbe + prép. + regard.Le regard interroge qqn, avoue, reproche qqc.; défendre de, inviter à faire qqc. du regard; interroger, implorer, supplier, remercier du regard; comprendre les regards. Pas un instant, Gallet ne douta qu'elle eût dit vrai. Dès les premiers mots, il l'avait crue, tant le regard en dit plus long que les lèvres (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 111).V. improuver, ex. de Balzac.
− Regard + adj. ou loc. adj.Regard approbateur, réprobateur, implorant, suppliant, interrogateur, inquisiteur; regard de reproche, de remerciement, d'adieu. Cette fois Monsieur de Chessel (...) me jeta des regards complimenteurs (Balzac,Lys, 1836, p. 39).Il tourna vers elle un regard sans réponse, mais elle crut y lire le « oui » qu'il n'avait pas prononcé (Louÿs,Aphrodite,1896, p. 95).
Échanger des regards d'intelligence, de connivence. Se comprendre, s'accorder sans parler. Mes souffrances me firent deviner celles de Madame de Mortsauf. Nous commençâmes à échanger des regards d'intelligence, mes larmes coulaient quelquefois quand elle retenait les siennes (Balzac,Lys, 1836, p. 72).
c) [L'expression des yeux exerce ou vise à exercer un certain pouvoir sur autrui]
Regard + verbe ou verbe (+ prép.) + regard.Le regard encourage, déconcerte, désarçonne, gêne, glace, intimide; le regard pèse sur qqn; pâlir, rougir sous un regard; fusiller, foudroyer qqn du regard. À vrai dire, on ne le punit pas énormément: on l'exclut, du regard on le rejette; il perçoit la réprobation et s'endurcit (Frapié,Maternelle,1904, p. 79):
4. Si je le gronde, il se tait: (...) son regard change de couleur et se fixe sur moi si durement que je n'ose pas continuer. Un regard irréductible... mais aussi un regard pur, solitaire... un regard qui m'en impose! Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 841.
Soutenir le regard de qqn. Continuer à regarder quelqu'un, ne pas se laisser impressionner. Dites donc, (...) est-ce que vous vous fichez de moi? La petite soutint son regard avec une assurance tranquille, et le juge d'instruction estima aussitôt indispensable d'essuyer plus soigneusement que jamais le verre de son binocle (Bernanos,Crime,1935, p. 771).
Regard + adj. ou loc. adj.Regard glacial, impérieux. Forte comme un homme, dure de partout (...) un regard à faire baisser celui du Bœuf (Audiberti,Femmes Bœuf,1948, p. 115).
Subst. + prép. + regard. Je me tus et baissai les yeux pour éviter la foudre de son regard (Balzac,Lys1844p. 1136).
− [P. réf. au regard de Méduse qui pétrifiait] Cette vieille figure hargneuse et redoutable, cette tête de Méduse dont aucun d'eux n'avait jamais pu soutenir le regard, se métamorphosait, devenait simplement humaine (Mauriac,Nœud vip.,1932, p. 242).
− [P. réf. au regard prêté à certains animaux] Hélas! je suis interdite, Devant votre affreux amour, Comme l'oiseau qui palpite Sous le regard du vautour! (Hugo,Esmer.,1836, iv, 1, p. 183).Finoël lança de côté une œillade envenimée qui fit éprouver à Gérard une sensation de malaise analogue à celle que cause, dit-on, le magnétique et froid regard du crotale (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p. 106).
− [P. réf. à certaines croyances selon lesquelles le regard peut avoir une influence maléfique] Jeter un sort par son regard (v. mauvais œil*). Ainsi, c'est un simple regard de l'ours qui a rendu folle cette pauvre femme et qui a valu à monsieur son fils ses instincts sanguinaires (Mérimée,Lettres à une inconnue, t. 2, 1868, p. 335).Madame Caumont contait (...) de terribles histoires de regards. Une femme enceinte (...) ayant rencontré un cul-de-jatte (...), accoucha d'un enfant sans jambes (A. France,Pt Pierre,1918, p. 6).
B. − Au fig.
1. Action, manière de considérer, d'examiner quelque chose; faculté de se représenter, de juger quelque chose. Le président du conseil, dont les qualités mêmes gênaient le regard, n'apercevait pas que la légitimité se mourait faute de victoires après les triomphes de Napoléon (Chateaubr.,Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 100).Jean mesura d'un seul regard le désert de sa vie (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p. 151).
Regard sur + subst.Le regard sur ma vie et mes années précédentes me montre le dessein de Dieu sur ma vocation (Dupanloup,Journal,1851-76, p. 110).
Regard + déterm. évoquant une faculté.Regard de la conscience, de l'esprit, de la raison, de la réflexion; regard mental, réflexif. Il faut que chaque homme (...) dirige sur lui-même sa pensée et son action, les regards de son intelligence et la main de sa volonté (Joubert,Pensées,1824, p. 274):
5. La triade de l'art est constituée: au réel, à la plastique, s'ajoute l'âme, que l'art aura pour mission de suggérer, de mettre en communication avec le spectateur; le regard des yeux devra se doubler du « regard intérieur », lui céder. Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p. 131.
− [Dans des empl. évoquant la qualité, la nature de cette action, de cette faculté] Regard clair, net, neuf; regard favorable, impartial, indifférent, glacé, pessimiste; regard d'aigle; netteté du regard. [Boileau] n'a pas eu sur l'art poétique des vues assez neuves et assez déliées; et des regards assez étendus (Chênedollé,Journal,1833, p. 179).Là [en Afrique], il faut un regard ferme sur la vie, un regard pur, allant droit devant soi, un regard de toute franchise, de toute clarté (Psichari,Voy. centur.,1914, p. 23).

19-voilés

Couvrir d'un voile.
− [Parfois avec une connotation relig.] Se voiler la face, la tête, le visage. Se dérober par honte au regard d'autrui; se refuser à voir ce qui indigne ou horrifie. Eudore se lève; les centurions le soutiennent; il s'avance au pied des aigles; le silence règne parmi la foule; Eudore prend la coupe; les évêques se voilent la tête de leurs robes, et les confesseurs poussent un cri (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 189).[Racine] ne perd jamais le souci de bien asseoir sa vie; en quoi il ressemble à la plupart des hommes, et c'est une grande hypocrisie que de se voiler la face comme ont fait quelques-uns de ses biographes (Mauriac, Vie Racine, 1928, p. 36).V. face I ex. de France.

20-attraits

SYNT. Attraits enchanteurs; chastes attraits.
− THÉOL. vieilli et rare (en matière de spiritualité). Les attraits de la grâce. Les douceurs intérieures que la grâce fait éprouver à l'âme.

21-horizon

Gén. au plur. Nouvel, nouveaux horizon(s), p. ell., horizon(s). Domaine, champ non encore exploré, qui s'ouvre à la pensée, à l'action d'une époque, d'un groupe social ou d'un individu. De nouveaux horizons s'ouvrent pour, devant qqn. La paix dans Moscou accomplissait et terminait mes expéditions de guerre (...). Un nouvel horizon, de nouveaux travaux allaient se dérouler (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1075).Des horizons inattendus grandissent devant la biologie (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 164) :
11. ... l'enseignement de la paléographie, comme les travaux qui lui furent consacrés dans tous les pays d'Europe, allaient bénéficier de l'impulsion qui leur avait été donnée par les Mauristes, avant de se tourner vers de nouveaux horizons. L'Hist. et ses méth.,1961, p. 589.
− Ouvrir de(s) (nouveaux) horizons (à qqn). La critique doit être partiale, passionnée, politique, c'est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d'horizons (Baudel., Salon,1846, p. 101).L'évolution agit dans deux directions opposées puisqu'elle ouvre de nouveaux horizons en même temps qu'elle réduit des débouchés traditionnels (Forêt fr.,1955, p. 4).
[Construit avec un compl. prép. sur] Fournir un point de vue nouveau sur (quelque chose). L'oncle fut profondément remué, parce qu'il compta qu'on allait lui ouvrir quelques horizons nouveaux sur sa propre personne (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 83).La théorie de la relativité a ouvert des horizons insoupçonnés sur la notion de temps (Decaux, Mesure temps,1959, p. 8).
− En partic. Perspective d'avenir pour une personne. Une vie sans horizon. Il déteste ce monde gris et veule, sans horizon (Sartre, Sit. I,1947, p. 243).
[Construit avec un compl. prép. de] Dans le mariage, elle voyait la revanche de sa vie monotone et plate, elle voyait un avenir de courses enragées à travers les théâtres et les bals, tout un horizon de dîners et de visites (Huysmans, En mén.,1881, p. 70).
22-envie
SYNT. Une envie de musique, de voyage; avoir envie, se sentir l'envie d'écrire, de se marier, de mourir, de parler, de partir; avoir des envies féroces, folles, irrésistibles de + inf.
Expressions et proverbes. Brûler d'envie d'être ministre. Il convenait de n'exécuter que des raids de va-et-vient. Leclerc en brûlait d'envie (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 250).Mourir, se mourir d'envie de + inf. Je mourais d'envie de voir la mer (M. de Guérin, Corresp.,1833, p. 78).Avoir bonne envie de + inf. − J'ai bonne envie, se dit-il, d'aller frapper à la porte du château et d'y faire une visite à Bastien (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 641).

23-contemple

Considérer avec une assiduité qui engage les sens (visuel, auditif) ou l'intelligence un objet qui est ou peut être digne d'admiration.
A.− [Par le sens de la vue; l'action porte sur une pers. physique, un objet matériel, une réalité physique] Contempler le ciel. (Quasi-) synon. admirer, examiner, observer :

24-biens

II.− [Le bien dans ses diverses modalités] Un bien, des biens.
A.− [Surtout p. oppos. entre l'ordre matériel et l'ordre spirituel] Toute chose dont la possession, la jouissance (en fait ou en esprit) est considérée par l'Homme comme utile à la conservation, à l'expansion de son être. La vie... le premier des biens. Le plus grand bien :
23. Ne distingue pas Dieu du bonheur et place tout ton bonheur dans l'instant. J'ai porté tout mon bien en moi, comme les femmes de l'Orient, pâle, sur elles, leur complète fortune. À chaque petit instant de ma vie, j'ai pu sentir en moi la totalité de mon bien. Il était fait, non par l'addition de beaucoup de choses particulières, mais par mon unique adoration. J'ai constamment tenu tout mon bien en tout mon pouvoir. Regarde le soir comme si le jour y devait mourir; et le matin comme si toute chose y naissait. Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout. Toute la fatigue de tête vient, ô Nathanaël, de la diversité de tes biens. Tu ne sais même pas lequel entre tous tu préfères et tu ne comprends pas que l'unique bien c'est la vie.  Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p. 162.
24. Judas aimait l'argent et Jésus disait : Heureux les pauvres. Judas était impatient de voir le royaume de Dieu se manifester avec éclat, et Jésus se dérobait à la multitude quand elle voulait le proclamer roi. Judas ne voulait que des biens matériels et des jouissances immédiates; Jésus ne promettait que des biens invisibles et des récompenses célestes avec des persécutions. Les promesses du maître lui semblaient vagues, insaisissables, chimériques; ... H. Monod, Sermons,1911, p. 176.
25. Là-bas, sous les latitudes de sa naissance, Maxence voyait une plaine couleur de plomb, l'air raréfié, l'oppression d'un ciel de cuivre, l'aigre rire et le méchant lieu commun, le lourd bon sens, des voix de fausset qui discutent. Mais ici la sainte exaltation de l'esprit, le mépris des biens terrestres, la connaissance des choses essentielles, la discrimination des vrais biens et des vrais maux, la royale ivresse de l'intelligence qui a secoué ses chaînes et se connaît. Là-bas, ceux qui font profession de l'intelligence et qui en meurent, − ici, ceux qui sont doux et pauvres d'esprit. Psichari, Le Voyage du centurion,1914, p. 42.
26. Baudelaire a été si profondément touché par cet écrit [Le Principe poétique d'E. Poe], il en a reçu une impression si intense qu'il en a considéré le contenu, et non seulement le contenu mais la forme elle-même, comme son propre bien. L'homme ne peut qu'il ne s'approprie ce qui lui semble si exactement fait pour lui qu'il le regarde malgré soi comme fait par lui... Il tend irrésistiblement à s'emparer de ce qui convient étroitement à sa personne; et le langage même confond sous le nom de bien la notion de ce qui est adapté à quelqu'un et le satisfait entièrement avec celle de la propriété de ce quelqu'un... Valéry, Variété 2,1929, p. 147.
27. L'altitude est un bien. J'entends ce mot au sens paysan : c'est une possession, une propriété. C'est de la force en réserve, une richesse que l'homme prudent ne dilapide pas à la légère. Parvenu sur le trottoir de l'école polytechnique, j'hésitais toujours une seconde avant d'abandonner ma petite fortune d'altitude, avant de choir à la pauvreté des plaines. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 9.
SYNT. Les biens célestes, essentiels, éternels, immatériels, naturels, nécessaires, réels, spirituels, temporels, véritables; les faux biens; les biens de l'âme, du ciel, du corps, de l'esprit, du monde de la terre, de la vie.
− Expr. (fam.). Ce sera un mal pour un bien. [P. allus. littér. (à Molière, qui répondait aux accusations de plagiat). ] Je prends mon bien où je le trouve (cf. A. Dumas Père, Théâtre complet, introd., t. 1, 1833, p. 16).Proverbes. Bien mal acquis ne profite jamais; abondance de biens ne nuit pas en pareille matière on ne peut pas dire qu' abondance de biens ne nuit pas ; (H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 199).

25-joui

− DR. Jouir d'un bien. Avoir l'usage d'un bien et en tirer les fruits. Ses oppresseurs continueront de jouir de la propriété qu'ils s'attribuent sur une partie de ses biens (Robesp., Discours, Restit. biens commun., t. 6, 1790, p. 225).La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les réglemens (Code civil,1804, art. 544, p. 100).L'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-même, mais a la charge d'en conserver la substance (Agenda-code,1977, p. 123).
2. [Le compl. prép. désigne une pers.]
a) Avoir tout loisir de conserver, d'entretenir des relations avec une personne dont la présence est agréable, procure des satisfactions.
− Vx. Jouir de qqn. Pourquoi n'as-tu pas saisi l'occasion de voir Paris? Je jouirais de toi depuis quatre mois (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 325):
2. Nous serons peu de monde [à un souper] mais nous jouirons mieux de Monsieur Beckford, dont les talents sont si variés qu'il peut seul captiver l'attention générale autant que dix personnes distinguées dans divers genres. Staël, Lettres jeun.,1784, p. 22.
− Mod. Jouir de la présence, de la compagnie de qqn. Je n'ai réellement joui de son commerce [de Gide] que durant les quelques jours où je l'ai tenu sous clef à Malagar, et durant deux décades à Pontigny (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 186).

26-terre

Terre(-)mère. Culte des puissances élémentaires traduisant la lassitude des bêtes forcées que nous sommes − des bêtes écrasées, usées, laminées par le bruit forcené, par le dynamisme forcené de milliers de machines qui nous obsèdent. Résurrection compensatrice d'une sorte de culte de la Terre Mère sur le sein de qui il est si bon, le soir, d'allonger filialement ses membres endoloris (L. Febvre, La Sensibilité et l'hist., [1941] ds Combats, 1953, p. 238).[Un patient] voyait les étoiles naître et briller dans la terre. Elles sortaient du sein de la terre; la terre n'était pas en cette obsession une simple image du ciel étoilé. Elle était la grande mère productrice du monde, productrice de la nuit et des étoiles. Dans le rêve de son patient, Neumann montre la force de l'archétype de la terre-mère (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 49).
Poét. [Par personnification] La terre dort, s'éveille; flancs, sein, colère, respiration de la terre. Ô Nuit magicienne, ô douce, ô solitaire, Le Paysage avec sa flûte de roseau T'accueille; et tes pieds nus posés sur le coteau Font tressaillir le cœur fatigué de la terre (Samain, Chariot, 1900, p. 133).L'étonnant printemps rit, viole... On ne sait d'où Venu? Mais la candeur ruisselle à mots si doux Qu'une tendresse prend la terre à ses entrailles... (Valéry, J. Parque, 1917, p. 103).

27-soleil

B. − P. anal. ou au fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur la vie terrestre]
1. [À propos d'un inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie. D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un (...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 203).
− Soleil noir. Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988, p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon. flambeau, lumière.
 α) [Avec un déterm. objectif] La notion du divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p. 161).
β) [Avec un déterm. subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles, se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une pers.]
a) [Le plus souvent précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage. Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius (...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être près du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse, et j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de astre (v. ce mot B 2 et 3).
 α) Personne resplendissante (physiquement, intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de + subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres (Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
Le soleil de justice. Dieu. Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 167).
28-vallon
− P. métaph. Sache ce que devient à ton contact la goutte précieuse dont tu humectes le lobe de ton oreille, le vallon d'ombre entre tes seins (Colette, Pays et portr., 1954, p. 186).
La Belle Dame et ses seins...
Mais en titillant,       Agaçant,       Échauffant,       Énervant,       Picotant,       Pinçotant,    
Doux et fort,       Fort et doux,       Ces vallons       Et ces dunes,
Pour mieux repartir,     Sur d’autres désirs,     Sur d’autres dunes, dans de doux vallons
Dont il faut se pénétrer et crier enfin son nom !
Pour que la nuit fût douce au repos de son corps,
L'archange endormait Eve au creux de sa grande aile.
Avec de la rosée au vallon de ses seins,
Eve se réveillait, candidement, dans l'aube ;

29-nature

Belle nature. [Idéal valorisant l'art antique élaboré dans la 1remoitié du 17es. par les milieux romains en réaction contre la peinture de l'époque, et devenu un concept-clé de la critique esthétique en France aux 17eet 18esiècles (d'apr. B. Tocanne, L'Idée de nature en France dans la seconde moitié du 17es., Presses univ. de Lille, 1978, II, pp.752-755)] On pourrait comparer les proportions du corps des hommes de différentes nations, avec celles que suivent les dessinateurs, pour représenter la belle nature, en divisant la hauteur du corps en huit parties (Voy. La Pérouse,t.1, 1797, p.166).
B. − Dispositions psycho-physiologiques dominantes qui déterminent la personnalité d'un individu. Synon. complexion, naturel, tempérament.Avoir, être d'une nature agressive, aimante, gaie, maladive, morbide, ouverte, passive, passionnée, renfermée, sanguine, sournoise, vicieuse. Il est des défauts de complexion, qui s'opposent au libre développement de l'âme: il est des natures sombres et grossières, où pénètre mal le rayon de Dieu (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p.130).Je ne savais pas qu'une nature exagérément primesautière n'excluait en lui ni la sincérité ni la droiture (Billy, Introïbo, 1939, p.97).
Seconde nature. Trait de caractère acquis modifiant la personnalité originelle. La tristesse qui depuis un an est devenue ma seconde nature (Hugo, Lettres fiancée, 1821, p.43).J'y ai été soumis [à l'École des Chartes] à une certaine méthode de travail, à certaine discipline intellectuelle et morale, qui me sont devenues une seconde nature (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p.li).
− [P.méton.] La personne elle-même. Quelqu'une de ces natures riches et embrasées, telles qu'en produit encore Naples ou la ville aux gondoles (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.464).Sa marche assurée, sa taille souple, ses narines roses et ouvertes, ses grands yeux légèrement cerclés de bleu, dénotaient une de ces natures ardentes qui répandent autour d'elles un parfum de volupté (Dumas fils, Dame Cam., 1848, p.89).Oh! cette Julia!... Quelle femme! hein?... Quelle nature! (Pailleron, Âge ingrat, 1879, i, 6, p.26):
14. Je lis les conversations de Goethe par Eckermann, et je trouve que l'écrivain allemand divisait l'humanité en deux classes, les poupées jouant un rôle appris, et les natures [it. ds le texte], le petit groupe d'êtres tels que Dieu les a créés. Goncourt, Journal, 1892, p.286.
Petite nature. Personne faible, physiquement ou moralement. Visiblement, elle retrouvait en lui quelque chose de son propre goût du plaisir, mais le tempérament, hélas! est celui de sa mère. «Ta mère! Une si petite nature!» (Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p.902).

30-air

c) Littér. D'air. Léger, transparent. L'air en tant que transparent et interprété comme symbole de l'inconsistance, voire de l'inexistence d'une chose :
6. Ce que vous me dites des toilettes modernes me réjouit. Je me prépare à voir nos belles dames habillées d'air. Ainsi s'habillait une princesse de Kandahar, à qui son père reprochait d'être trop décolletée. P. Mérimée, Lettres à Madame de Beaulaincourt,1870, p. 42.
7. Il [un homme] m'a si peu sentie, si peu devinée, que j'ai eu l'impression d'être (...) le fantôme d'air qu'il allait traverser. Colette, L'Entrave,1913, p. 2.
II.− Au fig.
A.− [Les différents emplois analysés sous A 1 et A 2 notamment se prêtent à des emplois fig. variés]
1. Air (milieu physique). Climat affectif, moral :
45. Un souffle d'épouvante, un air chargé de deuil Plane autour du croisé qui ne prie et ne chasse, Et qui s'est clos, vivant, dans ce morne cercueil. Ch.-M. Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Lévrier de Magnus, 1886, p. 115.
46. Il voyait une saine et libre nature, opprimée, qui se débattait contre ses chaînes, qui aspirait à une vie franche, large, au plein air de l'âme, et puis, qui en avait peur, qui combattait ses instincts, parce qu'ils ne pouvaient s'accorder avec sa destinée et qu'ils la lui rendaient plus douloureuse encore. R. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1406.
47. L'indécis est un anémié psychique qu'il faut sortir au grand air de l'action.  E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 418.
31-parfumé
L’air parfumé de bon ou de mauvais souvenirs, de bon ou de mauvais parfums. Le parfum de l’évangile.

32-lumière

B.− Au fig.
1. Ce qui éclaire l'esprit. Synon. éclaircissement, explication.Un trait de lumière. Nous avons considéré, par les seules lumières de la raison, la législation générale de l'ordre social (Bonald, Législ. primit.,t. 2, 1802, p. 124).L'âme − la peinture de Rouault le prouve − possède une lumière intérieure, celle qu'une « vision intérieure » connaît et traduit dans le monde des couleurs éclatantes, dans le monde de lumière du soleil (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 5):
13. Saint Thomas admit en Dieu l'existence des idées archétypes de la création. Mais l'homme ne jouit point d'une vision directe de ces archétypes : ses connaissances se forment des images reçues par les sens, et des perceptions abstraites qui s'en dégagent à la lumière de la raison. Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 48.
− Lumière naturelle. La raison. La conscience développe librement les données visuelles au delà de leur sens propre, elle s'en sert pour exprimer ses actes de spontanéité, comme le montre assez l'évolution sémantique qui charge d'un sens de plus en plus riche les termes d'intuition, d'évidence ou de lumière naturelle (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 159).
− Lumière de l'intelligence. S'il doit rencontrer une nuit, que ce soit plutôt celle du désespoir qui reste lucide, nuit polaire, veille de l'esprit, d'où se lèvera peut-être cette clarté blanche et intacte qui dessine chaque objet dans la lumière de l'intelligence (Camus, Sisyphe,1942, p. 90).P. méton. Classons autrement les philosophes qu'avec les lumières de l'intelligence (Nizan, Chiens garde,1932, p. 20).
− Les lumières. Les connaissances. Tout était provisoire, tant les lumières que les ignorances. Toutes dureraient un an juste et disparaîtraient d'un seul coup, en philosophie, au lever d'un prodigieux matin (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 85).

33-pure

B. − Domaine intellectuel et esthét.
1. Qui ne dépend pas d'une autre réalité.
− [En parlant d'une faculté] Qui ne dépend pas d'une autre faculté. Raison pure. Le sentiment (...) devient le principe de la vie religieuse et de la connaissance de Dieu, tandis que la raison pure est déclarée incapable de dépasser le monde des apparences et des phénomènes (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1243).
[Chez Kant] Qui ne dépend pas de l'expérience. Il y a des principes a priori absolument indépendants de toute expérience, et qu'à cause de cela Kant appelle purs (...); tels sont les principes mathématiques (Cousin,Philos. Kant, 1857, p. 4).
Raison* pure.
2. Qui ne contient pas d'élément empirique ou sensible.
a) [En parlant d'un être immatériel] Esprit pur. L'esprit considéré comme tel, indépendamment du corps. L'esprit pur, conçu par opposition à la matière, est une entité contradictoire, dont rien par conséquent ne peut attester la réalité (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 352).En ce sens « esprit » signifie être intelligent et conscient de soi; « pur esprit » signifie être intelligent et conscient, absolument dégagé des imperfections de la matière (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1161).

34-regards

b) [L'expression des yeux remplace, nuance, complète la parole]
− Regard + verbe ou loc. verb. ou verbe + prép. + regard.Le regard interroge qqn, avoue, reproche qqc.; défendre de, inviter à faire qqc. du regard; interroger, implorer, supplier, remercier du regard; comprendre les regards. Pas un instant, Gallet ne douta qu'elle eût dit vrai. Dès les premiers mots, il l'avait crue, tant le regard en dit plus long que les lèvres (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 111).V. improuver, ex. de Balzac.
− Regard + adj. ou loc. adj.Regard approbateur, réprobateur, implorant, suppliant, interrogateur, inquisiteur; regard de reproche, de remerciement, d'adieu. Cette fois Monsieur de Chessel (...) me jeta des regards complimenteurs (Balzac,Lys, 1836, p. 39).Il tourna vers elle un regard sans réponse, mais elle crut y lire le « oui » qu'il n'avait pas prononcé (Louÿs,Aphrodite,1896, p. 95).
Échanger des regards d'intelligence, de connivence. Se comprendre, s'accorder sans parler. Mes souffrances me firent deviner celles de Madame de Mortsauf. Nous commençâmes à échanger des regards d'intelligence, mes larmes coulaient quelquefois quand elle retenait les siennes (Balzac,Lys, 1836, p. 72).
c) [L'expression des yeux exerce ou vise à exercer un certain pouvoir sur autrui]
Regard + verbe ou verbe (+ prép.) + regard.Le regard encourage, déconcerte, désarçonne, gêne, glace, intimide; le regard pèse sur qqn; pâlir, rougir sous un regard; fusiller, foudroyer qqn du regard. À vrai dire, on ne le punit pas énormément: on l'exclut, du regard on le rejette; il perçoit la réprobation et s'endurcit (Frapié,Maternelle,1904, p. 79):
4. Si je le gronde, il se tait: (...) son regard change de couleur et se fixe sur moi si durement que je n'ose pas continuer. Un regard irréductible... mais aussi un regard pur, solitaire... un regard qui m'en impose! Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 841.
Soutenir le regard de qqn. Continuer à regarder quelqu'un, ne pas se laisser impressionner. Dites donc, (...) est-ce que vous vous fichez de moi? La petite soutint son regard avec une assurance tranquille, et le juge d'instruction estima aussitôt indispensable d'essuyer plus soigneusement que jamais le verre de son binocle (Bernanos,Crime,1935, p. 771).
Regard + adj. ou loc. adj.Regard glacial, impérieux. Forte comme un homme, dure de partout (...) un regard à faire baisser celui du Bœuf (Audiberti,Femmes Bœuf,1948, p. 115).
Subst. + prép. + regard. Je me tus et baissai les yeux pour éviter la foudre de son regard (Balzac,Lys1844p. 1136).
− [P. réf. au regard de Méduse qui pétrifiait] Cette vieille figure hargneuse et redoutable, cette tête de Méduse dont aucun d'eux n'avait jamais pu soutenir le regard, se métamorphosait, devenait simplement humaine (Mauriac,Nœud vip.,1932, p. 242).
− [P. réf. au regard prêté à certains animaux] Hélas! je suis interdite, Devant votre affreux amour, Comme l'oiseau qui palpite Sous le regard du vautour! (Hugo,Esmer.,1836, iv, 1, p. 183).Finoël lança de côté une œillade envenimée qui fit éprouver à Gérard une sensation de malaise analogue à celle que cause, dit-on, le magnétique et froid regard du crotale (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p. 106).
− [P. réf. à certaines croyances selon lesquelles le regard peut avoir une influence maléfique] Jeter un sort par son regard (v. mauvais œil*). Ainsi, c'est un simple regard de l'ours qui a rendu folle cette pauvre femme et qui a valu à monsieur son fils ses instincts sanguinaires (Mérimée,Lettres à une inconnue, t. 2, 1868, p. 335).Madame Caumont contait (...) de terribles histoires de regards. Une femme enceinte (...) ayant rencontré un cul-de-jatte (...), accoucha d'un enfant sans jambes (A. France,Pt Pierre,1918, p. 6).
B. − Au fig.
1. Action, manière de considérer, d'examiner quelque chose; faculté de se représenter, de juger quelque chose. Le président du conseil, dont les qualités mêmes gênaient le regard, n'apercevait pas que la légitimité se mourait faute de victoires après les triomphes de Napoléon (Chateaubr.,Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 100).Jean mesura d'un seul regard le désert de sa vie (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p. 151).
Regard sur + subst.Le regard sur ma vie et mes années précédentes me montre le dessein de Dieu sur ma vocation (Dupanloup,Journal,1851-76, p. 110).
Regard + déterm. évoquant une faculté.Regard de la conscience, de l'esprit, de la raison, de la réflexion; regard mental, réflexif. Il faut que chaque homme (...) dirige sur lui-même sa pensée et son action, les regards de son intelligence et la main de sa volonté (Joubert,Pensées,1824, p. 274):
5. La triade de l'art est constituée: au réel, à la plastique, s'ajoute l'âme, que l'art aura pour mission de suggérer, de mettre en communication avec le spectateur; le regard des yeux devra se doubler du « regard intérieur », lui céder. Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p. 131.
− [Dans des empl. évoquant la qualité, la nature de cette action, de cette faculté] Regard clair, net, neuf; regard favorable, impartial, indifférent, glacé, pessimiste; regard d'aigle; netteté du regard. [Boileau] n'a pas eu sur l'art poétique des vues assez neuves et assez déliées; et des regards assez étendus (Chênedollé,Journal,1833, p. 179).Là [en Afrique], il faut un regard ferme sur la vie, un regard pur, allant droit devant soi, un regard de toute franchise, de toute clarté (Psichari,Voy. centur.,1914, p. 23).
35-soleil

5-soleil

B. − P. anal. ou au fig., vieilli ou littér. [P. réf. à l'éclat du soleil et/ou à son influence sur la vie terrestre]
1. [À propos d'un inanimé abstr.]
a) Bonheur, joie. D'un avion, tombait une poignée de journaux français. On en recueillait un (...) et on avait quinze jours de soleil au cœur (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 203).
− Soleil noir. Symbole des forces destructrices, de la souffrance, de la mort. Au moment où les nazis envahissent la Yougoslavie, un soleil noir se lève à Sarajevo: cette communauté [juive] (...) périra dans le feu et le sang (Le Monde, 9 déc. 1988, p. 23, col. 2).V. mélancolie ex. 5.
b) Soleil + adj. ou soleil de + subst.Ce qui éclaire (intellectuellement ou moralement). Synon. flambeau, lumière.
 α) [Avec un déterm. objectif] La notion du divin, ce soleil de l'intelligence humaine (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p. 161).
β) [Avec un déterm. subjectif] C'est sur l'horizon des sept collines que, durant tant de siècles, se levèrent les deux soleils: le soleil impérial, qui éclairait les routes de la vie; et le soleil de la papauté, qui illuminait le chemin du ciel (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 184).
2. [À propos d'une pers.]
a) [Le plus souvent précédé de l'art. déf.]
α) Personne qui procure de la joie, du bonheur, qui illumine l'existence de son entourage. Synon. rayon de soleil (v. rayon1A 1).Que Cosette soit le soleil pour Marius (...) que Marius soit l'univers pour Cosette (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 645).Le soleil, c'était Roumestan. Il ranimait le majestueux logis, chassait le deuil (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 35).
β) Personne qui possède des fonctions importantes, qui exerce le pouvoir et en particulier le pouvoir royal. Était-ce bien pour la seule gloire de Dieu (...) qu'il avait brigué, à l'archevêché, cette place près du soleil? (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 736).Loc. verb. Être (placé)/se tenir près du soleil. Vivre dans le voisinage d'un personnage puissant et en tirer bénéfice. Il fait bon être près du soleil (Littré).P. plaisant. La police impériale était trop ombrageuse, et j'étais, sous ce rapport, placé [ayant mon échoppe dans la cour de la Sainte-Chapelle] trop près du soleil pour n'être pas observé avec le plus grand soin (Vidocq,Mém., t. 4, 1828-29, p. 120).
− HIST. Le Roi(-)Soleil. V. roi I A 2 a.
b) Synon. vieilli de astre (v. ce mot B 2 et 3).
 α) Personne resplendissante (physiquement, intellectuellement, etc.). Il y a un nouveau soleil (...) une célébrité qui occupe tout Paris, une femme qui remplit tous les courriers de Paris de sa beauté (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 192).
β) Soleil de + subst.Personne resplendissante de (quelque chose). Cette femme est un soleil de beauté. Ce juge est un soleil d'équité, de justice (Ac.1835, 1878).Ce soleil de gloire et de beauté [Victor Hugo] surgit des plus profondes ténèbres (Barrès,Maîtres, 1923, p. 257).
Le soleil de justice. Dieu. Pleure, famille humaine, commence par-là à dissiper la masse des iniquités qui te dérobent la vue du soleil de justice! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 167).

36-lie

C. − Au fig.
1. Loc. Jusqu'à la lie. Jusqu'au bout, complètement. Boire le calice, la coupe jusqu'à la lie. Enfin (...) ne goûtait-il pas jusqu'à la lie ce que Marguerite d'Angoulême a si bien nommé l'ennui commun à toute créature bien née? (France, Vie littér.,1890, p. 55).Beauté du dévouement et du sacrifice, menues peines et grandes joies de l'amour conjugal (...) les romancières d'Angleterre, de France, d'Amérique (...) ont exploité ces thèmes jusqu'à la lie (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 552):
2. Vois-tu, mon ange, il y a dans un seul homme assez de substance pour nourrir toute une vie − et quelle vie peut se flatter d'en avoir consommé une autre jusqu'au bout, jusqu'au fond, jusqu'à la lie? Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1424.
2. Éléments mauvais, pénibles ou troubles (d'un ensemble de phénomènes, d'une situation, d'une personnalité). Boire la lie. Au vieillard qui des jours vide la lie amère (Hugo, Chants crépusc.,1835, p. 73).Mon Dieu, ayez pitié de moi. Vous seul avez pitié, puisque vous seul connaissez la lie de douleur qui est au fond de toute faute (Bourget, Actes suivent,1926, p. 171):
3. Les petites vilenies, les bassesses, les aigreurs, la lie du caractère qui s'étaient séchés et tus quand l'affection qu'ils se portaient étouffait en eux toute idée de froissement et de lutte, commençaient à se montrer comme se montre, sous la trame usée d'un vêtement, une doublure grossière. Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 273.

37-calice

b) [P. réf. à la prière de Jésus ds Matth., XXVI, 42 : ,,Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite``] Épreuve cruelle, douleur poignante. Le Messager divin [le Christ] avait bu jusqu'à la lie le calice de l'agonie (Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 424).Le Calice de la Rédemption (Bloy, Journal,1900, p. 21).
2. P. ext. Un calice d'amertume; boire le calice de l'humilité. Absol. Boire le calice jusqu'à la lie, Épuiser tout ce qu'il y a d'amertume dans une chose pénible`` (DG). Ils vidèrent leurs calices de science, de gaz carbonique, de parfums, de poésie et d'incrédulité (Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 65).Elle [la vierge chrétienne], boit au festin la grâce à pleins calices (A. France, Poésies, Les Noces corinthiennes, Paris, Calmann-Lévy, 1876, p. 272):
4. Les Pères de l'Église, les Athanase, les Ambroise, les Jean Chrysostome, les Augustin n'ont pas écarté d'eux le calice de l'épiscopat, qui pour presque tous fut en effet le plus amer des calices. Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1940-44, p. 349.

38-nectar

Au fig. Ce qui est doux, charmeur, enivrant.

39-fiel

B.− Au fig.
1. Sentiment d'amertume, de douleur. Le fiel des rancunes; boire à la coupe de fiel; goûter le fiel avant le miel. Vous m'abreuvez de fiel et d'absinthe, vous rouvrez toutes mes blessures (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 26):
1. Dès ce moment, il fallait commencer avec cette femme la guerre odieuse dont lui avait parlé Derville, entrer dans une vie de procès, se nourrir de fiel, boire chaque matin un calice d'amertume. Balzac, Chabert,1832, p. 128.
2. Animosité plus ou moins sourde, haine contre quelqu'un ou quelque chose. Le fiel des envieux; une âme, une satire pleine de fiel; des regards chargés de fiel; avoir le fiel à, dans la bouche; épancher son fiel. Synon. poison, venin.Je n'ai jamais senti dans mon cœur de fiel pour l'émigré (Balzac, Lys,1836, p. 59).Donnant libre cours au fiel qui l'étranglait (Courteline, Train de 8 h 47,1888, 2epart., 3, p. 127):
2. ... les notes de la vie de Senèque par Diderot, écrits pleins de fiel et dictés par l'envie... Marat, Pamphlets,Charlatans mod., 1791, p. 283.
− Expr. Sans fiel. Sans aucune méchanceté. Bon et tendre avec ses familiers, aimable, léger, sans fiel (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 257).N'avoir pas plus de fiel qu'un pigeon (le foie du pigeon ne contient pas de fiel). Elle avait le cœur sur la main et pas plus de fiel qu'un pigeon (Sue, Myst. Paris,t. 5, 1843, p. 178).

40-buvait

.− Au fig., littér. dans la plupart de ses emplois [Le suj. désigne gén. une pers.]
1. Recevoir un bien d'ordre physique, moral ou intellectuel et en jouir ou en tirer parti intensément. C'est à la vraie source de sa vie que son âme va boire (Massis, Jugements,1923, p. 240):
8. L'œil! Songez à lui! L'œil! Il boit la vie apparente pour en nourrir la pensée. Il boit le monde, la couleur, le mouvement, les livres, les tableaux, tout ce qui est beau et tout ce qui est laid, et il en fait des idées. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Un Cas de divorce, 1886, p. 1068.
SYNT. Boire l'oubli, boire (à) la coupe des plaisirs, boire le bonheur à longs traits; boire à pleine bible (Gide, Si le grain ne meurt, 1924, p. 499); boire le sommeil (Romains, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 49).
41-miel

41-miel

C. − Au fig. [Symbole de la douceur]
1. Ce qui est plein de douceur, d'agrément, de complétude, de charme. Saint-Simon ne se put guérir de l'âcreté de son humeur dans une solitude où le petit-fils du comte de Toulouse perfectionna sa vertu: le fiel et le miel se composent quelquefois sous les mêmes arbres (Chateaubr.,Rancé,1844, p.171).Ma pensée indécise Flotte au gré de la brise. Un ruissellement tendre Me pénètre de miel (Gide,Nouv. Nourr.,1935, p.256).Le miel des principes, le sucre des promesses, voilà l'apport des socialistes dans leur collaboration avec la droite. Mais (...) les rebelles ne seront appâtés ni par ce sucre ni par ce miel et les Français d'Algérie en ont les dents agacées (Mauriac,Bloc-notes,1958, p.317):
2. ... la grande femme (...) dit d'une voix aigrement solennelle: − La langue de vipère n'est jamais plus venimeuse que lorsqu'elle est enduite de miel. Hugo,Han d'Isl.,1823, p.168.
− [P. réf. à la Bible, Exode, iii, 8] Terre de lait et de miel (le lait étant le symbole de la fécondité). Terre heureuse et féconde. Synon. de Terre promise*.Ah! certes non, la Palestine n'était plus le bon pays, cette terre de lait et de miel, de froment et de moût, comme il est dit dans l'Écriture, dont les cieux distillent la rosée (Tharaud,An prochain,1924, p.143):
3. ... Moïse (...) le conduisit [le peuple juif] au milieu des sables de l'Arabie; il lui promettoit, au nom du dieu Jéhova, une terre où couleroit le lait et le miel. Après quarante années les Juifs arrivèrent à cette terre promise... Chateaubr.,Martyrs,t.3, 1810, p.12.
2. [En parlant de pers., de traits du caractère ou du comportement] De miel. Qui montre de la douceur dans son aspect, sa conversation; qui est doux, suave. P. ext., souvent péj. Doucereux, affecté; d'une douceur hypocrite et flatteuse. Spuller: «Gambetta a été sublime hier! − Dites donc qu'il a été infect!» C'est MmeAdam qui jette cette phrase, avec un sourire de miel au tribun (Goncourt,Journal,1878, p.1275).Avenante, gracieuse, câline, heureuse, radieuse (...) ses yeux souriaient: les petites rides de son visage (...) souriaient; sa bouche aussi souriait (...). Elle parla; sa voix allait à son air, c'était une voix de miel (A. France,Bonnard,1881, p.409).Avec des coeurs de flamme et des lèvres de miel, Ils disaient simplement le verbe essentiel (Verhaeren,Mult. splendeur,1906, p.15).
− En partic. [En parlant de la parole] Le miel de l'éloquence. Le miel de la parole (Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.7, 1853, p.286).Car elle me parla dans les deux langues qui coulent comme du miel de ses lèvres adorables; elle me tint d'abord un discours dans la langue des Grecs (A. France,Puits ste Claire,1895, p.55):
4. ... les femmes françaises ont su civiliser les barbares de tout acabit (...) et leur apprendre le «doulx parler» de France qui coule comme un miel de leur bouche. La femme est à la base de la civilisation. Son giron est un berceau. Cendrars,Bourlinguer,1948, p.362.
3. Proverbes et expr.
Bouche de miel, coeur de fiel. Les paroles trop douces, doucereuses, dissimulent l'âcreté du coeur, l'envie, la haine. Il parle à saint Paul le Simple de saint Antoine, et il parle à saint Antoine de son cochon. Il parle à saint Loup de sa femme Piméniole, et il ne parle pas à saint Gomer de sa femme Gwinmarie. Car le diable est le grand flatteur. Coeur de fiel, bouche de miel (Hugo,Rhin,1842, p.196).
Avoir le miel sur les lèvres. Ils [ces hypocrites] ont le miel sur les lèvres et le fiel dans le coeur (Mmede Chateaubriand, Mém. et Lettres,1847, p.140).
Être (tout sucre), tout miel (fam.). Être doucereux, affable, montrer une douceur, une amabilité hypocrite dans un but intéressé (v. mielleux). Cette voix fausse, gracieusée pour le monde, qui est la voix des femmes qui sont des gales chez elles et tout miel dehors (Goncourt,Journal,1894, p.536).M. Eden, tout sucre et miel, me proposa de publier un communiqué conjoint du Gouvernement britannique et du Comité national français (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.35):
5. ... je traversai le cercle, et, debout devant sir Archibald: − Faites-moi l'honneur de me nommer à lady Falkland, voulez-vous? J'étais tout sucre et tout miel. Farrère,Homme qui assass.,1907, p.92.

42-retour

3. Fait de se manifester à nouveau, après une interruption. La passion a des retours insensés, des revenez-y inexplicables (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p. 233).Il reçut l'âcre connaissance de ce comble d'infortune, en éprouva un retour de colère (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p. 185).

43-foule

− Spéc., SOCIOL., souvent au plur. Groupe d'individus considéré comme un être collectif, ayant une unité psychologique et sociale, des caractères propres. Psychologie des foules. L'infirmité mentale des foules tolérera les lâchetés et les hontes dont nous sommes témoins (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 80).Le bon cœur impulsif des foules, la contagion, le faire-comme-les-autres (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 117):
2. ... les préjugés lentement enracinés dans les foules, débonnaires de nature, mais crédules et inflammables, engendreront à leur tour, dans les classes cultivées même, cet antisémitisme à prétentions scientifiques... Weill, Judaïsme,1931, p. 51.
B.− La masse humaine, le commun des hommes, pris collectivement par opposition à l'élite intellectuelle, morale ou sociale qui en émerge. La foule ignorante, inconstante; se mettre par ses talents au dessus de la foule. Se faire remarquer, se tirer de la foule, être confondu dans la foule (Ac.1835-1932).Si le sort m'a fait naître dans un rang peu élevé, avec une fortune médiocre, des facultés bornées (...) je ferai tout pour sortir de la foule, pour augmenter mon pouvoir, ma fortune, mes jouissances (Cousin, Hist. philos. mod.,t. 2, 1847, p. 248).Quant à flatter la foule, ô mon esprit, non pas, Ah! le peuple est en haut, mais la foule est en bas (Hugo, Année terr.,1872, p. 7).− L'homme de gauche (...) : son premier mouvement est toujours de protester, d'ameuter la foule, de la persuader de ses droits, de l'éveiller, de l'engager à la résistance (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 168):
3. ... c'est le monde à l'envers si le chef est moins raisonnable que la foule. À bien regarder l'honneur, qui porte si promptement les foules à l'action, est justement ce qui doit retenir le chef. Qu'il soit donc cérémonieux; et, si ses pensées ont des épines, qu'il ne pense pas trop. Le peuple n'estime certainement pas assez la majesté, même vide. Alain, Propos,1930, p. 914.

44-âme

2. L'être humain appréhendé dans son essence :
55. ... le désordre, mais mon ami c'est la belle essence de votre vie même! de tout votre être physique et métaphysique! Mais c'est votre âme Ferdinand! Des millions, des trillions de replis... intriqués dans la profondeur, dans le gris, tarabiscotés, plongeants, sous-jacents, évasifs... illimitables! Voici l'harmonie Ferdinand! toute la nature! une fuite dans l'impondérable! et pas autre chose! L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 414.
− P. méton. Personne, en tant qu'être humain vivant; habitant :
56. La population entière de Macao peut être évaluée à vingt mille ames, dont cent Portugais de naissance, sur deux mille métis ou Portugais indiens... Voyage de La Pérouse autour du monde,t. 2, 1797, p. 324.
57. Une heure sonna, c'était l'heure du café, pas une âme ne se montrait aux portes ni aux fenêtres. É. Zola, Germinal,1885, p. 1217.

45-ignore

Loc. [P. allus. à l'Évangile de St Matthieu, VI 3] Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. V. droit 1ex. 2.
− [P. méton. de l'objet] N'avoir aucun renseignement sur quelque chose, ne pas avoir les informations nécessaires pour une action. J'ignore votre vie, mais je connais votre cœur (Duras, Édouard,1825, p. 103).Vous ignorez complètement la presse parisienne, si vous croyez qu'on y fait ce qu'on veut et qu'on y écoute quelqu'un (Flaub., Corresp.,1858, p. 281).
− P. ext. Ne pas se rendre compte de quelque chose (dans une situation, une action). Je ne sais ce qu'ils pensaient de ma conduite, car j'affectais d'ignorer leur présence et ne levais plus jamais les yeux sur eux (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 178).Dans le cas du membre fantôme, le sujet semble ignorer la mutilation et compter sur son fantôme comme sur un membre réel (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 96).
SYNT. Ignorer l'existence de qqn, un fait, une rumeur, ce qui s'est passé; ignorer les intentions, les projets, les raisons de qqn; n'ignorer rien/ignorer tout de qqn, de qqc.; ignorer l'adresse, le numéro de téléphone de qqn.

46-répondu?

Interrogation
Répondre; répondre vertement, du tac au tac, etc.; mal répondre. Répliquer avec effronterie ou grossièreté. [La petite fille] m'avait si mal répondu, j'ai eu un mouvement de vivacité, je suis montée sur mes grands chevaux (Colette, Music-hall, 1913, p. 189).
c) Être présent à un appel; se manifester à l'appel de. Répondre à une convocation. Tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n'ont pas répondu aux appels de l'Humanité ou de quelque autre organisation donnent à la chapelle une couleur bourgeoise, une atmosphère de considération que l'on ne trouve pas ailleurs (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 24).

47-fleur

1. [P. réf. à la position de la fleur à l'extrémité supérieure de la plante, du rameau] Ce qui est à la surface de quelque chose; ce qui est supérieur à quelque chose. [P. réf. à la floraison] Époque où certaines personnes ou certaines choses sont dans toute leur beauté, dans tout leur éclat. Façon ingénieuse, compréhensive et délicate de discourir sur toutes les surfaces des choses, de cueillir la fine fleur de tous les sujets, de se promener en observateur multiple dans un coin de l'universel (Renan, Avenir sc.,1890, p. 142):
5. − J'aurais dit qu'en se peignant lui-même, La Fontaine avait fait le portrait de l'artiste, de celui qui consent à ne prendre du monde que l'extérieur, que la surface, que la fleur. Puis j'aurais posé en regard un portrait du savant, du chercheur, de celui qui creuse, et montré enfin que, pendant que le savant cherche, l'artiste trouve... Gide, Faux-monn.,1925, p. 1142.
P. métaph. À l'ombre des jeunes filles en fleurs, roman de Proust.
c) Absol. La virginité (d'une femme). Trahie, vendue, outragée et goujatement lapidée d'ordures par celui même à qui elle avait sacrifié son unique fleur, quel châtiment rigoureux pour la folie d'un seul jour! (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 36).La fille du roi de France et de « la reine Constantine », enlevée par un chevalier, et voulant garder sa fleur, lui dit qu'elle est fille de lépreux, de sorte qu'il ne la touche pas (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1445).

48-parfums

a) Ce qui laisse un souvenir agréable; rappel d'une évocation touchante. Aussi, jugez de mon bonheur, madame, lorsque je vous ai vue, m'apportant sur cette terre d'Espagne (...) un parfum de ma patrie perdue (Dumas père, Demois. St-Cyr, 1843, ii, 12, p.185).Tout le deuxième tableau qui se passe au bord de l'étang de Vaccarès, en Camargue, a un parfum d'églogue antique (Zola, Romanc. natur., A. Daudet, 1881, p.239).
b) Atmosphère délicate qui entoure un être ou une chose. Les Confidences d'un Joueur de Clarinette se composent de deux récits (...). Ce sont deux nouvelles, si discrètes et si naïves, que je n'ose y toucher, crainte d'en faner les couleurs et d'en dissiper les parfums (Zola, Mes haines, 1866, p.148).C'est un exemple bien curieux de persistance atavique que ce garçon cultivé [Léon Blum] (...) mêlé aux ouvriers français, aux disputes françaises, et conservant un parfum, une aura, un je ne sais quoi de biblique et d'hyperoriental (L. Daudet, Temps Judas, 1920, p.113).
c) Ce qui ajoute à quelque chose, l'agrémente d'une touche délicate, l'évoque de façon vague, indéfinissable. Un parfum d'absence, d'aristocratie, de bonheur, de danger, de distinction, d'innocence, de mystère, de tristesse, de volupté. Il faut à la femme un léger parfum de servitude... C'est une femme qui l'a dit (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p.200).
3. Arg., fam.
Être au parfum. Avoir connaissance de quelque chose. Synon. être au courant.La gueule qu'ils auraient fait [ses camarades de la S.N.C.F.] s'ils avaient été au parfum [de son trafic clandestin] (...). Eux qui le prenaient pour une truffe (Le Breton, Razzia, 1954, p.20).
Mettre qqn au parfum. Informer, renseigner. J'ai trente sacs à mettre sur Espoir du Logis III dans la troisième. On m'a mis au parfum... (Trignol, «Vaisselle de Fouille») (Pt Simonin ill., 1957, p.214).

49-expire

A.− Emploi trans. Expulser (un corps gazeux) des poumons. Expirer du gaz carbonique. Anton. aspirer, inspirer.Le mélange gazeux vicié que nous expirons est moins dense que l'air (Ser, Phys. industr.,1890, p. 671).Les chevaux expiraient par les naseaux une vapeur blanche (France, Dieux ont soif,1912, p. 307).Wandrille allumait savamment un cigare bagué (...) expirait doucement une fumée paresseuse (Arnoux, Double chance,1958, p. 19).
P. métaph. Laisser s'échapper (quelque chose). Synon. exhaler.Un œillet expirait ses pubères baisers Sous la trompe sans flair de l'éléphant de Jade (Laforgue, Complaintes,1885, p. 96).L'être immense me gagne, et de mon cœur divin L'encens qui brûle expire une forme sans fin (Valéry, J. Parque,1917, p. 108).
− Emploi pronom., rare. S'expulser. Je tire l'air par les narines, et, m'y étant combiné, il s'expire de moi mon souffle (Claudel, Art poét.,1907, p. 141).
3. En partic. [Avec une idée de durée] Arriver à son terme. Son mandat expire dans trois jours. Son bail expire à la Saint-Jean (Ac.).(Quasi-)synon. se terminer, prendre fin.Aujourd'hui, 12 octobre, expire le délai que vous m'avez accordé pour faire copier et relire mon drame (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1875, p. 204):
4. Les délais accordés pour la conclusion de l'armistice expirant demain à 11 heures, on a l'honneur de demander si MM. les plénipotentiaires allemands ont reçu l'acceptation par le chancelier allemand des conditions qui ont été communiquées ... Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 302.

50-exhale

1. Laisser échapper de sa gorge, de sa bouche (un souffle, un soupir, un gémissement). La respiration devient lente, bruyante; la poitrine exhale un air froid. Ces préludes sont terribles (Latouche, L'Héritier, Lettres amans,1821, p. 100).L'enfant exhale une plainte faible (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 223).Elle [Camille] exhala un soupir furieux (Colette, Chatte,1933, p. 165).
Emploi pronom. passif. Le gémissement qui s'exhalait sans arrêt de sa bouche entrouverte, cessa (Bernanos, Crime,1935, 1repart., II, p. 755):
6. Trilby (...) se rapprochait plus timide de la fileuse endormie, et (...) rassuré par le souffle égal qui s'exhalait de ses lèvres à intervalles mesurés... Nodier, Trilby,1822, p. 118.
2. Laisser échapper de sa bouche (des paroles, les manifestations d'un sentiment; généralement à caractère péjoratif). Exhaler sa rage, sa colère. Cachant ma tête dans mes mains, j'exhalai des sanglots désespérés (Sand, Mauprat,1837, p. 127).J'exhale ma bile devant un gros aubergiste et un individu à basse mine d'instituteur (Bloy, Journal,1902, p. 112).Le cousin exhala sa fureur d'avoir sollicité l'affection d'une sotte (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 519).
− En partic. et rare. Témoigner, indiquer. J'ai beaucoup entendu parler de vous, dit-elle avec un accent rude qui exhalait une âme commune (Chardonne, Épithal.,1921, p. 221).
− Emploi pronom. passif. Quand sa rage se fut exhalée, il se prit à pleurer amèrement (Sand, Compagnon Tour de Fr.,1840, p. 324).
S'exhaler en, par.La rage du baron de Haut-Lieu n'ayant point d'issue, elle s'exhale par des gestes dont la foule ne saisit que le côté comique (Gozlan, Notaire,1836, p. 147).La rage de toutes ses douleurs s'exhalait en injures contre les trois hommes (Flaub., Salammbô, t. 1, 1863, p. 111).
3. Au fig. Exprimer. Grande, jolie, son être exhalait maintenant une ardeur violente (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 25):
8. L'accent et le regard de la bonne femme exhalaient cette douce cordialité qui n'efface pas le chagrin, mais qui l'apaise, qui le berce et l'émousse. Balzac, Peau chagr.,1831, p. 135.
9. Isolés dans l'amour ainsi qu'en un bois noir, Nos deux cœurs, exhalant leur tendresse paisible, Seront deux rossignols qui chantent dans le soir. Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Bonne chans., 1870, p. 112.
Voici de belles exemples pour «sentier solitaire»
Les catacombes de Saint-Calixte, (page 133)
... il aimait à se promener et à méditer dans le champ que traverse aujourd'hui ce sentier solitaire.
encore une fois c'est un vrai sentier, dit solitaire car très peu de monde l'utilise
http://www.decouvrir-montfarville.fr/mo … _rues.html
Ce carrefour fut jadis le théâtre d'une singulière bataille.
Cette rue des sources maintenant, " sentier solitaire autrefois était hanté, la nuit venue,
QUAND ON fait une dissertation ou on analyse un texte, il faut voir toutes les possibilités du RÉEL avant de voir l'imaginaire
               
Donc une ALLÉE de l'église ou une allée dans un cimetière, peut facilement avoir en métaphore un sentier solitaire.